Révélé au grand public en 1955 grâce à Cette sacrée gamine, Jean Poiret tourne ensuite sous la direction des plus grands cinéastes français : Sacha Guitry, Henri Verneuil, Michel Boisrond, François Truffaut ou encore Claude Pinoteau.
En 1985, Claude Chabrol lui offre le premier rôle du film policier Poulet au vinaigre : celui de l’inspecteur Jean Lavardin. Ce dernier enquête sur le meurtre d’un médecin dans une petite ville de Normandie et ses méthodes peu orthodoxes lui permettent de faire la lumière sur une sombre affaire de magouilles immobilières.
Présenté au Festival de Cannes, Poulet au vinaigre reçoit d’excellentes critiques, louant notamment la prestation de Jean Poiret – qui n’apparaît pourtant à l’écran qu’au bout de 41 minutes de film. Mais il faut dire que la caractérisation du personnage – un redresseur de torts amoral et cynique, amateur d’œufs sur le plat au paprika – fait mouche.
Fort de ce succès, Claude Chabrol enchaîne dès l’année suivante avec Inspecteur Lavardin, un nouvel épisode faisant la part belle au personnage. L’enquête, qui se déroule cette fois en Bretagne, concerne la mort d’un écrivain catholique ayant tout juste interdit une pièce de théâtre blasphématoire. Dépêché sur place, Lavardin découvre que la veuve du défunt n’est autre que son ancien amour de jeunesse…
Railleur, odieux, manipulateur, mais aussi amoureux : le film dévoile une à une les nombreuses facettes du personnage. Un alter ego qui permet au réalisateur de porter un regard acerbe sur sa cible favorite, la bourgeoisie provinciale, dont il traque les failles à travers une ironie mordante et des dialogues ciselés.
Inspecteur Lavardin de Claude Chabrol avec Jean Poiret, Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy...
Ce soir sur Arte à 20h50