Quiz Les Affranchis : 7 questions pour tester si vous êtes un caïd ou une balance
mercredi 17 avril 2013 - 05h00
La sortie en salles des "Âmes vagabondes", c'est une occasion en or de passer en revue le reste de la filmographie d'Andrew Niccol, cinéaste qui s'est vite révélé à l'aise avec le genre de l'anticipation - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
4 / 6
Réalisé par Andrew Niccol
Avec Al Pacino, Rachel Roberts, Evan Rachel Wood...
Sorti en France le 18 septembre 2002
De quoi ça parle ?
Rien ne va plus pour le réalisateur Viktor Taransky : son dernier film est un navet monumental. Pour ajouter à la confusion, Nicola Anders, l'actrice principale de son nouveau long métrage, vient de quitter soudainement le plateau de tournage. Sans elle, l'oeuvre de Viktor n'a plus de raison d'être. Elaine, son ancienne femme, maintenant à la tête du studio qui l'a engagé, met fin à son contrat. Quelques mois plus tard, Viktor reçoit Simulation One, un logiciel révolutionnaire provenant d'un fan, Hank Aleno, un informaticien génial. Ce programme permet, à l'aide d'un simple clic de souris, d'animer à l'écran une actrice virtuelle au réalisme confondant, S1m0ne. Il lui vient alors une idée de génie : utiliser les possibilités offertes par ce logiciel pour terminer son film. Rapidement, la jeune femme séduit les foules et Viktor renoue avec le succès...
Rachel Roberts et Al Pacino (de dos) - © Metropolitan Filmexport
En quoi c'est bien vu ?
En 2001, beaucoup ont été bluffés par Final Fantasy, les créatures de l'esprit, film d'animation qui a prouvé qu'on pouvait créer des personnages virtuels au rendu photo-réaliste. Même s'il a été tourné fin 2000, Simone n'a quand même rien inventé, mais son sujet tombait à pic. Car si le personnage est quand même joué par une actrice de chair et d'os, il annonce trois grosses avancées technologiques du monde du cinéma : la doublure numérique, initiée dans Spider-Man (2002) et Matrix Reloaded (2003), qui consiste à remplacer un comédien par un clone de synthèse, pour des plans un peu risqués (et qui se voit comme le nez au milieu de la figure) ; la performance-capture, sorte de mise à jour plus réaliste de la doublure numérique, puisque basée sur les mouvement et expressions des acteurs, et qui fait ses grands débuts à l'écran en 2004, grâce au Le Pôle Express de Robert Zemeckis, et acquis ses lettres de noblesse avec Avatar (2009) et Tintin (2011) ; et enfin la possibilité de modifier le visage d'un acteur, de façon à le vieillir ou rajeunir sans maquillage (Benjamin Button, 2009), ou lui donner la tête d'un autre comédien, pour en faire son jumeau (The Social Network, 2010). La bonne nouvelle, c'est que le vice n'a pas été poussé au point de remplacer un acteur pour des plans supplémentaires (ou lorsque celui-ci est décédé, comme le suggérait une rumeur annonçant qu'Heath Ledger serait quand même de The Dark Knight Rises).
Mais Simone ne s'arrête pas qu'à son aspect anticipation, et dit également beaucoup de choses sur la société, et notamment Hollywood, lieu dans lequel un succès se fait et se défait en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Gattaca" (le fait qu'Al Pacino, qui peine à retrouver un grand rôle depuis, interprète le personnage principal renforce d'ailleurs le propos), et où un acteur peut quasiment être déifié du jour au lendemain, comme le prouvent ces scènes où Taransky perd le contrôle de sa star, et qui égratignent également les dérives du star-system, puisque chaque personne un peu connue peut se retrouver traquée et privée de sa liberté, surtout depuis l'explosion d'internet, où une information peut se relayer très vite, et plonger ses victimes dans une spirale négative.
Sur le plan personnel, Andrew Niccol a également été bien inspiré lorsqu'il a choisi Rachel Roberts pour interpréter Simone, dans la mesure où cette dernière est, depuis, sa femme. Mais ça il ne l'avait peut-être pas vu venir.
Al Pacino et Catherine Keener - © Metropolitan Filmexport
Le saviez-vous ?
Soufflés par le photo-réalisme des personnages de Final Fantasy, les producteurs du film ont envisagé de faire jouer une Simone entièrement numérique, jusqu'à ce que la levée de boucliers de la Screen Actor's Guild (syndicat des acteurs), qui craignait que tous les comédiens soient, par la suite, remplacés de la sorte, ne les pousse à abandonner cette idée.
Al Pacino et Rachel Roberts - © Metropolitan Filmexport
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