De son vrai nom André Raimbourg, Bourvil – en référence au village normand Bourville, où il a grandi – se passionne rapidement pour le chant. Après avoir écumé les radio-crochets et les cabarets de Paris, il se fait connaître au cinéma en 1945 dans La Ferme du pendu de Jean Dréville, grâce à son interprétation benoîte de la chanson “Les Crayons”.
Très vite, Bourvil se retrouve cantonné dans la peau de personnages qui se distinguent par leur gentillesse, leur bonhommie, voire leur naïveté. C’est notamment le cas en 1951 dans Le Passe-muraille, une adaptation de la nouvelle éponyme de Marcel Aymé co-écrite par le jeune scénariste Michel Audiard et le cinéaste Jean Boyer.
Dans cette comédie fantastique, l’acteur prête ses traits à Léon Dutilleul, un petit fonctionnaire exploité par sa hiérarchie, qui se découvre le pouvoir de passer à travers les murs. Sur les conseils de son ami Gen-Paul (joué par Raymond Souplex), il s’en sert d’abord pour se venger de ses bourreaux, puis pour remettre sur le droit chemin la femme dont il est tombé amoureux, qui s’avère être complice de cambriolages. Tour à tour tendre et drôle, Bourvil séduit le public français, rassemblant 2,5 millions de spectateurs en salles.
Au cours de sa carrière, Bourvil retrouvera Jean Boyer à trois autres reprises (pour le remake Le rosier de Madame Husson, Le trou normand et Cent francs par seconde) et incarnera deux autres protagonistes tirés des oeuvres de Marcel Aymé (La Traversée de Paris et La Jument verte) sous la direction de Claude Autant-Lara.
Le Passe-muraille de Jean Boyer avec Bourvil, Joan Greenwood, Marcelle Arnold...
Ce soir sur C8 à 21h10