Alors que la comédie sportive culte de Disney Rasta Rockett célèbre son 30ème anniversaire ce mois-ci, le réalisateur Jon Turteltaub et ses acteurs principaux se sont réunis pour une interview avec The Independent (via Variety) durant laquelle ils ont évoqué leur combat avec Disney à propos des accents jamaïcains dans le film.
Basé sur les débuts de l’équipe nationale jamaïcaine de bobsleigh aux Jeux olympiques d’hiver de 1988, Rasta Rockett avant Disney était un long métrage qui devait parler de “drogues, de racisme et les personnages s’envoyaient beaucoup en l’air”, comme l’a déclaré l’acteur Rawle D. Lewis qui joue le rôle de Junior Bevil. “Je l’ai vu devenir le film tel qu’il est maintenant. C’était quelque chose qui n’avait jamais été raconté auparavant – des Jamaïcains en collants ? Les gens se demandaient : ‘Comment ça va se passer sous l’égide de Disney ?’”, a-t-il ajouté.
Les dirigeants du studio en question se seraient ainsi disputés avec Jon Turteltaub à propos des accents des acteurs qu’ils voulaient américanisés plutôt que réellement jamaïcains.
“Ils disaient : ‘Les gens d’Amérique centrale ne pourront pas vous comprendre’,” a déclaré Malik Yoba, qui interprète Yul Brenner dans le film. “À cette époque, les gens avaient moins accès aux différences culturelles et ne savaient pas vraiment à quoi ressemblait le jamaïcain.”
“Ils voulaient que je ressemble à un Aladdin noir. Ils voulaient une version Disney,” a ajouté Leon (Derice Bannock dans le long métrage). “C’était dur parce que si quelqu’un veut être authentique, c’est bien moi – mais je suis un professionnel et je devais faire le travail.”
UN ACCENT AMÉRICANISÉ
C’est ainsi que Jon Turteltaub a un jour reçu un appel téléphonique de Jeffrey Katzenberg, alors président de Disney, à une heure du matin lui disant : “Si vous ne parvenez pas à amener ces accents là où je peux les comprendre clairement, je trouverai un réalisateur qui le pourra.”
Le lendemain, j’ai dit aux acteurs : ‘Je vais me faire virer si vous ne parlez pas comme Sébastien le Crabe. S’il vous plaît, ne me faites pas virer.’ Nous en avons plaisanté mais ils l’ont compris. Ils ont compris. Nous n’allons pas faire Sébastien le Crabe mais nous allons faire une version américanisée du film que les gens du monde entier pourront comprendre.
Le réalisateur a par la suite fait part de son incertitude lorsqu’on lui a demandé si la réalisation du film serait différente s’il était tourné en 2023.
“Les temps ont beaucoup changé en 30 ans. Il n’y aurait aucune chance que j’obtienne ce poste – et je ne devrais probablement pas l’obtenir. Je suis du côté de ceux qui disent que je n’aurais pas dû le réaliser et pourtant nous avons fini avec un très bon film. C’est compliqué.”
Rasta Rockett est à redécouvrir en streaming sur Disney+.