Les nouvelles inquiétantes s’enchaînent à mesure que la double grève historique à Hollywood s’étire dans le temps. À présent, c’est George R.R. Martin, le cerveau derrière Game of Thrones et House of the Dragon, qui donne des nouvelles pas vraiment rassurantes. L’écrivain et scénariste fait le point sur ses affaires en cours, nombreuses comme ses fans le savent.
Début mai déjà, Martin annonçait que toutes les salles d’écriture liées à Westeros – les fameuses "writers’ rooms – avaient fermé. Y compris le développement de son adaptation de Tales of Dunk and Egg, A Knight of the Seven Kingdoms: The Hedge Knight. Dans un nouveau post sur son blog daté du 22 juillet, Martin annonce que son accord global avec HBO est "suspendu depuis le 1er juin".
L’auteur a en effet signé un accord en 2021 pour développer de nouveaux projets pour la chaîne câblée, suite à l’annonce que HBO mettait en chantier de nombreuses séries dérivées de Game of Thrones pour élargir et mieux surfer sur le succès de son monde fantastique.
Mais, comme tout le reste de l’industrie, tout cela est actuellement en pause alors que les scénaristes et les acteurs hollywoodiens font grève dans le but d’obtenir un salaire plus équitable, une plus grande transparence à l’ère du streaming et une vraie vigilance quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle.
Conséquence logique
La suspension de l’accord n’est pas spécifique à George R.R. Martin et HBO. Après le début de la grève des scénaristes, Amazon, HBO, Warner Bros. Discovery, NBCUniversal, Disney, CBS Studios et d’autres studios ont annoncé leur intention de suspendre les accords de premier regard – sorte de droit de lecture prioritaire – et les accords globaux.
Début mai, on vous racontait déjà comment David Simon, un des piliers de HBO avec des créations majeures telles que The Wire, Treme ou encore The Deuce, avait lui aussi rejoint les lignes de grève en rappelant que son contrat avait lui aussi été suspendu.
"J’ai le mauvais pressentiment que cette grève sera longue et amère", écrit Martin dans son post. "Cela pourrait devenir aussi grave que la tristement célèbre grève de 1985, même si j’espère que non." Il ajoute que bien qu'il ait rejoint la WGA en 1986 et qu'il ait traversé plusieurs grèves, celle-ci est "la plus importante de [sa] vie".
Il poursuit : "J'ai encore beaucoup à faire, bien sûr. En cela, je suis l'un des plus chanceux. (Ces grèves ne concernent pas vraiment les scénaristes, les producteurs ou les showrunners, dont la plupart vont bien ; nous faisons la grève pour les scénaristes débutants, les rédacteurs en chef, les étudiants qui espèrent percer, l'acteur qui a quatre répliques, le gars qui occupe son premier poste et qui rêve de créer un jour sa propre série, comme je l'ai fait dans les années 80)."
Martin s'occupe de projets non liés au studio, y compris les progrès de son roman très attendu The Winds of Winter, soit le sixième tome de la saga Le Trône de fer. Il dit travailler sur le roman "presque tous les jours. Écrire, réécrire, éditer et écrire un peu plus. Faire des progrès constants. Pas aussi vite que je le voudrais… certainement pas aussi vite que VOUS le voudriez… mais des progrès quand même. Cela m'évite les ennuis."
Quid de House of the Dragon ?
Bien que Martin ne soit actuellement pas impliqué en tant que scénariste, la production de la deuxième saison de House of the Dragon continue. En raison des règles syndicales locales au Royaume-Uni, la série a pu continuer à tourner comme prévu et, selon Martin, des progrès significatifs ont été réalisés.
"On me dit que la deuxième saison est à moitié terminée", note-t-il, puis précise : "TOUS les scripts avaient été terminés des mois avant le début de la grève de la WGA. Aucune retouche n'a été faite depuis, à ma connaissance."
Paul Fleming, le secrétaire général d'Equity – le plus grand syndicat d'acteurs au Royaume-Uni –, a expliqué dans un communiqué que la grève SAG-AFTRA était illégale en vertu de la loi britannique, ce qui ne laisserait aux acteurs participants "aucune protection contre le licenciement ou la poursuite pour rupture de contrat par le producteur ou l’identité qui l’engage". Raison pour laquelle le tournage a pu se poursuivre contrairement aux autres.
