Avec "Les Misérables", Tom Hooper se sait très attendu au tournant, avec son premier film post-Oscar. L'occasion de passer en revue les dix derniers lauréats de la statuette du Meilleur Réalisateur, et la façon dont ils ont mené leurs respectives ensuite. - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
Un Oscar...
Il y a des années où le suspense est à son comble jusqu'à la dernière minute. Et puis il y a 2005 : déjà vainqueur aux Golden Globes, Clint Eastwood semblait en effet destiné à soulever son deuxième Oscar du Meilleur Réalisateur, treize ans après sa victoire avec Impitoyable, malgré tous ceux qui pensaient que cette fois-ci était la bonne pour Martin Scorsese (Aviator). Et ça n'a pas manqué : nommé pour la troisième fois de sa carrière dans cette catégorie, le grand Clint a triomphé de ses concurrents par KO, grâce au bouleversant Million Dollar Baby, portant son total de statuettes à cinq, en comptant celles du Meilleur Film (deux) et l'Oscar d'honneur qui lui a été remis en 1995.
... et après ?
On peut parler d'un effet "coup de fouet" des Oscars sur le plan créatif. Si Clint Eastwood ne nous a pas vraiment offert des films marquants au début des années 2000, il se rattrape dès 2004 avec Mystic River, et inverse pour de bon la tendance avec Million Dollar Baby : également couronné par le César du Meilleur Film Etranger, il est en effet suivi par l'ambitieux dyptique Mémoires de nos pères-Lettres d'Iwo Jima, dont le deuxième volet lui vaudra une nouvelle nomination à l'Oscar du Meilleur Réalisateur. Et s'il divise un peu plus avec L'Echange (malgré le Prix d'Honneur qui lui sera remis à Cannes, à cette occasion), il met tout le monde d'accord lorsque sort Gran Torino, qui apparaît comme son chant du cygne en tant qu'acteur (jusqu'à Une nouvelle chance en 2012, certes). Un trophée supplémentaire, en tant que comédien, aurait d'ailleurs été le bienvenu, mais l'académie oublie complètement le long métrage. En légère perte de vitesse avec ses réalisations suivantes (Invictus et Au-delà), Clint Eastwood a quand même prouvé qu'il en avait encore sous le coude avec J. Edgar mais, là encore, les Oscars ne s'en sont pas autant aperçus. Peut-être la malédiction DiCaprio qui a aussi frappé le metteur en scène...
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