Nous sommes en 2012. Le propriétaire de La Guerre des étoiles et de ses suites George Lucas vient de vendre sa société Lucasfilm à la firme Disney. Après cette coûteuse acquisition à 4 milliards de dollars, la maison de Mickey espère assez rapidement lancer une nouvelle trilogie Star Wars pour rentabiliser son investissement.
Parmi les candidats à proposer un scénario, on trouve Zack Snyder, qui vient de tourner Man of Steel et qui ne sait pas encore que Warner va lui proposer d'être le maître à penser d'un univers connecté DC Comics. Et Snyder prend Disney à contrepied, comme il l'a confié à Empire :
Il y a eu ce moment où d'une certaine façon tout était possible. Je leur ai dit : 'Je ne veux aucun de vos personnages, je ne veux rien faire qui implique vos personnages célèbres, je veux juste faire mon truc de mon côté'. Et originellement, je me disais qu'il fallait que [le film] soit classé R ! Ce qui était quasiment voué à l'échec.
Pour rappel, le classement "R" d'un film aux Etats-Unis revient à l'interdire aux moins de 17 ans non accompagnés d'un adulte. Ce classement est obligatoire pour les films contenant une certaine violence graphique, de la nudité, du sexe explicite, de la grossièreté ou la prise de stupéfiants. Autant dire : moins d'entrées, puisque les ados sont privés de cinéma, à moins de pouvoir entraîner leurs parents dans la salle. Or, les ados sont une part importante de la fréquentation en salles.
La Rabbia
Mais comment Snyder pouvait-il imaginer que Disney le laisse les priver de cette manne financière ? Eh bien en réalité, il n'y croyait pas beaucoup lui-même :
"Pour être honnête, je savais que c'était une grosse demande. Mais plus je m'imprégnais [de ce projet], plus je réalisais que cela n'allait probablement jamais être ce que j'en attendais."
Le projet de Snyder n'a donc jamais vu le jour. Que devait raconter son film pour avoir besoin d'être aussi sanglant ? Snyder fait une comparaison qui n'aurait sans doute pas déplu au créateur de Star Wars :
C'était un 'Sept Samouraïs' dans l'espace. Je savais qu'aux origines, George [Lucas] s'approchait beaucoup de ces films de Kurosawa.
En effet, Le Château de l'araignée, du cinéaste japonais Akira Kurosawa, est souvent cité comme l'une des influences majeures des films Star Wars, mais les transitions en volets sont aussi empruntées à d'autres longs métrages du réalisateur, et ses nombreux "films de sabre" sont bien sûr des inspirations certaines pour les combats au sabre laser.
Aujourd'hui, Zack Snyder prépare un peu son Star Wars rêvé avec Rebel Moon, qui sortira sur Netflix en décembre prochain.
En parallèle, de nouveaux films Star Wars sont en préparation après la réception mitigée de la postlogie. Si certains d'entre eux tenteront peut-être une approche "à la Snyder" en s'éloignant des héros déjà connus, le projet actuellement le plus avancé implique le retour de Rey dans une aventure qui racontera la création d'un nouvel ordre Jedi et se déroulera 15 ans après L'Ascension de Skywalker.