DE QUOI ÇA PARLE ?
Angola. Trois générations de femmes dans une guerre civile qui dure depuis 25 ans : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille) et Yara (la petite-fille).
Le passé et le présent s’entrecroisent. Nayola part à la recherche de son mari, qui a disparu au pire moment de la guerre. Des décennies plus tard, le pays est enfin en paix mais Nayola n’est pas revenue. Yara est maintenant devenue une adolescente rebelle et une chanteuse de rap très subversive. Une nuit, un intrus masqué fait irruption dans leur maison, armé d’une machette. Une rencontre qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…
Nayola, de José Miguel Ribeiro, à découvrir dès aujourd’hui au cinéma.
DERRIÈRE LE MASQUE
En cette journée symbolique du 8 mars, le film d’animation Nayola nous invite à suivre l’histoire poignante de trois générations de femmes en Angola, racontée sur deux temporalités : une première qui démarre en 1995 en pleine guerre civile, une seconde en 2011 pendant les premières années de paix dans le pays toujours fragilisé.
A travers le récit de Nayola, à la recherche de son mari disparu au cœur du conflit, le long-métrage met en lumière les horreurs des affrontements. Véhicule en feu, paysage dévasté, les combats qui font rage tout près et un corps qui s’effondre dans les hautes herbes… Dès ses premières minutes, le film nous livre une vision douloureuse mais nécessaire du parcours de cette femme qui ne recule devant rien dans sa quête.
Au-delà des ravages matériels et humains, le film délivre également un constat brutal : l’impact psychologique d’un tel conflit, qui voit parfois s’affronter dans deux camps opposés les membres d’une même famille, et fait ressortir le pire chez l’Homme, en laissant derrière lui un vent de dévastation.
16 ans plus tard, Yara prend elle aussi les armes, à sa manière, par la musique. Dans ses chansons, elle réclame la justice sociale et cela malgré le risque de censure par les autorités locales. Elevée par sa grand-mère, le jeune femme continue de l’interroger régulièrement sur un possible retour de ses parents, tous les deux disparus pendant la guerre. Jusqu’au soir où un mystérieux homme masqué vient cambrioler leur maison…
Les deux temps du récit se distinguent par le style d’animation choisi : tandis que Nayola évolue devant des décors sublimes où l’on entrevoit les coups de pinceaux, l’équipe du film a opté pour la 3D lorsqu’il s’agit des scènes se déroulant en 2011.
Outre son histoire, Nayola est aussi l’occasion pour le public français de venir au contact de la culture angolaise. “Les images de Luanda, la voix des personnages, leur accent et leur langage, et même leur façon de bouger, évoquent une reconnaissance immédiate : il s'agit, sans aucun doute, d'un film angolais,” souligne José Eduardo Águalusa, auteur de la pièce de théâtre A Caixa Preta dont le film est inspiré.
Primé Meilleur film d’animation au Festival International du Film de Guadalajara, le film d’animation de José Miguel-Ribeiro est à découvrir dès aujourd’hui au cinéma.