ÇA PARLE DE QUOI ?
Pepe est un bûcheron qui vit dans un village finlandais idyllique. En l’espace de quelques jours, une suite d’événements tragiques détruit peu à peu sa calme et paisible vie, mais Pepe ne semble pas s’en soucier. C’est comme s’il détenait un secret à l’existence presque insaisissable.
HACHES TO HACHES
Les fêtes de fin d'année sont peut-être terminées, mais le cinéma nous invite de nouveau au pays du Père Noël. Car c'est en Finlande que se déroule cette Étrange histoire du coupeur de bois passée par la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en mai dernier, où la neige qui habille ses paysages immaculés tranchait avec le soleil qui régnait alors sur la Côte d'Azur.
Son arrivée dans les salles obscures hexagonales est donc plus en phase avec le climat extérieur. Mais cela n'empêchera pas cette comédie existentielle givrée de surprendre ses spectateurs, avec ses ruptures de ton notamment. Ce premier film signé Mikko Myllylahti (auparavant co-scénariste d'Olli Mäki pour son compatriote Juho Kuosmanen) ne manque pas de surprises, et c'est pour cette raison qu'il vaut mieux en savoir le moins possible pour se laisser porter pleinement par le récit.
Avec son faux rythme et sa lenteur calculée, L'Étrange histoire du coupeur de bois (version française et plus parlante du titre original anglais, The Woodutter Story) rappelle par moments le cinéma de Wes Anderson, mais avec plus de neige et moins de cadres millimétrés à l'extrême.
Flirtant avec le surnaturel lorsqu'il met un médium en scène, mais capable de rester terre-à-terre quand il est question de droits sociaux, le résultat pour en désarçonner certains, qui s'interrogeront sur le sens du film pendant que les personnages chercheront celui de leurs vies respectives.
Mais c'est la singularité du récit (que le réalisateur et scénariste a bâti en s'inspirant de la Bible et du "Livre de Job" portant sur la question du Mal, comme il l'a expliqué en interview) qui permet au long métrage de se distinguer et de faire parler sa personnalité, loin du Fargo finlandais que l'on pourrait voir en lui en se basant sur sa seule affiche.
Avec cette errance ponctuée par une série de catastrophes qui amènent des questionnements existentiels, qui sait nous n'assistons pas là à la naissance d'un nouvel auteur finlandais appelé à compter, comme Aki Kaurismäki ou Juho Kuosmanen avant lui ?