Pour qui sonne le glas a été le projet majeur de la carrière du réalisateur américain Sam Wood : en plus d’avoir été loué, le film avait une signification personnelle pour le cinéaste, touché par le protagoniste idéaliste de l’histoire se battant pour la cause républicaine. Mais le long métrage de 1943 a aussi une autre particularité : celle d’être le premier film en Technicolor d’Ingrid Bergman… qui a pourtant bien failli ne pas y jouer ! Paramount avait initialement choisi Gary Cooper et Vera Zorina dans les rôles principaux, jusqu’à tourner quelques scènes avec cette dernière. Ingrid Bergman aura cependant l’occasion de la remplacer face à ce cher Gary Cooper adoré – au grand bonheur d’Ernest Hemingway, auteur du livre dont le film est tiré, qui avait médiatisé son souhait de les voir incarner ses héros sur grand écran.
Dans Pour qui sonne le glas, nous sommes en 1930 et la guerre civile espagnole fait rage. Robert Jordan, un Américain, a rejoint le camp républicain et s’est vu confier une mission à haut risque : il doit faire sauter un pont d’une importance vitale. Conduit dans les montagnes à un petit groupe de républicains chargé de l’aider, il y rencontre le chef Pablo, sa femme Pilar qui mène la danse et la jeune Maria, recueillie par cette dernière. Entre Maria et Robert, une romance lumineuse naît et vient tout compliquer.
Pour qui sonne le glas, sorti trois ans après la publication du roman d’Ernest Hemingway du même nom, obtient à sa sortie une énorme succès – et notamment en France avec 8 274 596 entrées. Fidèle à son œuvre d’origine, il reste une adaptation inégalée de l’histoire du cinéma.
Filmé avec pudeur et émotion, le long métrage met en scène une sublime histoire d’amour sur fond de guerre portée par un duo d’acteurs légendaires : Gary Cooper, tout en retenue, et Ingrid Bergman, lumineuse, y sont immenses et plus fascinants et bouleversants que jamais. Il n’est pas étonnant qu’ils aient ainsi tous deux été nommés à l’Oscar du meilleur acteur/actrice pour leurs rôles respectifs. Mais ils ne sont pas les seuls : Katina Paxinou – qui remportera d’ailleurs le prix – et Akim Tamiroff le seront aussi en tant que seconds rôles. Nommé neuf fois au total, le long métrage a aussi été pressenti à l’Oscar du meilleur film.
Mais ce qui distingue aussi Pour qui sonne le glas, c’est sa sobre mise en scène, sa splendide couleur et photographie, ses plans extraordinaires et ses moments spectaculaires qui portent l’émotion à son comble : on a affaire là à l’une des plus belles œuvres du cinéma, un classique à côté duquel on ne passe pas.
Pour qui sonne le glas, de Dudley Nichols avec Gary Cooper, Ingrid Bergman, Akim Tamiroff…
À partir de 12 ans
Ce soir sur ARTE à 20h55