Troisième long-métrage d'Anissa Bonnefont après Wonder Boy et Nadia, La Maison est sorti hier au cinéma.
Ce long-métrage, premier film de fiction de la réalisatrice, est adapté de l'œuvre et de la vie de la romancière Emma Becker.
Ana Girardot incarne Emma, une écrivaine qui, pour écrire son nouveau livre, se fait engager comme prostituée dans une maison close à Berlin où la prostitution est légale.
Le roman publié en 2019 aux Editions Flammarion, décrit les scènes de sexe avec les clients et parle de la libération sexuelle de l'autrice.
Le film est très fidèle à l'œuvre originale et Ana Girardot, qui tient le rôle principal, a accepté de tourner nue sans avoir recours à une doublure.
Pourquoi Ana Girardot a-t-elle accepté de tourner nue ?
Ce choix a été fait en accord avec la réalisatrice, qui explique à notre micro : "C'était très important qu'il n'y ait pas de doublure parce que je pense que pour Ana, ce saut dans le vide est similaire à ce que ressent son personnage quand elle accueille un client pour la première fois.
Ça allait nourrir son jeu. De plus, je n'avais pas envie de filmer quelqu'un d'autre. J'avais envie d'avoir sa manière de se mouvoir, car c'est très incarné puisque c'est plein d'émotions. Et à partir du moment où on parle d'émotion il ne peut pas y avoir de doublure."
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C'est la première fois qu'Ana Girardot tournait des scènes de sexe. Si la comédienne avait une certaine appréhension, cette dernière nous confie s'être finalement rendue compte être très à l'aise avec son corps et avec la nudité.
"On avait travaillé au départ avec une toute petite équipe. Anissa m'avait demandé si j'acceptais de marcher nue sur 10 mètres. C'était déroutant et au final assez agréable. Je n'ai pas de problème avec mon corps et le corps des femmes."
Elle ajoute : "Et puis je savais que si j'acceptais de jouer dans ce film il fallait que je le fasse intégralement.
C'était un saut dans le vide chaque jour. Mais je me suis obligée à le faire parce qu'il était hors de question que je m'engage dans ce film sans avoir ce courage car je savais que d'autres personnes auraient pu l'avoir et dans ce cas il fallait donner le rôle à quelqu'un d'autre.
Donc il y avait un mélange de peur, de timidité et d'appréhension mais chaque jour je ressentais également un sentiment de force. "
"Ana a une féminité et une force qui n'avaient pas encore été exploitées au cinéma"
Un rôle aux antipodes de ce que la jeune actrice avait jusqu'ici incarné au cinéma. Interrogée à ce sujet, Anissa Bonnefont nous a expliqué avoir rapidement vu chez Ana Girardot une force et une féminité qui n'avait pas encore été exploitées sur grand écran.
"C'est vrai qu'à travers ses rôles, Ana peut renvoyer une image sage. Au cinéma, elle accompagne souvent les hommes. Mais moi quand je voyais Ana Girardot sur les tapis rouge, sa manière de s'habiller, de se mouvoir, de poser, je voyais en elle une très grande féminité et une très grande force qu'on n'avait pas encore exploité au cinéma et je trouvais ça dommage.
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C'est aussi pour ça que j'ai pensé à elle. C'est une forme de féminité d'ailleurs qui n'est pas forcément la sienne. Mais pour moi il était évident qu'Ana avait tout en elle pour incarner ce personnage."
"Je ne suis pas si sage..."
Ana Girardot de son côté se réjouit d'avoir décroché le rôle : "Il était bien temps que cette image change car je ne suis pas si sage, je ne suis pas si pure et surtout je suis comédienne donc j'ai très envie d'aller explorer des rôles qui m'emmènent à l'opposée de qui je suis et de ressentir des émotions extraordinaires pour moi.
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J'ai choisi de faire ce film parce que j'ai peu d'exemple au cinéma d'une femmes qui porte un regard sur la sexualité d'une autre femme. Et une femme qui en plus, allait m'offrir à moi qui ait cette image de quelqu'un de sage, ce rôle, ce challenge, c'était extraordinaire. C'est un merveilleux cadeau.
La comédienne ajoute : "Le fait d'avoir pu parler de sexualité de femme à femme, de sensations et de toutes ces choses et le fait que ce film soit fait par une femme, change tout à ce qui découle ensuite. Il n'y a jamais eu de malaise."
La Maison est actuellement au cinéma.
