De quoi ça parle ?
De chanteur à businessman, de ministre à prisonnier, Bernard Tapie a tout connu. À travers ses réussites comme ses échecs, Tapie retrace le destin romanesque d’une personnalité publique hors du commun.
Les sept épisodes qui constituent la mini-série Tapie sont disponibles dès le 13 septembre sur Netflix.
C'est avec qui ?
Cette production pour Netflix co-créée par le réalisateur Tristan Séguéla et le romancier et scénariste Olivier Demangel fait beaucoup parler depuis des mois puisqu'elle n'a pas été adoubée au moment de sa mise en chantier par le principal intéressé, Bernard Tapie, décédé le 3 octobre 2021. Elle est également vivement critiquée par ses proches...
Laurent Lafitte (qui s'est confié à AlloCiné sur cette expérience) se glisse malgré tout dans les costumes taillés sur mesure de l'homme d'affaires aux nombreuses victoires... et aux nombreux échecs !
Le pensionnaire de la Comédie-Française donne ici la réplique à Joséphine Japy, Camille Chamoux et Hakim Jemili, mais également à Fabrice Luchini, Patrick d’Assumçao, Antoine Reinartz, Ophélia Kolb, Alexandre Blazy ou encore Sarah Suco.
Ça vaut le coup d'œil ?
Tapie est un biopic romancé qui devait initialement s'intituler Wonderman. Ce titre jouait sur la personnalité de l'homme d'affaires, un "wonderman" qui "accomplit des miracles", et le nom de la société de piles électrique Wonder, que Bernard Tapie avait rachetée un franc symbolique et qu'il a revendue plus tard... 470 millions de francs !
Le businessman s'était d'ailleurs mis en scène dans une publicité qui avait pour slogan "Je marche à la Wonder". Mais Netflix a finalement opté pour un titre plus sobre.
Mini-série de sept épisodes, Tapie offre un regard singulier sur la vie tourmentée et mouvementée de l'homme d'affaires, homme politique, ancien "Boss" de l'Olympique de Marseille et aussi chanteur à ses débuts.
L'acteur Laurent Lafitte a eu la lourde tâche de se glisser dans la peau de la personnalité française et il propose une performance habitée et généreuse (tout comme l'ensemble de ses partenaires), sans pour autant faire un "copier-coller" du véritable protagoniste de cette histoire.
On constate un travail considérable sur la reconstitution des époques - les années 60 et 70 dans ce cas précis - mais aussi sur la création et le modelage de la personnalité effrontée, déterminée, ambitieuse et névrosée de cet homme d'affaires et homme politique à travers ses réussites et ses échecs.
Par des cartons à chaque début d'épisode, la série assume de s'inspirer de faits réels mais de fictionner et de modifier certains détails concernant notamment les proches de Bernard Tapie et des passages personnels de sa vie quotidienne. Tapie n'est pas un biopic à proprement parler mais une vision, assez stylisée (parfois un peu trop ?), du destin du businessman.
Car on remarque dès le début de la série une certaine théâtralisation des étapes marquantes du parcours de Bernard Tapie, appuyées par une bande sonore très présente, entre les tubes de l'époque et une musique classique assourdissante. La série Tapie lorgne souvent du côté du soap avec quelques dialogues parfois trop joués.
Certaines séquences sont néanmoins impressionnantes, notamment celle où Bernard Tapie fait face au procureur Eric de Montgolfier pendant près d'une demi-heure à l'écran... Enfin, si la série est assez convenue et sage dès le départ, elle offre néanmoins tout au long de son visionnage une belle rétrospective des moments emblématiques de la vie et l'œuvre de cette figure publique tant décriée.