ATTENTION - L'article ci-dessous contient des spoilers sur "Thanksgiving", puisqu'il revient notamment sur son dénouement et l'identité de son tueur. Veuillez donc passer votre chemin si vous ne l'avez pas encore vu.
16 ans après la fausse bande-annonce destinée à l'entracte du double-programme Grindhouse signé Quentin Tarantino et Robert Rodriguez en 2007, Thanksgiving devient un long métrage. Très sanglant, et qui permet de donner à la fête américaine une tournure horrifique.
De la scène d'ouverture au Black Friday (déjà au cœur de Une année difficile d'Eric Toledano et Olivier Nakache) au final explosif, Eli Roth n'y va pas de main morte en suivant la tagline de son film : "Il n'y aura pas de restes". Mais des questions sur la fin, oui, en sachant qu'il y a une scène peu importante après le générique, puisqu'il s'agit juste d'un très court bêtisier.
QUI SE CACHE SOUS LE MASQUE ?
Des suspects potentiels, on ne pariait franchement sur lui. Car les soupçons étaient quasi-inexistants. Et - surtout - qui aurait pu penser que le shériff serait le coupable ? C'est pourtant à Eric Newlon (Patrick Dempsey) que l'on doit ces meurtres.
Pour se venger des héros, qui avaient provoqué une émeute au Black Friday de l'année d'avant et indirectement conduit à la mort d'Amanda Collins (Gina Gershon), qui n'était autre que sa maîtresse. Et enceinte de lui au moment de l'accident. Ça fait beaucoup donc. Trop pour celui qui fût un honnête homme avant de prouver son habileté à manier des objets tranchants.
Si cette révélation surprend (sauf dans les minutes qui la précédent, lorsque le shériff a soi-disant été attaqué par le tueur sans qu'on ne le voit), c'est aussi parce que Thanksgiving dialogue avec un autre film d'horreur : Scream 3. En 2000, Patrick Dempsey était déjà flic, et beaucoup plus suspect chez Wes Craven.
Le fait qu'il soit innocent et, depuis, spécialisé dans des rôles de gentil, peut sans doute jouer dans l'esprit du spectateur pour ne pas l'envisager comme le tueur. Alors que si.
Comment interpréter la fin ?
"S'il n'y a pas de corps, il n'est pas mort" : cela ne fait pas partie des règles du cinéma d'horreur édictées dans la saga Scream, mais c'est tout comme. S'il semble avoir péri dans l'explosion de gaz qui permet aux héros de triompher de lui, les pompiers n'ont pas retrouvé son cadavre.
L'un d'eux affirme qu'il est impossible d'avoir survécu à un tel incendie, mais Jessica (Nell Verlaque) n'est pas dupe. Et son regard s'arrête sur un soldat du feu dont nous ne voyons pas le visage et qui lui paraît suspect. Mais sans aller plus loin, jusqu'à la scène suivante où l'héroïne se réveille en pleine nuit aux côtés de Ryan (Milo Manheim), et constate que la porte de son dressing est ouverte.
Elle se lève pour se livrer à une inspection et un shériff en feu lui saute dessus… et la réveille, pour de bon, en sursaut. Ryan est toujours là, mais la porte est désormais fermée. Comme un symbole de fin de ce film, mais pas de l'histoire de Jessica, qui reste persuadée, comme le spectateur, qu'Eric n'est pas vraiment mort et qu'il prépare le deuxième acte de sa vengeance.
Laisser une ouverture de ce type à la fin d'un film d'horreur est fréquent, pour ne pas se couper d'une possible suite. Mais une autre question nous vient à plusieurs reprises pendant le film : et si le tueur avait un complice ?
La séquence haletante qui se déroule dans le lycée va par exemple trop vite pour qu'il n'y ait qu'un seul meurtrier à l'œuvre. Et qu'Eric puisse réapparaître sans la moindre séquelle due au spray sont ses yeux ont été aspergés. A-t-il bénéficié d'une aide ? Celle de Ryan, qui fait office de coupable idéal pendant une bonne partie du récit, avant de disparaître étrangement du paysage, et d'être absent du final ?
Est-ce un moyen de laisser un part d'ombre autour du petit ami de l'héroïne ? Ce qui permettrait à Patrick Dempsey de ne pas rempiler, et donnerait un autre sens à la dernière scène, dans laquelle Jessica sent que le tueur est encore proche d'elle. Mais beaucoup plus qu'elle ne le pense.
Une suite est-elle prévue ?
"Tout dépend vraiment des fans", disait Eli Roth à Comicbook.com. "Mais nous nous sommes tellement amusés à faire celui-ci que, plus on y repense, et plus on a des idées qui nous viennent (…) Le tournage a été si rapide que, quand il s'est terminé, nous étions tristes que ce soit déjà la fin (…) Donc si le film fonctionne bien, je serais ravi de continuer [l'histoire]."
Le souhait du réalisateur a été exaucé puisqu'une suite a officiellement été annoncée, avec lui aux commandes, le vendredi 30 novembre, au lendemain de la sortie française du premier film. Qui a déjà rapporté près de 30 millions de dollars dans le monde, pour un budget de 15, hors frais marketing.
S'il a juste été précisé que la suite sortirait en 2025, on peut aisément tabler sur une arrivée dans les salles mondiales au mois de novembre. Au moment de Thanksgiving.