Débutée en 2019, l'anthologie vidéoludique The Dark Pictures termine sa première saison avec un opus final qui vaut le détour. Disponible depuis le 18 novembre, The Devil in Me est un jeu vidéo de survival horror qui se rapproche de l'excellent Until Dawn, titre majeur du studio Supermassive Games, sans pour autant encore en atteindre le niveau.
Mais de volet en volet, The Dark Pictures améliore son exploration des mythes, légendes urbaines et autres contes horrifiques, maintes fois transposées sur le petit et le grand écran. Pour le quatrième et dernier opus de la première saison, publié par Bandai Namco Entertainment, c'est du côté du slasher que l'on se plonge avec une revisite de l'histoire du premier tueur en série américain.
Le premier serial killer américain
Dans The Devil in Me, on incarne à tour de rôle cinq membres d'une équipe de documentaristes en manque de sensation et d'audience qui ont peut-être trouvé l'affaire du siècle pour relancer leur émission. Invitée par un mystérieux hôte, l'équipe va se rendre dans une réplique du "Château des meurtres" du tueur en série H. H. Holmes pour y réaliser un reportage.
Supermassive Games
Mais le séjour va vite tourner au cauchemar lorsque l'équipe se rend compte que l'hôtel est truffé de pièges et de sombres secrets, et surtout qu'elle est épiée, manipulée et harcelée par une dangereuse entité, qui se cache sous le masque d'un tueur bien connu qui inspire son dessein.
Herman Webster Mudgett ou H. H. Holmes - plus connu sous le nom de Docteur Henry Howard Holmes a assassiné les clients de son hôtel de Chicago, ouvert à l'occasion de l'Exposition universelle de 1893. Même s'il a avoué 27 meurtres lors de son procès, H. H. Holmes aurait tué environ 200 personnes durant la fin du XIXème siècle jusqu'à son exécution par pendaison en 1896.
En s'inspirant d'une affaire pareille, The Devil in Me est certainement l'opus le plus intéressant et surtout le plus immersif de l'anthologie, avec des flashbacks et des cinématiques léchées. Le jeu surfe sur la grande popularité des true crimes et autres documentaires sur les célèbres tueurs en série en revisitant avec malice l'histoire de celui qui est considéré comme le tout premier serial killer américain.
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Comme pour House of Ashes, un soin particulier a été apporté à la mise en scène, à l'image d'une belle qualité cinématographique, mais aussi au son afin d'offrir une expérience de jeu digne d'un film d'horreur de bonne facture. The Devil in Me apporte son lot de screamers et jumpscares mais aussi de séquences de meurtres qui donneraient bien des idées à un certain Jigsaw.
Malheureusement, The Devil in Me est tellement concentré sur son antagoniste - le meilleur méchant depuis le début de l'anthologie ! - et son histoire que les personnages en souffrent un peu. Assez peu développés et avec des interactions assez sommaires, les documentaristes malchanceux sont assez peu sympathiques, malgré des comédiens impliqués et la présence de Jesse Buckley (Men).
Enfin des nouvelles fonctionnalités mais toujours des bugs
Si les personnages manquent de personnalité, de fond et de caractères, ils ne manquent pas de gadgets ! C'est l'un des très bons points de The Devil in Me : les personnages ont chacun des objets (lampe torche, briquet, inhalateur, microphone, carte de visite, épingle...) bien identifiés pour pouvoir avancer dans leurs recherches sur le tueur en série qui les poursuit et surtout pour se sortir de certaines situations mortelles.
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Par ailleurs, des nouvelles mécaniques de jeu très utiles sont enfin disponibles : les personnages peuvent sauter, grimper, ramper, se faufiler et courir. Il fallait bien ces capacités pour pouvoir survivre dans un slasher ! Pour autant, on aurait aimé que le rythme du jeu soit un peu plus soutenu et que les personnages soient moins lents pour effectuer ces actions censées les sortir d'affaire.
Surtout cette lenteur s'accompagne d'un certain nombre de bugs, déjà présents dans les précédents volets. L'expérience du jeu est entachée par des défauts dans les mouvements de caméra, un certain manque de fluidité parfois dans les rotations des personnages et des décalages - voire des coupures - sur les dialogues (quand ils ne switchent pas du français à l'anglais, sans raison !).
Ces bugs et défauts altèrent l'expérience de jeu attrait à l'enquête, à la recherche d'informations, et à l'exploration de zones plus vastes mais ils n'ont pas gêné - heureusement - les moments clés du gameplay comme les QTE (Quick Time Event) ou les choix importants qui changeront considérablement la suite des aventures de nos héros.
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Car c'est là que réside le plaisir majeur de l'anthologie The Dark Pictures, et par conséquent le jeu The Devil in Me : le récit multi-linéaire avec des scènes décisionnelles, souvent cruelles et bien amenées, qui modifient considérablement l'intrigue, à laquelle vous faites face en solo, en ligne avec un ami ou en mode coopératif.
Malgré les bugs et un manque de profondeur des personnages, The Devil in Me reste le volet le plus abouti de la première saison de l'anthologie The Dark Pictures, grâce à une toile de fond passionnante, des séquences horrifiques mémorables et un antagoniste diabolique à souhait. De quoi donner sacrément envie de découvrir la saison 2 d'ores et déjà annoncée, avec un premier opus Directive 8020 dans l'espace !
The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me est disponible sur PlayStation5, PlayStation4, Xbox Series X|S, Xbox One et Steam.
