Neuf ans après l'adaptation du roman de Katherine Pancol, Les Yeux jaunes des crocodiles, la réalisatrice belge Cécile Telerman revient avec Ma Langue au chat.
Cette comédie chorale emmenée par Zabou Breitman, Pascal Elbé, Mélanie Bernier, Samuel Le Bihan, Marie-Josée Croze, Pascal Demolon, Camille Lellouche et Mathias Mlekuz suit une bande d'amis réunie le temps d'un week-end à la campagne.
Zabou Breitman y tient le rôle de Laure, une mère, qui à l'aube de la cinquantaine, ne supporte plus rien : ni son travail, ni son mari Daniel (Pascal Elbé)… ni sa vie. Le seul être qui trouve grâce à ses yeux est son chat Max. Lorsque ses amis débarquent à la campagne pour fêter l’anniversaire de Daniel et que Max le chat disparaît, Laure se met à enquêter.
Dans la veine des comédies Les Meilleurs amis du Monde et Baby Phone, l'intrigue est prétexte à règlements de compte.
Tourné en Auvergne-Rhône-Alpes durant l'été 2021, le film est né dans l'esprit du scénariste Xavier Daugreilh après des vacances passées avec la réalisatrice Cécile Telerman, qui entretient une relation fusionnelle avec son chat !
Cette dernière explique dans le dossier de presse : "Mon mari et moi avons une petite maison dans un bled perdu du Sud-Ouest et à défaut de nos enfants qui sont devenus grands, j’y emmène toujours mon chat dont j’avoue être totalement gâteuse, malgré son caractère exécrable et sa mauvaise éducation.
Un jour, Xavier Daugreilh, un ami scénariste, qui avait passé des vacances avec nous, et assisté à la relation fusionnelle que j’entretiens avec mon chat, m’a appelée pour me faire part de son idée de pitch : que se passerait-il si j’invitais des amis à la campagne et qu’un d’eux écrasait mon chat par mégarde ? Cela remettrait-il en question mon amitié avec lui ? On a gambergé et on s’est dit qu’on tenait peut-être là un bon début et, même, pourquoi pas, un ressort de comédie à suspense. Sans trop savoir où cela allait nous mener, on a décidé d'écrire ensemble un scénario…"
Une envie de parler des femmes de plus de 50 ans
Et pour la suite de l'histoire, Cécile Telerman s'est également inspirée de son propre vécu. Elle déclare ainsi : "Peut-être parce que j’étais passée par là, j’ai eu envie de parler des femmes de plus cinquante ans, celles dont les hormones font des leurs et qui sont fatiguées, désenchantées et souvent d’humeur sombre. Ce n’est pas très marrant d’être à ce tournant de la vie où les réalités sociales et biologiques semblent prendre le pas sur les désirs. Pas très réjouissant non plus d’être à ce moment de l’existence où on perd un peu les commandes, et où on se retrouve face à des jeunes femmes de 20 ans qui sont l’image de votre jeunesse enfuie. "
Mais en même temps, la ménopause n’est pas une maladie, juste un passage qui, avec du recul et de l’humour, peut donner lieu à des situations cocasses et drolatiques. On peut donc s’autoriser à en parler, sérieusement, mais avec légèreté.
Car au-delà du film de potes, des quiproquos et des non-dits, Ma Langue au chat parle également de remise en questions, de crise de la cinquantaine, de la perte du désir, de stérilité, de maladie, de ménopause et d'andropause (l'équivalent de la ménopause chez les hommes.) Un sujet peu évoqué au cinéma et encore moins dans les comédies.
Un phénomène que la cinéaste explique par la difficulté de trouver des rôles pour les actrices de plus de 50 ans. "La cinquantaine est une époque charnière pour les comédiennes. Elles se sentent trop jeunes pour jouer les grands-mères et elles ne le sont plus assez pour jouer les jeunes mariées."
Une thématique qui a immédiatement séduit la comédienne principale du film, Zabou Breitman qui souligne : "C’est rare de voir des films qui traitent avec autant de simplicité d’un sujet aussi complexe que la ménopause."
Un film qui pourrait faire avancer les choses
Elle poursuit : "Dès les premières lignes, j’ai compris qu’il avait été écrit par une femme intelligente, sensible et pleine d’humour, qui savait de quoi elle parlait et pourquoi elle en parlait. J’étais d’autant plus emballée que j’ai pensé que Ma langue au chat est le genre de films qui pourraient contribuer à ce qu’un jour, les femmes de plus de quarante ans aient autant de rôles à l’écran que les hommes de cet âge et plus."
De son côté, Pascal Elbé, dont c'est la troisième collaboration avec la réalisatrice après Tout pour plaire (2004) et Quelque chose à te dire (2009) (et la quatrième avec Zabou Breitman), déclare : "La ménopause est un sujet épineux, rarement traité à l’écran, à cause de sa nature même et surtout du manque de candidates pour l’évoquer : d’une façon générale, les actrices — qui jouent avec leur image — évitent ce sujet qui relève de leur intimité. On peut les comprendre !"
Un partenaire de jeu difficile
Mais ma langue au chat est aussi et surtout une vraie comédie avec des accents de thriller à la Agatha Christie, car toute la bande d'amis passe son week-end à chercher le chat et à tenter de comprendre ce qui a pu se passer.
Et pour Pascal Elbé, qui partage quelques scènes avec le félin, le tournage n'a pas toujours été facile ! L'acteur explique : "Non seulement ce n’est pas commode de tourner avec un chat, mais c’est pénible. Parce qu’un chat, même dressé, n’obéit pas. En tous cas, Max ne voulait jamais faire ce qu’on lui demandait. On devait attendre son bon vouloir. Il a exigé de tous une patience folle. J’ai admiré celle de Cécile."
Mais en grande ailurophile, Cécile Telerman a su s'adapter et trouver le péché mignon de Max... "Notre Max, qui était beau, mais pas des plus câlins, avait heureusement un péché mignon : il adorait le melon. Dès qu’on voulait qu’il aille quelque part, on en planquait à l’endroit où il devait se rendre. On en mettait même dans ses croquettes ! Ça a assez bien marché, sauf pour une scène, qui se déroulait dans la chambre de Zabou et de Pascal Elbé : il a filé sous le lit. On a attendu une heure dans le silence qu’il ressorte."
Ma langue au chat est à voir au cinéma dès ce mercredi 26 avril.