Mon compte
    "Dans un premier temps j'ai dit non"... Cécile Bois explique pourquoi elle a failli refuser de jouer dans Le Goût du crime
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    Cécile Bois tient le rôle principal du téléfilm "Le Gout du crime", diffusé ce samedi 15 avril sur France 2. Un projet qu'elle a fait retravailler aux auteurs afin qu'il s'éloigne au maximum de ce qu'elle avait déjà proposé avec "Candice Renoir".

    Après avoir fait des infidélités à France Télévisions en jouant dans Gloria et Addict sur TF1, Cécile Bois retrouve France 2 pour une nouvelle fiction policière puisqu'elle tient le rôle principal du téléfilm Le Goût du crime, réalisé par Chloé Micout, qui est diffusé ce samedi 15 avril à 21h10.

    Dans ce polar teinté de comédie, elle incarne Laure Grenadier, une ancienne cheffe étoilée qui se consacre désormais à ses activités de critique gastronomique pour la chaîne qu'elle a créée sur internet. Et qui va devoir faire équipe avec son ex, capitaine de police incarné par Charlie Dupont, pour résoudre une vague de crimes qui frappe les restaurateurs lyonnais et qui la touche de près car la première victime n'est autre que son oncle.

    La position de Laure dans le milieu très fermé de la restauration lyonnaise et le respect qu'elle inspire aux chefs régionaux vont alors se révéler être des atouts inestimables pour l'enquête menée par la police.

    À l'occasion de la diffusion du Goût du crime, Cécile Bois est revenue pour nous sur les éléments qui l'ont poussée à accepter de jouer dans ce téléfilm, malgré des hésitations au départ, sur sa collaboration avec Charlie Dupont et Bernard Le Coq, sur son rapport à la bonne bouffe, et sur ses projets à venir.

    Le Goût du crime
    Le Goût du crime
    Sortie : 15 avril 2023 | 1h 30min
    De Chloé Micout
    Avec Cécile Bois, Charlie Dupont, Antoine Ferey
    Spectateurs
    2,9

    AlloCiné : Après dix saisons de Candice Renoir et un téléfilm en Corse, avez-vous un peu hésité avant de dire "oui" au téléfilm Le Goût du crime, qui est lui aussi une fiction policière ?

    Cécile Bois : Oui, j’ai hésité. D’ailleurs, dans un premier temps, j’ai dit "non". C’était un producteur que je connaissais, avec qui j’avais fait Tu vivras ma fille, et que j’aime beaucoup, qui est venu vers moi avec ce projet. Dans un premier temps je ne voulais pas le faire parce que c’était policier et parce que je trouvais qu’il y avait trop de points communs avec Candice Renoir.

    On a continué à débattre au téléphone, je lui ai donné tous les points qui, selon moi, ne fonctionnaient pas. Et il a accepté de changer tous ces points, de repartir à l’écriture, et de s’éloigner de Candice. Il est revenu vers moi trois semaines plus tard, comme promis, et les choses avaient vraiment changé.

    Il m’a aussi parlé de l’idée de ce duo avec Charlie Dupont, que je connaissais depuis longtemps mais avec qui je n’avais encore jamais travaillé. Et comme je l’aimais beaucoup dans La Faute à Rousseau et que les changements apportés au scénario me plaisaient bien, j’ai dit "ok". Et c’est comme ça que cette aventure a débuté.

    Votre plus gros défi sur cet unitaire c’était vraiment d’arriver à vous éloigner le plus possible de Candice, à laquelle vous êtes forcément rattachée aux yeux du public ?

    Bien sûr. C’était une planche de travail pour moi d’arriver à me détacher de Candice, malgré quelques similitudes, et de jouer un autre personnage qui n’est pas policière et qui va quand même enquêter. Car Candice n’a rien d’une policière, donc c’est un gros point commun. Mais c’était intéressant de repartir sur un polar et de ne pas faire du Candice. En tant que comédienne, c’est un travail qui était très intéressant.

    Pascal Chantier - FTV - GMT Prod

    Etiez-vous familière des romans de Noël Balen et Vanessa Barrot qui ont inspiré Le Goût du crime ?

    Non, je n’ai ni envie de lire les romans sur lesquels peuvent se baser tel ou tel film dans lequel je joue, ni envie de voir ce qui s’est passé avant. Je pense notamment à la série Gloria, qui était adaptée d’un format étranger. Je n’en ai jamais éprouvé le besoin jusqu’à présent, par souci de liberté. Je me dis que tant que je n’ai pas la référence d’autre chose, j’ai celle que j’imagine pour le personnage. J’ai l’impression qu’au lieu de m’enrichir, cela contraindrait mon imagination.

    La réussite du téléfilm repose en partie sur le duo chien et chat que vous formez avec Charlie Dupont. Comment avez-vous travaillé ce duo atypique ?

    Je crois que c’est une question de personnalité, on n’a rien conçu du tout, on n’a pas du tout travaillé ce duo. Je pense que le fait qu’on se connaisse depuis longtemps était un atout. J’ai travaillé sur un projet assez long avec sa femme en 2008, donc j’avais eu l’occasion de le voir dans l’intimité. Et nous avons aussi pas mal d’amis communs. Tout ça a forcément joué. Et puis Charlie est quelqu’un de plutôt avenant et chaleureux, ça s’est fait naturellement.

