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    The Crown sur Netflix : la saison 5 est-elle fidèle à la réalité historique ?
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    On démêle le vrai du faux dans la saison 5 de "The Crown", longuement consacrée au divorce des époux principaux, Diana Spencer et le Prince Charles.

    Le "compagnonnage" du Prince Philip avec Penny Knatchbull est-il vrai ?

    Les précédentes saisons de The Crown ont déjà évoqué l’infidélité du Prince Philip, bien qu’en réalité, rien à ce sujet n’ait jamais été prouvé. La saison 5 va plus loin en mettant pour la première fois un nom et un visage sur l’une de ces femmes : Penny Knatchbull. Encore que les choses ne soient pas clairement établies, la liaison étant fortement présumée, mais le Prince évoque devant Elizabeth II un simple "compagnonnage".

    Que sait-on en réalité ? S’il est avéré que Philip et Penny ont véritablement développé une relation particulière, jamais il n’a pu être prouvé d’une quelconque liaison amoureuse entre eux. La série ne montre toutefois pas que Penny est également devenue une amie proche de la Reine, les deux jeunes femmes ayant souvent été vues ensemble publiquement, y compris dans les derniers mois de vie de la Souveraine.

    Amie proche de la famille, Penny Knatchbull a figuré dans la liste des rares personnes conviées aux funérailles du Prince Philip, limitées à un cercle très restreint du fait de l'épidémie de Covid-19. La comtesse Mountbatten de Birmanie était également présente aux obsèques de la Reine Elizabeth II le 19 septembre dernier.

    The Crown
    The Crown
    Sortie : 2016-11-04 | 58 min
    Série : The Crown
    Avec Imelda Staunton, Jonathan Pryce, Elizabeth Debicki
    Presse
    3,8
    Spectateurs
    4,3
    Voir sur Netflix

    Mohamed Al-Fayed a-t-il vraiment dépensé une fortune pour se rapprocher de la famille royale ?

    Une grande partie de cette intrigue semble authentique. Véritable self-made man parti de rien pour se retrouver à la tête d’un empire colossal, Mohamed Al-Fayed a longtemps entretenu un rapport de fascination envers la société britannique, et plus particulièrement envers la famille royale.

    Pourtant, le milliardaire égyptien entretient également des rapports compliqués avec la Grande-Bretagne, la nationalité anglaise lui ayant été refusée du fait des nombreuses part d’ombre qui entourent l'origine de sa fortune faramineuse.

    Pour s’attirer les faveurs de la Reine, Al-Fayed a ainsi dépensé des fortunes pour s’offrir le magasin Harrods (son concurrent Tiny Rowland l'a accusé d’avoir falsifié ses déclarations de revenus pour remporter l’enchère) mais également pour assurer les travaux de rénovation de la villa Windsor à Paris, où vécut l’ancien roi Edward VIII et son épouse Wallie Simpson.

    Également propriétaire du Ritz, il a par ailleurs investi dans la rédaction du magazine satirique Punch, et s'est offert le club de football londonien de Fulham. Son statut de mécène lui a ainsi permis de se rapprocher de la Reine lors des courses équestres dont elle raffole, mais étonnamment c’est finalement avec la Princesse Diana – elle aussi considérée comme une paria par la famille royale – que Mohamed s'est lié d'amitié.

    Par son intermédiaire, Lady Di a ensuite fait la rencontre de son fils Dodi Al-Fayed, son tout dernier amant. Dans les années qui ont suivi la mort de Diana et Dodi, Mohamed Al-Fayed a accusé à plusieurs reprises le clan Windsor d’avoir provoqué l’accident de voiture funeste du pont de l’Alma.

    Conférence de presse tenue par Mohamed Al-Fayed en 2006. Big Pictures / Bestimage
    Conférence de presse tenue par Mohamed Al-Fayed en 2006.

    Le Prince Charles a-t-il réellement dansé du breakdance avec un groupe de jeunes britanniques ?

    Cela est absolument vrai, et au-delà des mots, la vidéo de cet événement "historique" existe. Voici donc l’actuel souverain Charles III, prêt à enflammer le dancefloor, prouvant que la séquence présente dans la saison 5 de The Crown n’a absolument pas été exagérée !

    L'histoire de l'interview de Martin Bashir est-elle vraie ?

    Ce qui interpelle dans la saison 5 de The Crown, c’est la façon dont la chaîne historique a pu convaincre Diana, ou plutôt l’un de ses journalistes, de tout raconter face caméra. Car Martin Bashir a bel et bien inventé des preuves afin d’effrayer la Princesse.

    Ce dernier s’est rapproché d’un graphiste pour fabriquer de faux chèques bancaires prouvant que l’équipe proche de Diana surveille ses moindres faits et gestes. Le but ? S’attirer la sympathie de Earl Spencer, son frère, afin qu’il persuade sa sœur de donner une interview à la BBC.

    Le hic ? Martin Bashir a menti à ses supérieurs sur la manière dont il a eu accès à la Princesse. Une enquête interne en 1996 a révélé l’affaire mais le journaliste a été innocenté. Affaire qui a été bâclée selon une enquête menée par le juge britannique Lord Dyson en 2021 (connue sous le nom de Dyson Report) qui pointe du doigt des années de dysfonctionnement au sein de la chaîne anglaise, à commencer par cette interview.

    Elle révèle notamment que Earl Spencer n’a jamais été interrogé sur sa rencontre avec Martin Bashir et si les chéquiers trafiqués lui ont été montrés ou non. Ce compte-rendu a poussé la BBC l’année suivante à faire des excuses publiques pour le comportement de son ancien journaliste et à offrir 100,000 livres de dommages et intérêts à l’ancien chef de cabinet de Lady Diana qui a souffert des mensonges de Martin Bashir.

    Extrait de l'interview de Diana par Martin Bashir, diffusée par la BBC le 20 novembre 1995. BBC
    Extrait de l'interview de Diana par Martin Bashir, diffusée par la BBC le 20 novembre 1995.

    Le Prince Charles a-t-il vraiment évoqué son futur mariage avec Camille Parker-Bowles au Premier ministre, Tony Blair ?

    Cela est faux, ou tout du moins cela a été démenti par l'ancien leader du Parti travailliste. Ce dernier a vivement démenti l'existence de cette discussion, répondant par voie de son attachée de presse : "Cela ne surprendra personne d'apprendre que ce sont des sottises".

    Son précédesseur John Major, quant à lui membre du Parti conversateur, a lui aussi pris position contre la critique, demandant même que des cartons soient ajoutés en amont de chaque épisode pour avertir les téléspectateurs du caractère fictif de certaines séquences.

    "Netflix semble considérer que toute publicité est bonne à prendre. Mais je leur assure que ce n’est pas le cas, qui plus est lorsque l’on manque de respect envers ceux qui ne sont plus parmi nous, ou qu’on met des mots dans la bouche de ceux qui le sont encore mais ne sont pas en mesure de se défendre" a-t-il ajouté au micro de nos confrères du Daily Mail.

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