De quoi ça parle ? Sam est un détenu exemplaire. A quelques mois de sa sortie de prison, il prépare assidument sa réinsertion. Lors d'une permission, son passé le rattrape et un accident ne lui laisse qu'un seul choix : la fuite. Cinq ans plus tard, il a refait sa vie en Thaïlande, où il a fondé la famille dont il a toujours rêvé.
Mais Narong, le parrain local, l'oblige à plonger à nouveau dans la délinquance. Quand Sam veut tout arrêter, Narong s’attaque à sa famille… Sam va traverser la Thaïlande pour se venger de son bourreau.
"Un grand film d'action populaire français"
Avec Farang, Xavier Gens a voulu réaliser "un vrai, un grand film d'action populaire français". Le cinéaste précise : "Un film méchant, vénère, qui n'a pas à rougir devant les productions étrangères. Et raconter une belle histoire de rédemption, à travers un personnage d'origine algérienne, sans que son origine soit le sujet du film. un vrai héros qui va tout faire pour sauver sa famille."
C'est l'expertise qu'il a acquise sur Gangs of London qui lui a permis de s'atteler à ce projet : "J'ai travaillé en même temps sur Papicha, film de ma femme Mounia Meddour, que j'ai produit, et Gangs of London. Avec Papicha, j'ai fait l'expérience d'un cinéma d'auteur très arty, et avec Gangs of London, d'un cinéma d'action avec la méthodologie spécifique de Gareth Evans (The Raid 1 et 2)."
"J'ai fait un reboot de mon cinéma. Si Farang est l'histoire d'une deuxième chance, c'est aussi mon histoire car je me réinvente avec ce film. J'ai démarré assez jeune au cinéma, vers 29 ans, et j'ai pensé qu’à 45 ans, c'était le moment d'explorer d'autres territoires. J'ai eu des enfants, je ne suis plus vraiment la même personne", confie celui à qui l'on doit Hitman, Frontière(s) ou Budapest.
Un acteur crédible en action star
Nassim Lyes a contacté Xavier Gens via Instagram. Le metteur en scène l'a alors rencontré et lui a donné le rôle une semaine plus tard : "J'avais envie d'un comédien intense et d’origine algérienne mais ce n'est pas le sujet du film. Quand on voit Denzel Washington, on ne se pose pas de question sur sa couleur, ce n'est pas le sujet qu'il soit noir. C'est exactement ce que je voulais pour Farang."
"Il nous faut des acteurs qui puissent être représentatif de la diversité française qui est un de nos plus beau trésor. Pour le film, Nassim a énormément bossé, il a sculpté son corps. Il s'est fait des entorses sur Farang, il s'est coupé, il s'est blessé légèrement, mais il n'a jamais retardé le tournage. Il n'a été doublé qu'une seule fois. Il est déjà convoité par les Américains car il est hyper crédible en action star."
Nassim Lyes a été champion de France de kickboxing en 2010 : "J'ai attendu 13 ans pour tomber sur un script aussi puissant que Farang. Mais je n’ai jamais arrêté de m'entraîner avec mon frère qui fait du MMA. Physiquement, j'étais prêt, mais pour le personnage, j'ai dû faire une diète - je suis passé de 73 à 67 kilos - et je m'entrainais intensément deux fois par jour, même pendant le tournage."
Qui pour le méchant ?
Pour le méchant, Xavier Gens voulait choisir une figure du cinéma d'auteur. Il a ainsi proposé le rôle à Olivier Gourmet : "J'aime beaucoup sa simplicité, son ambiguïté, son autorité. Il ressemble aux voyous français de là-bas."
Pour l'anecdote, l'acteur avait par le passé joué un tueur en série particulièrement glaçant dans le méconnu thriller Le Guetteur avec Mathieu Kassovitz et Daniel Auteuil.
De vrais boxeurs !
Pour les combats de boxe thaï, les adversaires de Nassim Lyes sont de vrais boxeurs qui ont vraiment frappé. Xavier Gens précise : "Ça se ressent dans la séquence. Au générique, nous avons également des combattants-cascadeurs de Donnie Yen, de Jackie Chan, des Thaïlandais... Ils ont tous de filmographies de dingues ! C'est tellement facile de bosser avec eux, surtout grâce à la pre-viz. Et aucun des cascadeurs ne s'est blessé !"
Lieux et méthode de tournage
Farang a été tourné en février-avril 2022, une semaine à Paris, notamment à la prison de Fresnes, et 35 jours en Thaïlande (à Bangkok et dans le village de Bang Chan), dont la moitié pour les scènes d'action.
Xavier Gens a opté pour une méthode de tournage appelée pre-viz (ou previsulization) : "Simplement, une pre-viz, c'est filmer avec un simple téléphone ce que va être la séquence et la monter à l'image près. On tourne donc dans un décor aux proportions, avec des cascadeurs et les comédiens, et on réalise la séquence avant qu'elle ne soit tournée."
"On anticipe absolument tout et on a les angles, les focales, on designe la scène intégralement. De plus, c'est parfait pour la précision, l'efficacité, la sécurité des cascadeurs. Le résultat, c'est que sur le tournage, on obtient ce qui était pensé, conçu, non pas à 100% mais à 1000%. Avec Farang, on a travaillé trois mois comme cela avant le tournage", confie-t-il.