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    Le Consentement : ce psychopathe d'un film culte dont s'est inspiré Jean-Paul Rouve pour incarner Gabriel Matzneff
    Mathilde Fontaine
    Mathilde Fontaine
    -Rédactrice ciné-séries
    Celle qui est fan de Friends et pourrait bosser chez Dunder Mifflin. Ne loupe jamais une séance ciné, rêve de vivre dans un film de Sautet, de faire une choré avec les fréros Vega (ceux de Tarantino) et d'aller à une Boum avec Vic ! ("Et là, normalement, il me faut une citation latine...")

    Au cinéma, Le Consentement est un film on ne peut plus nécessaire braquant les projecteurs sur la liaison traumatisante entre Gabriel Matzneff, 50 ans, et Vanessa Filho, 13 ans. Comment Jean-Paul Rouve a réussi à incarner le prédateur pédophile ?

    UN FILM NÉCESSAIRE

    Matzneff a quelque chose du cannibale psychologique, ou d’un vampire qui se nourrit des autres.” Voilà comment Jean-Paul Rouve décrit Gabriel Matzneff, l’homme qu’il incarne avec talent dans Le Consentement, actuellement au cinéma.

    Le Consentement
    Le Consentement
    Sortie : 11 octobre 2023 | 1h 58min
    De Vanessa Filho
    Avec Jean-Paul Rouve, Kim Higelin, Laetitia Casta
    Presse
    3,0
    Spectateurs
    3,6
    louer ou acheter

    Adapté du récit autobiographique et éponyme de Vanessa Springora, sorti en 2020, ce long-métrage de Vanessa Filho (Gueule d’ange) raconte l’emprise destructrice exercée par l’écrivain quinquagénaire sur la jeune Vanessa, alors âgée de 13 ans.

    Au-delà de leur relation ô combien toxique, ce film essentiel revient sur la pédophilie de ce prédateur et sur la manière dont les médias, le monde culturel et politique ont nourri sa perniciosité en tolérant ses gestes au prétexte du bon développement de son métier, de “son art” d’écrivain.

    DR

    Porté par son écriture, sa mise en scène épurée laissant place au propos, et par l’interprétation bluffante de Kim Higelin, Le Consentement compte aussi sur la présence d’un Jean-Paul Rouve méconnaissable sous les traits de l’auteur pédophile.

    JEAN-PAUL ROUVE ÉPROUVÉ PAR SON TRAVAIL

    Du haut de ses 56 ans, celui qui nous a marqué dans Nos jours heureux et reste pour beaucoup le cultissime Jeff Tuche ose ici enfiler le trench de ce monstre bien réel. Un défi relevé haut la main par le comédien qui ne tombe pas dans l’imitation ou le mimétisme, préférant l’incarnation pour nous donner à comprendre au mieux les rouages des atrocités perpétrées par Matzneff.

    Je me demandais s’il allait être dans le mimétisme parfait. J’avais peur qu’il essaye vraiment de reconstruire à l’identique le phrasé de Matzneff. Et je trouve que ce qu’il a fait est beaucoup plus intéressant, parce que ça devient un personnage que l’on reconnaît, expliquait Vanessa Springora chez Quotidien.

    Ce qu’il a capté, c’est l’essence du manipulateur, du pervers narcissique… et c’est ça qui compte, qu’il devienne un personnage qui montre le mécanisme de l’emprise.

    DR

    Si l’acteur confie de son côté avoir dû travailler sur des centaines de détails, et n’avoir pu “se raccrocher à rien pour le construire” tant il ne lui trouve aucune humanité, il a puisé dans des archives, lu ses livres, et a opéré un changement physique.

    J’ai perdu dix kilos, encadré par une diététicienne, et fait beaucoup de natation. Il me fallait comprendre sa routine. La natation est un sport qui permet de penser. Je me demandais ainsi ce qui occupait son esprit lorsqu’il faisait ses longueurs”, raconte-t-il.

    UN SYMBOLE DE L’HORREUR

    “J’ai pris soin de moi, ce que je ne fais pas d’ordinaire à ce point : comme lui, je me suis fait faire des manucures, j’ai fait des UV pour avoir son teint, j’ai mis de la crème pour le visage matin et soir pendant toute la préparation, ce qui m’amenait à me regarder dans le miroir, ce qu’il faisait sans doute aussi. Tout cela m’a mis en condition pendant mes trois mois de préparation.

    Enfin, ne trouvant aucune zone commune avec Gabriel Matzneff, Jean-Paul Rouve s’est inspiré d’un grand classique de l’horreur pour camper celui qui, à 87 ans, vit actuellement en liberté malgré tous ses crimes commis.

    Quant aux images, en discutant avec Vanessa Springora, m’est venue celle d’Anthony Hopkins dans Le Silence des agneaux (...) . Il a quelque chose d’un animal attiré par un même type de proie. C’est un homme dérangé, qui pense être dans son bon droit. Je jouais donc les situations en me disant que lui trouvait tout ça normal.”

    Le Consentement, de Vanessa Filho, avec Kim Higelin, Jean-Paul Rouve et Laetitia Casta, actuellement et exclusivement au cinéma.

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