Comme toujours dans Ici tout commence, les prochaines semaines s'annoncent chargées en rebondissements du côté de l'institut Auguste Armand.
Marquée par l'introduction d'une nouvelle promotion d'élèves qui comprend notamment Jim (Loan Becmont), le fils aîné de Marc Leroy, Bérénice (Bérénice Tannenberg), la demi-soeur de Constance, et Carla (Aaricia Lemaire), qui cache un lourd secret à ses camarades, la saison 4 du feuilleton quotidien de TF1 nous a offert une très belle intrigue de rentrée consacrée à Emmanuel Teyssier et aux secrets de la famille Leroy.
Avant de basculer cette semaine dans une arche intitulée "Sans filtre", qui promet de s'attarder sur Kelly (Axelle Dodier), Ambre (Claire Romain) et Malik (Oscar Al Hafiane). Ce dernier va-t-il enfin découvrir qui est Ophélie ?
Rencontrés il y a quelques jours lors du Festival de la Fiction de La Rochelle, Sarah Farahmand, la productrice d'Ici tout commence, et Othman Mahfoud, le directeur d'écriture et co-créateur du feuilleton culinaire, sont revenus pour nous sur la saison 3 qui s'est achevée par plusieurs départs, sur ce début de saison 4, et sur ce qui nous attend dans les prochains épisodes. Révélations à la clé.
AlloCiné : On a la sensation que la saison 4 d'Ici tout commence, qui a démarré fin août, marque plus que jamais le début d'un nouveau cycle important pour la série. La promo de la saison 1 est diplômée, bon nombre de ces personnages sont partis (Maxime, Célia, Greg, Eliott). Vous aviez l'envie de frapper fort avec cette nouvelle promo et de dire "On débute un nouveau cycle de trois ans qui va compter" ?
Othman Mahfoud : Dans un sens, oui. Avec les départs de Greg et Eliott, de Théo, qui avait une relation forte avec son père, ou même de Louis, on referme un cycle qui avait débuté il y a trois ans, c'est vrai. Mais on ne l'a pas réfléchi comme ça...
Sarah Farahmand : L'année dernière aussi, on a voulu frapper fort avec Vic, qui est un personnage haut en couleurs et démoniaque. Billie, on l'a tout de suite remarquée, elle s'est détachée. David, il a eu une première scène qui, je vous le rappelle, a créé un buzz un peu inattendu (rires). En tout cas une scène qu'on ne voit tous les jours. Et donc, ce qu'on peut dire, c'est qu'à chaque nouvelle année on essaye de surprendre.
Mais c'est vrai qu'on est agréablement surpris de voir les retours très positifs qu'on peut avoir sur cette nouvelle promo de la saison 4. Et je dirais qu'au-delà de frapper fort, la plus grande force de cette promo c'est son équilibre. Il y a des personnalités hautes en couleurs, comme Carla ou Léonard. Il y a des personnages qu'on a envie de voir éclore, comme Bérénice ou comme Jim, chez qui on sent qu'il y a un petit secret derrière. Et je pense que c'est ça aussi qui plaît au public : ces nouveaux personnages ont vraiment une palette de caractéristiques très étendue.
Y a-t-il une scène en particulier que vous retenez au sein de la saison 3 ?
Sarah Farahmand : Othman et moi, sans s'être concertés, on a la même scène préférée sur la saison 3 : c'est une séquence qui a été diffusée au mois de janvier, lorsque Théo (Khaled Alouach) remporte le Championnat des Chefs. À un moment donné, Teyssier dit à son fils : "T'es devenu un grand chef". Je pourrais presque pleurer rien qu'en en parlant (rires). Quand il lui dit "Je suis fier de toi", on s'est regardé tous les deux, on était hyper émus.
La problématique de Théo depuis le début c'était "Comment gagner l'estime de mon père ?" et "Comment inverser la tendance ?", dans le sens où il ne fallait pas que Théo cherche à attirer l'attention de son père, mais plutôt qu'il existe enfin dans ses yeux. Et là, vraiment, quand on revoit cette scène, on se dit qu'on est allé au bout de ce personnage et qu'on lui a écrit un très beau destin. Cette scène, je pense que je pourrais la regarder en boucle (rires).
Vous parliez de Teyssier, il était au coeur de l'arche de rentrée, qui a un peu débuté par ce rapprochement inattendu mais assez génial avec Anaïs. Comment est née l'idée de rapprocher ces deux personnages ?
Sarah Farahmand : Il y avait un désir de Benjamin Baroche et de Julie Sassoust de jouer davantage ensemble depuis longtemps. Ils avaient eu quelques scènes ensemble bien sûr, notamment dans l'intrigue autour d'Anaïs qui se battait pour le menu végétarien au Double A. Mais ils avaient adoré jouer ensemble à l'époque et nous réclamaient d'autres scènes. Donc forcément c'est resté dans un coin de notre tête.
