À la recherche d’un sujet sur l’Occupation, Franco Solinas et Costa-Gavras s’inspirent du témoignage de Marius Klein dans le documentaire Le Chagrin et la Pitié. Ce commerçant clermontois y raconte avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, écrit une annonce dans un journal local pour faire savoir que son nom n’était pas juif et qu’il était de confession catholique.
Ils aboutissent ainsi au scénario de Monsieur Klein, dont le héros éponyme décide de remonter la piste de l’homonyme juif qui utilise son nom. Costa-Gavras souhaite le tourner avec Jean-Paul Belmondo. Mais un conflit entre producteurs et une blessure du comédien poussent Costa-Gavras à se retirer du projet.
Alain Delon manifeste alors son intérêt pour le film. Aux côtés de Raymond Danon, avec qui il a co-produit Le Gitan en 1974, le comédien s’investit en tant que producteur. C’est lui qui convainc le réalisateur américain Joseph Losey, alors blacklisté aux États-Unis en raison de son appartenance au Parti Communiste, d’en assurer la mise en scène. Les deux hommes collaborent ainsi pour la deuxième fois de leur carrière, après avoir déjà travaillé ensemble sur L’Assassinat de Trotsky en 1972.
Avec Monsieur Klein, Joseph Losey signe une oeuvre ambitieuse ; réflexion kafkaïenne sur le thème de l’identité et du double. Malgré sa prestation remarquable, Alain Delon ne remporte ni le César du Meilleur acteur, ni le Prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes, pour lesquels il est nommé. En salles, le long-métrage n’attire que 700 000 Français - un score bien loin de ses précédents films (Zorro, Flic Story ou Le Gitan) qui ont tous dépassé le million d’entrées. L’occasion, donc, de lui donner une nouvelle chance ce soir sur C8 afin de le (re)découvrir dans l’un de ses meilleurs rôles.
Monsieur Klein de Joseph Losey avec Alain Delon, Jeanne Moreau, Michael Lonsdale...
À partir de 10 ans
Ce soir sur C8 à 21h10