Avec "Les Misérables", Tom Hooper se sait très attendu au tournant, avec son premier film post-Oscar. L'occasion de passer en revue les dix derniers lauréats de la statuette du Meilleur Réalisateur, et la façon dont ils ont mené leurs respectives ensuite. - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
Un Oscar...
James Cameron face à son ex-femme. Le futur du cinéma face au passé récent (voire le présent) des Etats-Unis. Le plus gros succès de tous les temps opposé au potentiel lauréat de l'Oscar du Meilleur Film ayant le moins rapporté en salles. Les différentes façons de décrire le duel entre Avatar et les Démineurs de Kathryn Bigelow n'ont donc pas manqué. Et si la réalisatrice perd le premier round aux Golden Globes et voit son concurrent sacré Meilleur Film et Meilleur Réalisateur, elle gagne la revanche aux BAFTA et - surtout - la belle aux Oscars, devenant ainsi la première femme lauréate de la statuette dorée. Une consécration qui aurait pourtant pu lui passer sous le nez suite à un mail du producteur Nicolas Chartier aux votants, dans lequel il leur demandait de privilégier son film. L'expression "exploser en vol" aurait certes été raccord avec le sujet du long métrage, mais tout s'est bien terminé pour Bigelow.
... et après ?
Comme Tom Hooper, l'après-Oscar lui a valu d'être évoquée pour un blockbuster (The Wolverine, finalement attribué à James Mangold). Et, comme lui, c'est à nouveau l'Histoire qu'elle a privilégié. Mais la récente, puisque c'est carrément à la traque d'Oussama Ben Laden, achevée le 1er mai 2011, que la réalisatrice s'intéresse avec Zero Dark Thirty. Sorti le 23 janvier chez nous, le film a empilé critiques dithyrambiques et prix (mais un seul Golden Globe, pour Jessica Chastain), avant de se placer dans la course aux Oscars avec ses 5 nominations. Jamais citée avant Démineurs, Kathryn Bigelow ne réalisera en revanche pas le doublé, puisqu'elle a rejoint Quentin Tarantino au rang des absents de la catégorie Meilleur Réalisateur. Son seul espoir de trophée est donc celui du Meilleur Film (en tant que productrice), histoire de mettre un terme aux polémiques un peu vaines qui jugent le long métrage pro-torture, et l'aider digérer l'échec de la mal-nommée série The Miraculous Year, dont le pilote, mis en scène par ses soins, est resté sans suite.
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