L’équipe de France de rugby défie les All Blacks en finale de Coupe du monde ce dimanche, et elle n’est pas franchement donnée favorite. Le sélectionneur Marc Lièvremont devra donc trouver les bons mots pour que son équipe se transcende. Pour l'inspirer, voici déjà 15 méthodes/propositions de discours qui ont fait leurs preuves… au cinéma.
Alexis Geng
© Metropolitan FilmExport
L'orateur : Blake (Alec Baldwin) dans Glengarry Glen Ross, de James Foley (scénario signé David Mamet). Histoire de remettre certains joueurs à leur place, de les secouer (au cas où le matraquage de la presse néo-zélandaise n'aurait pas suffi)... voire de les appâter avec une prime. Pas sûr que l'équipe ressorte rassérénée de cette séance de tabassage verbal façon "Z'êtes-pas-des-winners-?-Tirez-vous", mais entre la blessure d'amour-propre et la pression de l'événement, le sélectionneur peut espérer en retour une réaction d'orgueil pleine de rage. Si ses remontrances font encore leur effet.
Le matérialisme et l'individualisme érigés en principes, des joueurs prêts à tout, même à contourner les règles et à bafouer l'arbitrage ? Pas très rugby comme valeurs, certes. Faire rêver et parler collectif, c'est mieux [voir plus loin dans le dossier], mais en face, le capitaine néo-zélandais Richie McCaw n'est pourtant pas non plus un modèle de vertu lorsqu'il met le nez dans un regroupement... Il suffit de ne pas se faire prendre, pour envisager une issue nettement plus favorable que pour le malheureux Sheldon Levene (Jack Lemmon). "La bonne nouvelle, c'est que vous êtes virés. La mauvaise, c'est que vous avez tout juste une semaine, vous tous, pour récupérer votre boulot." Et si le discours du coach durant la semaine de préparation du groupe s'était inspiré du speech d'Alec Baldwin ?
P.S.: ne pas oublier le coup de la montre. Très Séguéla friendly.
Le speech :
Blake (Alec Baldwin) : Je voudrais votre attention, un moment. De quoi parlez-vous ? Vous gueulez pour une vente que vous avez merdée. Un con qui achète pas. une gonzesse que vous voulez baiser. Parlons de choses importantes. ils sont tous là ?
John Williamson (Kevin Spacey) : Tous sauf un.
Blake : Tant pis. Parlons de choses importantes. [A Levene] Pose ce café ! Le café c'est pour ceux qui concluent ! Tu crois que je me fous de toi ? Je me fous pas de toi. Je viens du siège. De chez Mitch & Murray. Et je suis ici pour le coup de grâce. C'est toi Levene ?
Shelley Levene (Jack Lemmon) : Oui.
Blake : Tu te crois vendeur, connard ?
Dave Moss (Ed Harris) : J'ai pas à écouter ça.
Blake : Ça c'est sûr mec. Parce que la bonne nouvelle, c'est que vous êtes virés ! La mauvaise nouvelle, c'est que vous avez tout juste une semaine, vous tous, pour récupérer vos jobs. A commencer par ce soir. A commencer par les rencards de ce soir. Oh. Ça y est, j'ai votre attention ? Bien. On ajoute un petit quelque chose au concours des ventes du mois. Comme vous le savez, le premier prix est une Cadillac Eldorado. Quelqu'un veut voir le 2e prix ? Le 2e prix c'est un assortiment de couteaux à viande. Le troisième prix : vous êtes virés. Vous pigez ? Vous rigolez, là ? Vous avez des fiches. Mitch & Murray, ça leur coûte du fric. Prenez les noms qu'ils vous ont dégottés et vendez ! Si vous arrivez pas à conclure et que vous vendez que dalle, vous êtes de la merde, terminé, cassez-vous, dehors !
Levene : Les fiches sont nulles.
Blake : Les fiches sont nulles ? C'est toi qui es nul ! Je fais ce boulot depuis quinze ans...
Moss : C'est quoi votre nom ?
Blake : Va te faire mettre ! Voilà mon nom ! Tu sais pourquoi ? Parce que toi, t'es venu en Hyundai, et moi dans une BMW à 80 000 dollars. Voilà mon nom. [A Levene] Et toi, ton nom c'est "je voudrais bien". Tu n'es pas à la hauteur ? Tu sais pas conclure ? Rentre pleurer auprès de ta femme. Parce qu'une seule chose compte dans la vie : les faire signer au bas de la page. Vous m'avez compris, bande de pédés ? [...]
Vos clients, vous croyez qu'ils sont entrés juste pour s'abriter de la pluie ? S'ils entrent c'est pour acheter. Ils sont pressés de vous filer leur fric. Allez-vous le prendre ? [A Levene] T'es assez gonflé pour le prendre ?
Moss : C'est pas croyable.
Blake : Quel est le problème, mec ?
Moss : Toi, boss. T'es si fort, t'es si riche, pourquoi perdre ton temps avec une bande de clodos ?
Blake : Tu vois ma montre ? Tu la vois ?
Moss : Oui.
Blake : Cette montre vaut plus que ta bagnole. je me suis fait 970 000 dollars l'an dernier. Et toi ? Tu vois vieux ? C'est moi, ça ! Toi, t'es rien du tout. Sympa ? Rien à branler ! Bon père de famille ? Je t'emmerde ! Rentre jouer avec tes gosses. Tu veux bosser ici ? Conclus ! Vous trouvez que je vais trop loin ? T'es blessé connard ? T'encaisses pas ? Comment tu encaisseras, pendant les rencards ? Ça te plaît pas, va-t-en ! Moi, ce soir, avec ce dont vous disposez, je peux me faire 15 000 dollars. Ce soir. En deux heures. Tu peux ? Tu peux ? Faites pareil. De la fureur, bande de connards ! Vous savez ce qu'il faut dans l'immobilier ? Il faut des couilles en acier, dans l'immobilier. Allez-y messieurs. L'argent est là, ramassez-le. Sinon, allez vous faire foutre. [...]
*"Va te faire mettre, voilà mon nom !"
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