De quoi ça parle ?
Une escapade romantique peut-elle raviver la flamme dans un couple ? Elle a réussi à le convaincre de partir quelques jours sans enfants. Ce sera où il a envie, sauf en Italie. Il y est déjà allé avec toutes ses ex... L'Espagne ? Les sentiers de l'Aubrac ? Ce sera finalement la Sicile – car selon lui, c'est pas tout à fait l'Italie.
Après Énorme avec Marina Foïs et Jonathan Cohen, Sophie Letourneur signe une nouvelle comédie dans laquelle elle se met en scène avec l'acteur et chanteur Philippe Katerine.
Voyages en Italie est une promesse de dépaysement, puisque, comme son titre l'indique, il nous emmène en vacances, sous le soleil de l'Italie, et plus précisément la Sicile. Trajets, pauses gourmandes, visites de lieux touristiques... Tout y est, comme si vous partiez vous aussi en vacances, dans ce film qui respire les situations vécues et des échanges qui semblent inspirés de la vie de la réalisatrice qui joue donc elle-même dans le film.
Raconter le récit du voyage
"Au commencement, il y a eu un vrai voyage en 2016 aux mêmes endroits que dans le film et surtout avec les mêmes enjeux… Et j’ai voulu en faire le récit. Une comédie burlesque inspirée par mon couple, qui me semblait parfois être une caricature de lui-même, mais aussi par ceux que je croisais. En le vivant, certaines scènes ou certaines phrases retenaient mon attention et je les notais sur des pages volantes arrachées à la fin du Guide du routard..."
L'objectif de la la cinéaste était de "raconter « le récit du voyage »", d'en faire le centre du projet. "C’est aussi un film sur la circulation, à travers les paysages, les chambres d’hôtels, les restos, mais aussi la circulation du désir". Et d'ajouter : "Le fait de se remémorer ensemble ce voyage conduit le film au cœur de ce qui me touchait : la complicité qu’on a eue en se le racontant. Ce film est une déclaration d’amour."
La circulation du désir
Si le voyage et les vacances sont au cœur du film, il s'agit avant tout d'une romance, d'un film sur un couple dans lequel beaucoup pourront probablement se reconnaitre d'une façon ou d'une autre. "C’est un film faussement anecdotique sur ce qui lie ce couple dans sa plus pure trivialité et dans la complémentarité miraculeuse de ses névroses."
La question du désir et de l'amour conjugal sont aussi très présents dans ce film que la cinéaste présente comme "un objet plastique qui ne cesse de se réinventer, un mélange des genres". Le film est inventif également dans sa façon de jouer sur la temporalité et le lieux, en mêlant le temps du vécu et le temps du souvenir.
Les cinéphiles se plairont à entendre l'évocation du réalisateur Roberto Rossellini, auquel le titre du film rend hommage, et les lieux traversés font aussi écho à son cinéma. Sophie Letourneur assume cet "héritage de Rossellini, qui compte beaucoup pour [elle], étant très attachée à ce mariage du documentaire et de la fiction dont il a été le grand pionnier".
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Précisons que ce film devrait être le premier volet d'une trilogie, s'organisant autour de "la question du désir, du couple de Sophie et Jean-Fi, des enfants, mais aussi de l’autofiction, la création et des formes de récits différentes".