Othman Mahfoud : Du côté des auteurs, on était assez fan de Teyssier et Anaïs ensemble. Et puis, comme on était parti sur l'idée que c'était la belle-fille rêvée de Teyssier, on s'est dit que ce serait intéressant d'aller plus loin et de jouer avec ce duo. Vous savez, c'est un peu comme quand vous vous séparez de quelqu'un mais que vous restez amis avec ses parents, qu'ils vous adoptent presque (rires) Ça arrive à plein de gens. Je trouvais la situation assez amusante.
Chez Teyssier et Anaïs, il y a une forme de respect, il y a quelque chose d'extrêmement touchant dans la manière dont elle l'aide, dans la manière dont ils se disputent aussi. Il y avait quelque chose de nouveau dans cette "amitié" qu'on n'avait pas encore vu, je trouve, chez lui et chez elle. Et les comédiens adorent, ils sont ravis.
Maintenant que Teyssier s'adoucit un peu, Leroy, qui semble cacher des facettes plus sombres qu'il n'y paraît, est-il pensé comme un nouveau méchant de la série ?
Sarah Farahmand : Ce qui est certain c'est que Marc Leroy (Stéphane Blancafort) n'est pas le prof dont tout le monde rêve. Gentil, fun, décalé et extrêmement talentueux qu'on a présenté au début. Il a des parts d'ombre, on a pu le voir durant le concours d'entrée avec Hortense, qui lui a dit "Mais je ne comprends pas, ce n'est pas la pédagogie à laquelle je m'attendais".
On perçoit qu'il a une face difficile, exigeante, qu'il a des "côtés Teyssier". On va l'emmener sur différents terrains au fil du temps. Et ce qu'on peut dire c'est que, cette année, Teyssier aura un ennemi, ou peut-être des ennemis, qui ne sont pas forcément ceux auxquels vous vous attendez. On va peu à peu semer des graines - il y en a certaines qui sont déjà en place - pour avoir des petits obstacles au quotidien pour Teyssier, et pour que le danger le guette sous plusieurs visages.
La mère de Jim et de Thibault commence à être évoquée. Peut-on s'attendre à la voir apparaître bientôt dans Ici tout commence ?
Quand on connaît bien Ici tout commence, on sait qu'on évoque rarement quelqu'un par hasard. Donc, dans le cas de la mère de Thibault et de Jim, oui, peut-être qu'un jour elle prendra vie. Après, quand ? Pour le savoir, il faudra regarder.
Durant l'intrigue de rentrée, la maladie de Teyssier est revenue au premier plan, ses symptômes ont empiré, il a perdu le goût et l'odorat. Est-ce un moyen pour vous de préparer doucement un éventuel départ de Benjamin Baroche en fin de saison 4 ou plus tard ?
Sarah Farahmand : Alors, ce n'est pas quelque chose que je dis souvent, mais en vérité c'est presque un souci de réalisme de notre part. La sclérose en plaques, c'est une maladie avec laquelle on vit sur la durée. Par moments, on vit bien avec, et à d'autres moments il y a des poussées. Et ça, c'est important pour nous de le représenter dans la série.
Bien sûr, on n'est pas un documentaire médical, mais pour le coup c'est la réalité de cette maladie donc il fallait qu'on le montre. Donc, faire ressurgir la maladie de temps en temps, cela permet de ne pas oublier que ça existe pour le personnage de Teyssier, mais aussi pour tous les téléspectateurs qui peuvent souffrir de sclérose en plaques. Il y en a beaucoup qui nous contactent, et puis Benjamin est très en lien avec des associations pour défendre cette cause.
Jasmine est désormais en couple avec Thibault, l'un des deux fils de Marc Leroy, et ça ne se passe pas très bien entre elle et Jim, le frère aîné de Thibault. Il y a des tensions. Mais on a tout de même la sensation que Jim n'est pas indifférent au charme de Jasmine, et inversement. Se dirige-t-on vers un triangle amoureux ?
Sarah Farahmand : On teste des choses. En réalité, ce que je trouve le plus passionnant dans une série quotidienne c'est que c'est un laboratoire. Quand Othman a une idée, il m'en parle et c'est à l'antenne quelques mois plus tard. Ça n'arrive jamais d'avoir ça. Donc, on tente des choses. On met des comédiens ensemble, on voit s'il y a une alchimie. Parfois, cela ne donne rien du tout, et parfois il y a des étincelles, comme avec Greg et Eliott.
