(article mis à jour le 25/04/2023, avec la réponse de Kev Adams)
Un préjudice d'environ 1,5 million d'euros. Plus de 700 contributeurs. Comme le révèle Mediapart dans ses colonnes, de nombreux donateurs pour Plush, un projet participatif - au budget estimé à 60 millions d'euros - auraient perdu de l'argent après un fiasco financier.
Comme le précise Mediapart, ce film était promu par Kev Adams et "porté par une société opaque à Dubaï dirigée par un mystérieux homme d’affaires fan de cryptomonnaies et de poker".
"Les 770 personnes qui ont acheté des NFT pour le financer, en mai et juin dernier, ont perdu la quasi-totalité de leur mise", résume Le Parisien. Et d'ajouter : "Le concept est inédit : créer un film d’animation grâce au financement participatif, en cryptomonnaies."
L'idée est de récolter des fonds pour participer au scénario et "récupérer jusqu’à 80 % des bénéfices mondiaux du box-office", est-il expliqué aux contributeurs, à qui on promet de gagner de l'argent en multipliant leur mise, et d'avoir leurs noms au générique.
Kev Adams est missionné pour faire la promotion du projet, notamment en organisant un live Instagram dans lequel il présente le projet, en mai 2022. Il est également annoncé comme étant l'une des têtes d'affiche vocales du long métrage d'animation, avec Gérard Darmon, Éric Judor ou encore Audrey Lamy...
L'avenir de ce projet dépend néanmoins du nombre de contributeurs. La condition est de vendre 50 000 NFT pour que le projet soit lancé. "Sinon, les investisseurs garderont toujours la propriété d’une œuvre d’art digitale, en l’occurrence une image de nounours, payée 1 250 euros", indique Le Parisien.
Selon Mediapart, le film ne devrait finalement jamais voir le jour. Le Parisien complète : "La promo autour de Plush a cessé depuis neuf mois. Et la société Illuminart, qui porte le projet, n’a pas renouvelé sa licence, expirée en février. Contacté, l’attaché de presse de Kev Adams n’a pas répondu à notre sollicitation".
Kev Adams : sa réponse sur les réseaux sociaux
Devant l'ampleur de l'affaire et la propagation de l'information, Kev Adams a rapidement réagi sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, il donne des précisions et éléments de contexte.
"Il me parait important de mettre les choses au clair", dit-il en préambule. "J'ai été contacté en 2021 au sujet d'un projet de long métrage d'animation participatif. L'idée était simple : je devais prêter ma voix à un dessin animé potentiel et en faire la promotion. Autrement dit : exercer mon métier. C'EST TOUT.
Et d'ajouter : "Le concept était nouveau, moderne, cool, et l'idée de partager un film avec les gens me plaisait. Je me suis assuré du sérieux du projet, j'ai même longuement parlé avec les studios (qui étaient censés produire et fabriquer le film). J'étais en confiance, entouré de professionnels."
Puis, donne des éléments sur la mauvaise tournure qu'a pris le projet : "J'ai compris par la suite que leur projet était trop ambitieux et inadapté au marché des NFT et du cinéma. Je me suis moi même engagé pour rien. Je précise que de mon côté il n'y a eu aucune rémunération. Le principe pour moi était d'être rémunéré uniquement si le film se faisait. Je regrette que des personnes se sentent aujourd'hui lésées ou trahies."
"Contrairement à ce que certains articles font croire je ne suis pas le «cerveau» d'une opération ou d'une arnaque quelconque. J'ai juste accepté de prêter ma voix à un film d'animation. Et je me retrouve aujourd'hui au cœur d'une polémique qui remet en cause mon intégrité et mon honnêteté vis-à-vis de mon public."