La sortie en salles des "Âmes vagabondes", c'est une occasion en or de passer en revue le reste de la filmographie d'Andrew Niccol, cinéaste qui s'est vite révélé à l'aise avec le genre de l'anticipation - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
Réalisé par Andrew Niccol
Avec Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law...
Sorti en France le 29 avril 1998
De quoi ça parle ?
Dans un monde parfait, Gattaca est un centre d'études et de recherches spatiales pour des jeunes gens au patrimoine génétique impeccable. Jérôme, candidat idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que Vincent, enfant naturel, rêve de partir pour l'espace. Chacun des deux va permettre à l'autre d'obtenir ce qu'il souhaite en déjouant les lois de Gattaca.
Uma Thurman et Ethan Hawke - © Collection Christophe L.
En quoi c'est bien vu ?
Contrairement à ce qu'il serait possible de croire, le thème principal de Bienvenue à Gattaca n'est pas le clonage (pourtant dans l'air du temps depuis 1996 et la naissance de la brebis Dolly) mais la génétique en général, et plus paticulièrement l'eugénisme, cet ensemble de méthodes et pratiques visant à transformer le patrimoine génétique de l'espèce humaine, de façon à parvenir à un idéal déterminé. Le terme est antérieur d'un bon siècle à la sortie du long métrage, mais ce dernier n'en demeure pas moins pertinent, puisqu'il se base sur les récents progrès effectués dans le domaine, en même temps qu'il anticipe sur le futur. Ainsi les parents seront bientôt en mesure de choisir la couleur des yeux et de peau de leur enfant, grâce au "bébé éprouvette 2.0", même si beaucoup remettent en cause le résultat et l'éthique d'une telle entreprise.
Sur le plan du traitement génétique des maladies, les boucliers se sont, bien évidemment, levés moins haut, surtout depuis 2003 et la réussite de l'expérience menée par l'équipe du Professeur Matsuo, pour traiter la myopathie de Duchenne (dégénérescence des fibres musculaires) dont était atteint un enfant de 10 ans, via des injections d'ADN favorisant la production de dystrophine, qui permet aux muscles de résister. Une avancée qui a ouvert la porte au traitement de maladies incurables et qui, sans être explicitement abordée dans le long métrage, est quand même sous-jacente dans le propos développé, notamment lorsque les parents choisissent toutes les caractéristiques de leur enfant comme on fait ses courses.
Mais il n'y a pas que du point de vue de la science que le film marque des points : à travers ce monde en apparence aussi parfait que ceux qui le composent, il faut voir une critique du refus de vieillir, par tous les moyens possibles, qui gangrène notre société, au même titre qu'un élitisme qui tend à creuser les inégalités, et qu'Andrew Niccol évoque de nouveau dans Time Out (2011).
Ethan Hawke - © Collection Christophe L.
Le saviez-vous ?
Le nom de "Gattaca" n'a pas été choisi pour sa sonorité qui claque (ou alors pas que), puisqu'il renvoie à quatre des éléments de base de l'ADN (Guanine, Adénine, Thymine et Cytosine), et au fait que la séquence Gattaca soit présente plusieurs fois dans le génome humain. Par ailleurs, les lettres G, A, T et C (initiales des nucléotides pré-cités) sont les premières à apparaître dans les noms qui composent les génériques de début et de fin.
Jude Law et Uma Thurman - © Collection Christophe L.
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