Il a comblé ses premiers spectateurs lors de sa projection hors-compétition au Festival de Cannes Première 2023, avant de décrocher le prix du Meilleur film au Festival du film francophone d’Angoulême en août dernier : Le Temps d’aimer s’est enfin dévoilé dans les salles obscures. Depuis ce 29 novembre, vous pouvez en effet découvrir ce mélo poignant, illuminé par le talent d’Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste.
Quatrième long-métrage de Katell Quillévéré après Un poison violent, Suzanne et Réparer les vivants, le film met en scène une histoire d’amour aussi passionnante que singulière, parcourant les années, les obstacles, les rencontres et les secrets.
Un récit qui démarre au lendemain de la Seconde guerre mondiale, par des images d’archives en noir et blanc des femmes tondues, en 1947. Quelques années plus tard, c’est sur une plage bretonne que l’on se retrouve, face à Madeleine, jeune femme accompagnée de son petit garçon prénommé Daniel.
Le duo est bientôt rejoint par un certain François. Plus qu’une évidence, c’est la providence qui semble avoir mis ces deux-là sur le même chemin. De cette rencontre émane le roman d’une vie au cœur de ce couple qui dissimule des mystères mettant leur amour à l’épreuve.
S’il se déploie comme une fiction, dont le scénario est coécrit par la réalisatrice et Gilles Taurand (déjà à l'œuvre sur l’adaptation cinématographique de Réparer les vivants), Le Temps d’aimer est pourtant né d’une histoire très personnelle.
LE TEMPS D’AIMER : QUI EST SIMONE QUILLÉVÉRÉ, À QUI EST DÉDIÉ LE FILM ?
“Le point de départ, c’est l’histoire de ma grand-mère dont j’étais très proche, explique Katell Quillévéré. Elle m’a toujours fait sentir qu’elle avait une histoire cachée, un « secret ». J’ai toujours su aussi, confusément, qu’il fallait ne poser aucune question, respecter son silence. Jusqu’à ce que quelqu’un d’extérieur à la famille, en l’occurrence mon compagnon, m’aide à découvrir la vérité.”
Et de détailler : “Pendant l’occupation, elle a eu une relation avec un soldat allemand dont elle est tombée enceinte. Elle s’est retrouvée mère célibataire à 17 ans. Elle a rencontré mon grand-père quatre ans plus tard, sur une plage en Bretagne.
Il était d’un milieu social beaucoup plus aisé que le sien. Il l’a épousée contre l’avis de ses parents et a adopté son enfant. Le secret de la vraie paternité de cet enfant a été découvert très tard. Ma grand-mère avait plus de quatre-vingts ans et mon grand-père était mort depuis très longtemps. Leur couple et son mystère me questionnera toujours…”
Comme une boucle venant boucler ses racines familiales, Katell Quillévéré signe un vrai film de cinéma aussi personnel qu’universel, nous plongeant dans une histoire avec un petit h illuminant celle avec un grand H.
Un récit bouleversant qu’elle ne pouvait clôturer autrement que par un hommage à sa grand-mère Simone Quillévéré, à qui elle dédie Le Temps d’aimer.
Retrouvez Le Temps d’aimer actuellement et exclusivement au cinéma.