Dans La Maison, Ana Girardot incarne Emma, une écrivaine qui, pour écrire son nouveau livre, se fait engager comme prostituée dans une maison close à Berlin où la prostitution est légale.
Le long-métrage d'Anissa Bonnefont (Wonder Boy) est adapté du roman homonyme de Emma Becker. Publié aux éditions Flammarion en août 2019, le livre a remporté le prix France Culture-Télérama et figurait parmi les finalistes du prix Renaudot.
Dans son ouvrage, la romancière parle de son expérience de la prostitution et de ses liens avec les femmes qui travaillent à ses côtés. La réalisatrice nous a d'ailleurs confié avoir dévoré le livre d'Emma Becker.
"J'ai été absolument fascinée par cette femme qui a eu l'audace et le courage de vivre pleinement sa sexualité et son désir sans se poser de questions quant à la société et au jugement des autres.
Non seulement elle a été vivre à Berlin où la prostitution est légale et elle est entrée dans cette maison close afin d'assouvir ce fantasme qu'elle avait depuis qu'elle a découvert la littérature du Marquis de Sade.
Je me suis dit mais quelle audace de faire ça dans le monde dans lequel on vit! Les discussions autour du désir de la femme, le fait que la femme ne puisse pas disposer de son corps partout dans le monde... J'ai trouvé son audace incroyable et j'ai eu très envie de m'approprier son roman et d'en faire un film."
Le roman décrit les scènes de sexe avec les clients et parle de la libération sexuelle de l'autrice. Le film est très fidèle à l'œuvre originale. Ana Girardot y apparaît nue au même titres que ses clients de fiction dans des pauses suggestives.
Le film a donc écopé d'une interdiction aux moins de 16 ans.
Mais La Maison n'est pour autant pas un film érotique. Chaque scène fait avancer l'histoire en présentant différents clients et donc différentes tranches de vie. Le jeune père de famille, l'homme d'âge mûr venu "s'entraîner", le médecin ou encore le dangereux pervers.
Un film humaniste
Anissa Bonnefont montre le quotidien d'une maison close, les relations entre les femmes, leur véritable vie et les différents clients.
Si dans le long-métrage l'héroïne a fait le choix de se prostituer, la cinéaste tient à souligner que ce n'est pas la majorité des cas.
Elle précise : "C'est aussi un film humaniste car il raconte beaucoup d'histoires. Dans la majorité des cas, la prostitution n'est pas un choix, elle est subie.
Et dans le récit beaucoup plus douloureux des femmes qui travaillent aux côtés d'Emma, il y a une humanité très forte qui en ressort et qui m'a beaucoup touché. Ce n'était pas le sujet de mon film car j'ai choisi de raconter l'histoire particulière de cette romancière mais c'est important de le souligner."
La Maison sort dans nos salles ce mercredi 16 novembre.