Sorti en salles le 2 août, Le Colibri est réalisé par Francesca Archibugi et porté par la superstar italienne Pierfrancesco Favino, en duo avec Bérénice Béjo. Le récit nous entraîne d'abord au début des années 70. C'est au bord de la mer que Marco Carrera rencontre pour la première fois Luisa Lattes, une belle fille un peu particulière.
C'est un amour qui ne sera jamais consommé mais qui ne s'éteindra jamais. La vie conjugale de Marco se déroulera à Rome, avec Marina et leur fille Adèle. En proie à un destin sinistre qui le soumet à de terribles épreuves, Marco se retrouve à Florence.
Prêt à le protéger des pires coups du destin, Daniele Carradori, psychanalyste de Marina, apprend à Marco à faire face aux changements les plus inattendus de la vie. Le film est adapté du roman Le Colibri, écrit par Sandro Veronesi, qui a obtenu le prestigieux Prix Strega.
"J’ai une grande affection pour l'écrivain et j’étais forcément un peu anxieuse à l’idée d’adapter ce livre que j’aime beaucoup ; je ne voulais pas le décevoir. Sur ce film, je n’ai travaillé qu’avec des personnes de grande qualité : Domenico Procacci et Anne-Dominique Toussaint à la production, Sandro Veronesi lui-même, les acteurs, et tant d’autres", explique Francesca Archibugi, qui est amie avec l'auteur depuis plusieurs années.
À noter que Le Colibri diffère du roman par le choix de la scène inaugurale : le livre commence avec la rencontre entre Marco Carrera et le psychanalyste. De son coté, la cinéaste a choisi de démarrer par la mort de sa sœur et la rencontre avec Luisa.
"Le livre a une structure semblable et dissemblable à la fois par rapport à mon film. La rencontre avec le psychanalyste anticipe les événements narratifs, ce qui va arriver. Ce qui détermine la vie de Marco, la clé de voûte de sa vie, c’est la culpabilité qu’il porte en lui depuis la mort de sa sœur. C’était le seul à voir qu’elle allait mal, mais lui aussi a fui le jour de son suicide", analyse Francesca Archibugi.
"Je déteste le cliché de l'Italien dans les films américains" : Pierfrancesco Favino, l'acteur de Nostalgia, se confiePour la réalisatrice, si Marco est un colibri, faisant du surplace en étant frappé d’impuissance au moment de faire des choix, c’est à cause de ce traumatisme d’adolescence qui entraîne un sentiment de culpabilité profond.
"Et puis, cette scène illumine bien sûr la vie de Marco d’une lumière nouvelle. Par ailleurs, dans le livre, il y a des dates précises, mais nous voulions raconter une histoire impressionniste, qui rompt le flux linéaire de la vie. Quand on se penche sur notre vie, nos souvenirs ne sont jamais chronologiques", confie la cinéaste.
D'après la réalisatrice italienne, Le Colibri explore aussi le thème de la masculinité dite toxique, du pater familias. Marco doit naviguer entre un père absent et une fratrie conflictuelle, et se retrouve souvent entouré de femmes et d’enfants. Francesca Archibugi pense ainsi que le personnage est féministe.
Pour l'artiste, Marco Carrera se meut à travers les ondes énergétiques des femmes qui l’entourent. Sa sœur, Marina, Luisa, sa fille, même sa petite-fille. "Ces vagues sont puissantes, mais les hommes ne se rendent pas compte, ou alors trop tard, qu’ils agissent en étant dominés, non pas au sens physique ou martial, mais dans la direction souterraine", explique-t-elle.
Selon la cinéaste, les femmes ont toujours dominé une certaine partie du monde, mais un monde occulte, secret. "Cette ombre dans laquelle ont évolué les femmes, même les plus puissantes, a aussi des aspects positifs", conclut-elle.
Le Colibri est sorti en salles le 2 août.