Après Flash et en attendant le retour d'Aquaman (qui pourrait être reporté à 2024 en raison de la grève des acteurs et scénaristes), DC lance un autre super-héros, moins connu du public (malgré sa présence au casting du jeu de baston Injustice 2), dans le grand bain des salles de cinéma : Blue Beetle.
Également appelé Scarabée Bleu en France, nom qui renvoie davantage à l'univers de La Momie qu'à celui des super-héros, le personnage est pourtant aussi vieux que Batman puisque né, lui aussi, en 1939. Mais dans les pages de Mystery Men Comics, publié par Fox Feature Syndicate.
Comme beaucoup des héros de l'âge d'or des comics (1938 - 1954), les années 50 lui sont fatales et il sombre dans l'oubli alors que la faillite de Fox Feature Syndicate le fait arriver chez Charlton Comics. Qui reboote totalement ses aventures en 1966… puis vend les droits du personnage à DC lorsqu'il dépose à son tour le bilan en 1983.
Fox Feature Syndicate
D'abord policier dopé aux vitamines et doté d'un équipement spécial, puis archéologue qui obtient des pouvoirs au contact d'un artefact magique, Blue Beetle est alors l'alter ego de Ted Kord, étudiant de ce dernier. Il prête parfois main forte à la Justice League avant de céder la place à Jaime Reyes en 2006.
Dix-sept ans plus tard, c'est sous les traits de celui-ci que Blue Beetle fait ses débuts au cinéma, après avoir été destiné à la plateforme HBO Max. Mais Warner et DC ont changé d'avis au sujet du long métrage d'Angel Manuel Soto en lui offrant un passage par les salles qui lui donne un petit côté historique.
Warner Bros. Pictures
Car Blue Beetle devient le premier film de super-héros dont la tête d'affiche est latino. Découvert dans Cobra Kai, où il incarne Miguel Diaz, Xolo Maridueña joue ici Jaime, ado que le Scarabée, ancienne relique d’une biotechnologie extraterrestre, choisit.
Avec ses nouveaux pouvoirs, il va notamment affronter la méchante incarnée par Susan Sarandon. Dans un long métrage qui permet à la diversité et la représentation de faire un pas en avant, comme nous l'explique son metteur en scène.
AlloCiné : Quelle a été votre approche sur "Blue Beetle" ? Et qu'est-ce qui le différencie des autres films de super-héros ?
Angel Manuel Soto : J'ai cherché à être le plus authentique possible. Le plus honnête aussi, en ayant bien en tête que ce genre d'opportunité n'arrive pas si souvent. Encore plus au sein de la communauté latino-américaine. Nous avons donc voulu nous montrer enfin, être les héros de nos propres histoires. Et peut-être ouvrir la porte à d'autres histoires.
Que pouvez-vous nous dire sur votre casting ?
Ils sont ma joie et ma fierté. Je les aime énormément. Ils ont compris la mission qui était la nôtre mais, par-dessus tout, ils ont mis tout ce qu'ils avaient dans leurs personnages respectifs. C'était beau de voir comme ils étaient capables de leur apporter quelque chose de personnel, tout en reconnaissant qu'ils représentaient beaucoup d'eux-mêmes.
Pour ce qui est de Susan, par exemple, elle a compris ce que son personnage représentait à une plus grande échelle que celle du film. Telle l'alliée qu'elle est, elle y est allée à fond pour délivrer cette performance incroyable pour nous. Quant à Xolo, il est devenu le héros qu'il ignorait devoir être. Celui que nous attendions tous. J'ai hâte de voir comment le reste de la famille de Jaime sera montré comme des héros à l'avenir.
Ce genre d'opportunité n'arrive pas si souvent. Encore plus au sein de la communauté latino-américaine.
Quel a été le plus gros défi pour vous ?
Sans doute concentrer l'histoire que je voulais raconter. L'expérience latino se compose de tellement d'expériences différentes dont j'aimerais parler, que choisir celles dont nous allions parler dans ce film n'a pas été facile. Mais ce qui est beau, c'est que nous sommes confiants à l'idée que ce ne soit pas la dernière fois que l'on voit un film de super-héros avec des latinos au premier plan.
Ni la dernière fois que l'on voit ce qui arrive à Jaime et sa famille. Nous avons davantage d'opportunités d'élargir l'expérience latino et inviter des gens dans notre monde. Car c'est aussi beau que ce que vous avez vu dans le film.
Des pouvoirs de Blue Beetle, quel est votre préféré ?
Je pense que c'est quand il parvient à créer cet énorme sabre. J'ai toujours voulu pouvoir faire quelque chose de la sorte, et le manier comme il le fait. Surtout quand il est capable de créer ce qu'il veut : c'est vraiment moi que l'on retrouve dans le film à ce moment-là.
Capture d'écran
Que pensez-vous que les spectateurs retireront de ce film ?
Que nous pouvons tous être les héros de nos histoires, si c'est fait avec le cœur et que nous faisons confiance à ceux qui nous soutiennent. La famille, ici, est sa force. Il ne faut pas la prendre pour acquise, mais il faut toujours la garder proche de soi, car elle vous donnera toujours le pouvoir dont vous avez besoin pour réussir.
Blue Beetle est un film d'aventures familial, plein d'action, d'humour et d'émotion. Pour tous les publics, et j'espère que ça les inspirera, pour qu'ils deviennent les héros qu'ils sont destinés à être.
Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles le 25 juillet 2023
