Dernière nuit à Milan nous présente Franco Amore, incarné par Pierfrancesco Favino. Durant toute sa vie, ce flic incorruptible a toujours essayé d’être un honnête homme, un policier qui, en 35 ans d’une honorable carrière, n’a jamais tiré sur personne. Ce sont en effet les mots qu’il écrit pour le discours qu’il tiendra au lendemain de sa dernière nuit de service.
Mais cette dernière nuit sera plus longue et plus éprouvante qu’il ne l’imagine et mettra en danger tout ce qui compte à ses yeux : son travail au service de l’Etat, son amour pour sa femme Viviana, son amitié avec son collègue Dino, jusqu’à sa propre vie. Et c’est durant cette même nuit, dans les rues d’un Milan qui ne semble jamais voir le jour, que tout va s’enchaîner à un rythme effréné.
UNE DOSE DE COURAGE
Le réalisateur Andrea Di Stefano avait par le passé rencontré à plusieurs reprises des familles de policiers et carabiniers. Selon le cinéaste, les agents de police ont tendance à partir à la retraite très tôt et à ressentir, en fin de carrière, une certaine amertume car ils ont le sentiment que l’État ne reconnaît pas pleinement les sacrifices qu’ils ont faits en son nom. "Cet argument m’a particulièrement touché", explique le metteur en scène.
Pour Andrea Di Stephano, que ce soit au cinéma ou dans les séries télévisées, les carabiniers et les policiers sont très souvent présentés comme "les idiots du village", alors que la réalité est plus complexe. "Il faut une certaine dose de courage et de sang-froid pour glisser un pistolet dans l’étui avant de commencer son service, le tout pour 1 800 euros par mois", affirme le cinéaste.
UN FAVINO INTENSE
Pour incarner Franco, le personnage principal, Andrea Di Stefano a choisi Pierfrancesco Favino, un des plus grands acteurs italiens actuels. Par ailleurs, le metteur en scène a écrit le scénario de Dernière nuit à Milan en pensant au comédien.
"Nous nous connaissions depuis longtemps, mais nous ne nous fréquentions pas forcément. Je l’ai toujours observé de loin. Au fil du temps, j’ai nourri une profonde admiration pour tout ce qu’il faisait et pour la façon dont il le faisait, pour son évolution constante et son humilité car, pour construire une carrière comme la sienne, aussi prestigieuse et importante aux niveaux national et international, il faut être intelligent et humble", confie le réalisateur.
Pour Di Stephano, Favino est un acteur d’une immense valeur "qui a la grâce de James Stewart et l’intensité d’un Benicio Del Toro." Cette description est très juste tant la performance du comédien est fiévreuse, Favino donnant toujours l'impression d'être au bord de la rupture.
Porté par un acteur au sommet de son art, Dernière nuit à Milan est d'une redoutable efficacité, autant par la performance des comédiens qu'en termes de mise en scène. Mention spéciale pour la bande-originale anxiogène composée par le maestro Santi Pulvirenti.
UN TOURNAGE AMBITIEUX
Une grande partie de l'histoire tournant autour d'un braquage au coeur d'une autoroute, Andrea Di Stefano est parvenu à déployer les grands moyens. Le cinéaste et son équipe ont tourné sur une vraie autoroute, avec des voitures qui roulent à vive allure, en évitant d’avoir recours aux effets spéciaux. Un "défi monstrueux" selon ses propres termes.
D'après le metteur en scène italien, tout ce que l’on voit à l’écran n’est rien par rapport à tout ce qu’il y avait derrière. L'équipe devait ramener certaines voitures à leur place initiale après chaque prise quand d’autres roulaient à une vitesse folle.
"Il y a eu là un effort de production très important, voire unique. J’ai également eu des expériences aux États-Unis, où j’ai réalisé Escobar avec Benicio del Toro et The Informer avec Clive Owen, et je peux vous affirmer que tourner un tel film là-bas serait très difficile en raison des coûts de production, des assurances et des lieux de tournage", explique-t-il.
Dernière nuit à Milan est sorti en salles le 7 juin.