    Même si vous n’avez qu’une scène ensemble, votre oncle de fiction est incarné par Bernard Le Coq. C’est toujours un plaisir de jouer avec des comédiens de cette trempe-là ?

    Bernard avait joué mon beau-père dans Gloria, on avait travaillé aussi dans un autre film qui s’appelait Aveuglément, et on s’était croisé pour la première fois sur Une famille formidable, donc on se connaît bien maintenant. Et c’est toujours avec une joie très communicative que l’on se retrouve. C’est câlins à gogo et parties de rigolade.

    Mais ça n’empêche pas l’exigence car Bernard est un comédien très pointu dans ce qu’il veut faire, et souvent insatisfait, donc il a besoin de refaire et de se challenger. C’est quelqu’un qui a gardé une humilité et un goût de vivre qui forcent l’admiration. C’est une leçon, avec la carrière qu’il a.

    Pascal Chantier - FTV - GMT Prod

    Le téléfilm a été tourné à Lyon. Avez-vous pu profiter de la région et des bouchons lyonnais durant les quatre semaines de tournage ?

    Pas tellement, parce que je tournais tous les jours. Je suis quelqu’un qui a besoin de beaucoup de sommeil et de silence aussi, car l’ambiance sur les plateaux est toujours chronophage. J’ai souvent besoin de me retrouver seule, donc je n’ai pas prolongé les mi-temps après les tournages (rires).

    Ça m’a peu donné l’occasion de découvrir la ville et les bouchons. Ce qui n’est pas plus mal car ce n’est pas une région où on maigrit (rires). Et c’est une prouesse sur les tournages de ne pas prendre de poids. Donc tout était fait pour que je reste dans mon coin à me préparer à manger.

    Entre Le Goût du crime, qui se déroule dans l’univers de la gastronomie, et Les Gouttes de Dieu, qui va sortir sur Apple TV+, votre actu est pas mal liée aux plaisirs de la vie, la bonne bouffe et le bon vin. Ce sont des choses qui vous parlent ? Vous considérez-vous comme une épicurienne ?

    Oui, plutôt. J’ai du mal à me retenir devant les plaisirs quels qu’ils soient. Ça peut être un problème d’ailleurs (rires). J’ai une discipline de vie bien sûr, mais à condition que je profite aussi à côté.

    Après, ce que je dois dire, c’est que j’ai été immergée dans le vin très jeune car quand j’étais toute petite mon parrain avait des vignobles à Libourne. Donc j’ai participé aux vendanges jusqu’à mes 15 ans, j’avais les pieds dans la terre des vignobles, à ramasser le raisin. Très vite on m’a fait goûter un petit peu de vin, ça m’a aidé à avoir un palais plus aiguisé je pense. Mais ça ne m’a pas donné le goût du vin, aujourd’hui je ne suis pas quelqu’un qui boit beaucoup de vin.

    Par contre j’adore la nourriture, quelle qu’elle soit. Mais je me rends compte avec les années que la meilleure nourriture ce n’est pas nécessairement la grande gastronomie. C’est surtout les bons produits. Mais je suis curieuse de tout ça, c’est certain.

    Dans Le Goût du crime, votre personnage, Laure, est une critique culinaire renommée, qui rencontre un succès fou sur Youtube et sur Instagram. Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?

    Un rapport raisonnable. J’en fais l’outil que je veux, c’est-à-dire que je m’abonne à des profils qui me font du bien, je regarde des vidéos qui me détendent ou qui m’apprennent des choses. Mais je fuis absolument les scandales, les choses qui font du bruit sous toutes ses formes. Et quand je poste, je fais attention à ce que soit quelque chose de positif, qui n’ait pas de conséquences. Je n’ajoute pas de l’ombre à l’ombre. On vit dans un monde tellement bruyant, tellement chahuté, que j’évite d'apporter de l’eau à ce moulin-là.

    Pascal Chantier - FTV - GMT Prod

    Il existe plusieurs romans mettant en scène Laure Grenadier. Savez-vous si une suite est possible en cas de succès ? Et auriez-vous envie de rempiler ?

    Je ne sais pas du tout si France Télévisions souhaite donner une suite à ce téléfilm. Quant à moi, je continue Candice Renoir sous forme d’unitaires donc je ne sais pas si ça ne ferait pas doublon de lancer une collection "Laure Grenadier" alors que je joue déjà Candice que j’affectionne particulièrement.

    Pouvez-vous nous dire un mot sur vos projets à venir ? Allez-vous vous concentrer sur les téléfilms à venir de Candice Renoir ?

    Je serai au générique de la série Les Gouttes de Dieu, qui sort le 21 avril sur Apple TV+ et qui sera diffusée d'ici la fin de l'année a priori sur France Télévisions. C'était une série magnifique, adaptée d'un manga, dans lequel j'incarne la mère de l'héroïne jouée par Fleur Geffrier.

    Et pour le reste, j'essaye surtout de me déconcentrer de Candice, même si c’est a priori le projet le plus immédiat c'est vrai. J’ai beaucoup travaillé l’an dernier, j’ai eu besoin de faire une vraie pause. Et aujourd’hui l’arrêt de la série sous sa forme traditionnelle me laisse beaucoup plus de temps pour lire et pour choisir mes projets. J’ai pas mal de projets en lecture, certains à l’état embryonnaire, d’autres à moyen terme. Et à court terme je finis ce que j’ai commencé il y a trois mois : m’occuper de ceux que j’aime.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top