Othman Mahfoud : Greg et Eliott, ce n'était pas prévu à l'avance. On avait des personnages assez clairs dès le départ. On voyait évidemment que Greg était une sorte de bully pour Eliott. Mais c'est vraiment au fur et à mesure, en les voyant ensemble, dans une relation d'antagonistes, qu'on s'est dit qu'il y avait peut-être quelque chose d'intéressant à faire. On a une marge de manœuvre à l'écriture, mais ensuite il y a aussi une question d'alchimie entre les comédiens. Et ça, on ne peut pas y faire grand-chose.
Sarah Farahmand : C'est ce qui rend notre métier magique aussi. Ce n'est pas une science. Ça avait été le cas aussi avec Théo et Célia, c'était vraiment venu en les voyant ensemble. On s'est dit "Voilà, il y a un truc". Donc Jim et Jasmine, on teste, mais il y a d'autres duos qu'on teste pour une potentielle évolution. Tout ne verra pas le jour en saison 4, tout ne verra pas le jour en saison 5. Peut-être que ça ne verra jamais le jour, peut-être que ça arrivera plus vite que prévu. On verra ce que les prochains mois nous réservent.
Quels sont les prochains axes de développement ? Les prochaines intrigues ?
Sarah Farahmand : Vous allez découvrir une arche sur Kelly et Ambre, et qui concerne aussi un peu Malik et Lionel (Lucien Belves). C'est une intrigue qu'on adore. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas penché sur Kelly. Bien sûr, elle est toujours très présente, mais elle a eu une année compliquée avec Langlart, et on l'a un peu moins vue cet été. Et là, via cette arche, on va la faire évoluer en tant que femme.
Quand on l'a connue, elle avait 16 ans, et peu à peu on l'a vue grandir et s'affirmer. Kelly c'est un de mes personnages préférés dans la série. Il y a un vrai attachement à elle. Je pense que c'est aussi l'infini talent d'Axelle Dodier qui joue et qui lui a permis d'éclore. On a vu Kelly surmonter tellement d'épreuves, et toujours en sortir plus forte, sans jamais se compromettre. Et la relation avec sa mère est magnifique aussi. Donc là, on était très contents de s'intéresser de nouveau à Kelly et de l'explorer en tant que femme.
Othman Mahfoud : Ça va être une très belle intrigue, très soap et romantique. Si vous aimez les dilemmes amoureux, vous allez être servis.
Sarah Farahmand : Et on peut vous dire que juste après, on aura une arche consacrée à Lisandro (Agustin Galiana), puisque nous allons rencontrer son mentor. On va s'intéresser un peu plus au passé de Lisandro, qui n'a jamais vraiment été évoqué. Vous allez apprendre des choses sur lui.
Demain nous appartient a proposé il y a quelques années une intrigue liée à Halloween, et une autre se prépare. Peut-on s'attendre à ce qu'Ici tout commence aille un peu plus dans le suspense parfois, sans tomber dans le polar qui reste la marque de fabrique de DNA ? En faisant entrer une menace dans ce lieu clos qu'est l'institut Auguste Armand par exemple ?
Sarah Farahmand : On va avoir un épisode d'Halloween, mais c'est juste un épisode. Enfin, presque deux.
Othman Mahfoud : Ce sont des choses auxquelles on réfléchit. On a déjà eu des arches approchantes. Le danger, c'est de ne pas tomber dans le ridicule. On est dans une école, la limite peut vite être franchie. C'est plus simple dans une arène comme un commissariat, où on peut vite arriver à des tueurs en série.
Nous, on est beaucoup plus dans des intrigues "réalistes", en tout cas très humaines. On pourrait le faire, mais je n'ai pas envie qu'on devienne Le Club des Cinq (rires). Si on trouvait vraiment une histoire à suspense qui nous permettait de rester vraiment à une hauteur où on pourrait traiter d'un vrai sujet, on le ferait. On y réfléchit. Mais on va avoir des arches cette saison qui seront des arches à suspense, des "Whodunit". Ça va revenir.
Que réservez-vous à Salomé cette année ?
Othman Mahfoud : C'est une sorte d'année de maturité pour Salomé (Aurélie Pons). Et on va aussi explorer son amitié avec Anaïs. C'est un des axes de la saison : à la fois leur amitié, aussi le fait qu'elles sont deux chefs qui peuvent se retrouver en compétition. Deux chefs qui sont à peu près au même niveau. On va notamment explorer cela à travers le Double A.
Sarah Farahmand : C'est une année d'affranchissement pour Salomé. Elle va s'affranchir de ses différents mentors, que ce soit Claire Guinot ou Teyssier. Elle va aussi s'affranchir de l'admiration presque paralysante qu'elle a pour Anaïs. Ça ne veut pas dire qu'elle va couper les ponts et tout brûler derrière elle, mais en tout cas elle va apprendre à être moins dans un respect déférent.
Othman Mahfoud : Oui, elle va être moins sage. Elle va prendre un peu son indépendance, elle va un peu plus prendre sa place et assumer son ambition.