Du cinéma à la série ? C'est un parcours que Thomas Lilti a déjà emprunté, avec Hippocrate le film, devenu Hippocrate la série, avec un succès indéniable. Le programme a connu deux belles saisons, et une 3ème est en cours d'écriture et de tournage.
Avec son nouveau film, Un métier sérieux, Thomas Lilti pourrait-il appliquer la même idée ? Le long-métrage propose une grande galerie de personnages, auxquels on s'attache et qu'on prendrait plaisir à voir se déployer... Alors, Un métier sérieux, bientôt la série ? Nous avons posé la question au scénariste et réalisateur Thomas Lilti.
"On me le demande beaucoup. C'est évidemment lié au fait qu'il y a eu Hippocrate. Mais pourquoi on ne me posait pas cette question avant ? Je pense que c'est lié à l'écriture même d'un métier sérieux. Le fait qu'on ait une arène qui est un collège. Le fait qu'on suive plein de profs, c'est un film de groupe.
Évidemment que j'adorerais faire une série sur les profs, l'enseignement !
C'est vrai que ça ressemble à une série ! Même s'il y a un travail sur le hors champ que j'aime beaucoup dans le film, que je me suis efforcé de nourrir. On ne sait pas tout de nos personnages. C'est une habitude que les téléspectateurs ont un peu perdue avec les séries. On ne peut pas tout leur donner dans un film. C'est beaucoup lié aux séries, où l'on raconte tout des personnages. On va creuser le moindre interstice. Et j'aime bien cette idée de ne pas tout savoir.
J'ai conscience que le récit un peu polyphonique donne envie, ou propose l'idée que ça pourrait être une série. Évidemment que j'adorerais faire une série sur les profs, l'enseignement, qui ressemblerait peut être plus ou moins à ce film, un peu différemment comme la série Hippocrate a de grandes différences avec le film Hippocrate. Même si on retrouve le même univers et la même écriture.
J'avoue que c'est quelque chose qui me plairait beaucoup de le décliner en série, mais ce n'est pas du tout à l'ordre du jour. Je n'ai pas du tout ça en tête quand je fais le film, et je n'ai pas du tout ça en tête aujourd'hui."
Retrouvez l'intégralité de la réponse de Thomas Lilti dans notre entretien podcast :
Comme Thomas Lilti nous l'explique au cours de ce podcast, l'idée du film était de poser un point de vue différent sur l'école. "Des films sur l'école, il y en a plein. Des films sur des profs hors du commun, il y en a plein. Des films qui montrent des méthodes pédagogiques extraordinaires, avec un prof sensationnel, il y en a.
Des films du côté des élèves qui montrent des difficultés de l'enseignement, il y en a énormément. J'ai pris le parti inverse. Je me suis dit : ce dont j'ai envie de parler, c'est ce collège dont on ne parle jamais, et qui est pourtant le plus répandu".
Et d'ajouter : "C'est un collège où finalement, ça se passe pas trop mal. Il y a des choses qui sont difficiles, mais le collège dont on parle dans les JT, ce n'est pas la majorité des collèges de France et heureusement.
Sous l'égide de la fiction, j'ai eu envie de mettre mes caméras dans un collège ordinaire, avec des profs qui ont le sens de l'engagement, qui ont encore beaucoup le goût de leur métier, et qui sont en souffrance car le métier est très difficile. Mais ils y croient encore. Ça a été le fil conducteur et la motivation principale pour faire ce film."
L'histoire d'Un métier sérieux se présente ainsi : C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre, Meriem, Fouad, Sophie, Sandrine, Alix et Sofiane, un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont rejoints par Benjamin, jeune professeur remplaçant sans expérience et rapidement confronté aux affres du métier. A leur contact, il va découvrir combien la passion de l’enseignement demeure vivante au sein d’une institution pourtant fragilisée.
Un métier sérieux est actuellement au cinéma.