En dépit d'une carrière inévitablement en dents de scie, le parcours de Sylvester Stallone, 77 ans au compteur, force le respect. Lui qui pourtant partait bien mal dès la naissance, lorsque son visage fut abîmé par des forceps. Un nerf facial fut touché, sa bouche tordue à jamais. Sa langue, à moitié paralysée. Stallone en gardera toute sa vie un défaut de prononciation, qui deviendra aussi sa marque de fabrique.
Multipliant les petits boulots (coiffeur, homme d’entretien dans un zoo, ouvreur dans un cinéma) et les petits rôles (dont un film érotique, L’Etalon italien, et un Woody Allen, Bananas), il refusera un pont d’or pour vendre son scénario de Rocky à Hollywood et acceptera le salaire minimum pour vendre ET jouer son scénario. La suite appartient à l'Histoire.
Il a offert au public au moins deux personnages iconiques qui sont entrés dans la mémoire cinéphilique des spectateurs du monde entier : Rocky Balboa et John Rambo. Quoi qu'on puisse penser de sa filmographie, il reste aux yeux du public une icône du Box Office hollywoodien; incarnation absolue aussi de l'Action Hero des années 80 aux côtés de son rival d'alors, Arnold Schwarzenegger.
"Les années 80 ont été une période très intéressante parce que le véritable Action Guy n’était pas encore vraiment formé" disait d'ailleurs Stallone. "Jusqu’à cette époque, l’action se bornait surtout à une course-poursuite en voiture comme Bullitt ou French Connection".
Si Sly ironise gentiment sur les problèmes d'arthrite à l'évocation d'un Rambo 6, il n'a évidemment pas hésité à ressortir la grosse artillerie pour jouer avec ses copains mercenaires dans Expendables 4, qui sort en octobre prochain.
"Je suis soufflé par la longévité de ma carrière" a lâché l'acteur dans une interview accordée à Entertainment Tonight Canada, à l'issue de la présentation au festival de Toronto du documentaire Sly, qui balaye 50 ans de carrière. "Vous ne savez jamais si vous durerez, combien de temps vous pouvez attendre. La société change et évolue, la manière de vendre les films aussi. C'est plus rapide qu'avant. La longévité devient dans ce contexte un luxe".
Il ajoute : "je me considère comme le dernier des dinosaures d'une certaine façon. Et j'en suis très fier. Il faut que je pense à cela. C'est incroyable... Je veux dire, ca fait presque 50 ans de carrière. Donc je ne prend rien pour acquis, et j'ai vraiment envie de passer le temps avec mes proches. La majorité de ce qu'il me reste".