Présenté en Compétition lors du dernier Festival de Cannes et reparti avec le Prix du Jury, Les Feuilles mortes, le nouveau long métrage d'Aki Kaurismäki, sort ce mercredi dans les salles de cinéma. Il s'agit du 21ème film solo de son réalisateur, et on y retrouve son style inimitable.
Les Feuilles mortes raconte la rencontre entre deux personnes solitaires dont l’amour naissant va se retrouver contrarié par le destin. Les protagonistes principaux sont incarnés par Alma Pöysti et Jussi Vatanen, qui tournent tous les deux pour la première fois devant la caméra de Kaurismäki.
Ce dernier est un réalisateur finlandais que le grand public connaît surtout pour sa libre adaptation d'un conte d'Andersen La Fille aux allumettes (1990). A Cannes, son Homme sans passé (2002) avait reçu le Grand Prix et le prix d'interprétation féminine pour l'actrice Kati Outinen.
Dans Les Feuilles mortes, on retrouve les marottes du cinéaste, à savoir deux prolétaires qui se rencontrent et vont vivre une histoire d’amour difficile, mais aussi la radio qui ne relate que des catastrophes, les reprises de standards de la musique en version finlandaise et la représentation de métiers à la pénibilité évidente. Le long métrage est par ailleurs parsemé de références cinéphiles (à Godard et aussi à Chaplin) qui ne gênent absolument pas la vision si on ne les reconnait pas.
Les Feuilles mortes aborde tout cela avec une légèreté qui ne porte jamais préjudice à l’histoire qu’il raconte ou à ses personnages. Car l'ambition du film est de vaincre les angoisses du monde contemporain, comme le confie le cinéaste, cité dans le dossier de presse :
"(...) Mon angoisse face à des guerres vaines et criminelles m’a enfin conduit à écrire une histoire sur ce qui pourrait offrir un avenir à l’humanité : le désir d’amour, la solidarité, le respect et l’espoir en l’autre, en la nature et dans tout ce qui est vivant ou mort et qui le mérite."
Un film très intelligent et accessible à la majorité du public, ce qui est sans doute sa plus grande force.