ÇA PARLE DE QUOI ?
1985, premier été sans les parents. Le soleil, les copines, les Italiens, le rêve. Retour à la réalité, pour Stella, c’est l’année du bac. Et même si elle dit qu’elle s’en fout, elle sait bien que ça peut décider de sa vie entière… Plutôt mourir que de reprendre le bar de ses parents. Surtout que, chez elle, son père s’est cassé avec une autre, en laissant les dettes et sa mère en déprime. Heureusement il y a les sorties, la nuit, les rencontres, et puis l’amour pour rêver d’un autre monde.
STELLA ELLE L'A
Les 200 794 spectateurs qui avaient découvert Stella dans les salles françaises en novembre 2008 ne s'attendaient sans doute pas à ce qu'une suite voit le jour quatorze ans plus tard. Ce qui leur fait un point commun avec la réalisatrice Sylvie Verheyde, qui n'avait jamais envisagé le long métrage comme le premier chapitre d'une histoire au long cours. Jusqu'à ce que la scolarité de son fils ne lui donne envie de revenir vers cet univers autobiographique.
"C’est […] en observant ce que vivait mon fils que j’ai eu envie de revenir sur mes propres pas", explique-t-elle. "Aujourd’hui, on constate que le couperet qui sépare les ados et fait émerger les différences de classes sociales intervient après le bac, tandis qu’à mon époque, c’était au lycée que cela se faisait sentir."
"Il est vrai aussi qu’aujourd’hui il y a moins de mixité sociale dans les lycées parisiens que de mon temps. Dans Stella, je montrais donc une jeune fille qui apprenait les codes de la classe bourgeoise. Et dans sa suite, mon personnage ressent cette différence de classes sociales très fortement." Notamment dans le monde de la nuit où l'héroïne passe beaucoup de soirées de sa Terminale.
Il y a bien sûr des scènes de cours, nécessaires pour que Sylvie Verheyde montre à son fils que "même en étant mauvaise élève, le lycée m’avait offert une ouverture sur le monde", grâce à ce film qu'il a co-écrit avec elle. Et qui ne s'appelle pas "Stella passe son Bac" mais bien Stella est amoureuse. Un titre simple, qui mêle "profondeur, légèreté et élégance", et annonce la couleur.
Celle d'une histoire de passage à l'âge adulte qui débute avec des premières vacances sans les parents (le père étant toujours joué par Benjamin Biolay alors que Marina Foïs a remplacé Karole Rocher dans le rôle de la mère), et où les sentiments vont primer sur les cours. Notamment lors de moments en boîte de nuit, filmés en plan-séquence.
"J’aime énormément la danse et il était très important pour moi de bien la filmer", explique la réalisatrice, et son objectif est réussi. Car les séquences les plus emballantes, ce sont bien celles-ci, alors que le reste, bien qu'attachant, est un peu plus classique. Mais Sylvie Verheyde peut compter sur Flavie Delangle pour (re)donner vie à son double fictif.
Remarquée dans Skam, la comédienne succède à Léora Barbara, interprète de Stella dans le premier opus et qui n'a pas refait de cinéma depuis. Alors qu'elle porte le récit sur ses épaules, dans cette suite qui se comprend parfaitement sans avoir vu le film précédent, elle crève l'écran et impose une douceur et une sensibilité que l'on espère revoir au cinéma. Dans un nouveau chapitre de la vie romancée de Sylvie Verheyde, ou dans un autre projet. Ou même les deux.