Autant en emporte le vent a récemment fait l'objet de polémiques concernant sa représentation de la période de l'esclavage durant la Guerre de sécession. L'historienne du cinéma Jacqueline Stewart avait accusé le film de "nie[r] les horreurs de l'esclavage".
Pour rappel, Autant en emporte le vent raconte les turpitudes amoureuses de Scarlett O'Hara, membre de la grande bourgeoisie de Georgie alors que la Guerre de sécession est sur le point d'éclater et de remettre en cause la situation financière de sa famille, qui vit de terres entretenues par des esclaves noirs.
En 2020, HBO Max avait retiré le film de sa plateforme à cause des "préjugés racistes" du film, avant de l'y réintégrer précédé de deux vidéos revenant sur son contexte historique. Aujourd'hui, il semble que les scénaristes de ce classique du cinéma allaient plutôt à l'encontre de cette représentation.
Le doctorant David Vincent Kimel de l'université de Yale a acheté pour 15 000 dollars le scénario de tournage du film appartenant au directeur de casting Fred Schuessler. Ce mercredi, dans le média The Ankler, il détaille ce qu'il a trouvé dans le document, un pavé de 301 pages :
"La plupart des scènes coupées montraient une sévère représentation des esclaves ouvriers sur la plantation de Scarlett, incluant des références à des violences, des menaces d'expulsion de Mammy [la servante de Scarlett O'Hara, jouée par Hattie McDaniel] au motif qu'elle ne travaille pas assez dur, et d'autres descriptions de violences émotionnelles et physiques."
Kimel classe les scénaristes en deux catégories : les "réalistes" (Sidney Howard et Oliver H.P. Garrett) et les "romantiques" (Ben Hecht et F. Scott Fitzgerald).
Il désigne par romantiques ceux qui insistent sur les scènes de chants entre esclaves et "les séquences d'avant-guerre les plus belles qui soient". Les réalistes quant à eux, sont "si souvent intransigeants et crus que des éléments sont coupés de versions antérieures à la création du scénario en ma possession", analyse-t-il.
Dans l'une de ces scènes, Scarlett frappe la servante Prissy avec un bâton en criant : "Assieds-toi idiote, avant que je ne te couvre [de coups] !" Et lorsque Prissy et Mammy lui demandent ce que vont devenir les esclaves libérés après la guerre, elle répond : "Je ne sais pas, et je m'en fiche !" Une réplique qui ne figure pas dans le roman de Margaret Mitchell dont s'inspire le film.
Découvrez encore plus de détails et de nuances dans l'article complet de Kimel, à retrouver sur le site The Ankler.