Disparu il y a tout juste vingt ans, Ivo Livi dit Yves Montand fut, entre autres talents, un immense acteur. Voici donc nos "essentiels" du monsieur : soit une sélection (non exhaustive et totalement subjective !) de films incontournables pour quiconque veut se faire une idée de sa carrière, au travers de rôles marquants, de Carné à Beineix en passant par Clouzot, Melville, Costa-Gavras, Verneuil, Sautet, Berri...
La Rédac'
I... comme Icare, de Henri Verneuil (© Collection Christophe L.)
De quoi ça parle ?
Le président d’un pays fictif est assassiné. Le rapport de la Commission d’enquête conclut qu’un seul tireur, un déséquilibré, a agi. Mais le procureur Henri Volney, magistrat intègre, ne croit pas à cette thèse, et se voit confier une enquête approfondie qui lui permet de mettre au jour une vaste conspiration...
Pourquoi le (re)voir ?
Montand n’est pas chez Costa-Gavras, et pourtant l’ex-compagnon de route du parti communiste est ici au centre d’un thriller politique vertigineux, dirigé par un maître aujourd’hui un peu négligé, Henri Verneuil. Le cheveu blanchi, la mine sévère, le vêtement terne, Yves Montand incarne le procureur Volney, cet homme intègre, animé par une volonté implacable, dans un film d’un pessimisme absolu explicitement inspiré par l’assassinat de JFK, terrible constat sur l’être humain qui illustre et met en scène les études du professeur Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité.
Volney lutte pour faire émerger la vérité contre des ennemis puissants et invisibles, dans le décor glaçant et devenu presque "rétro-futuriste" (celui de Cergy-Pontoise, ville nouvelle) d’un pays imaginaire (dont la monnaie est le dollar…), le tout sur une musique composée par le maestro Ennio Morricone, déjà auteur de la célèbre partition du Clan des Siciliens, du même Verneuil. Une prestation sèche, tenue, impressionnante, qui voit Montand se glisser dans la peau de cet Icare des temps modernes, et s’approcher au plus près de la vérité d’un système corrompu, d’une démocratie pervertie.
Le saviez-vous ?
Le nom de l’assassin supposé du président dans le film, Karl-Erich Daslow, se compose de trois mots, tout comme celui de l’assassin (supposé ?) de JFK, Lee Harvey Oswald. Histoire que les choses soient bien nettes, Daslow est l’anagramme d’Oswald. Ce n’est là que l’une des multiples allusions qui permettent au film de tisser des liens explicites avec l’affaire JFK.
Ce film constitue la seule collaboration entre Yves Montand et Henri Verneuil, pourtant de parfaits contemporains (l’acteur est né en 1921, le réalisateur en 1920, même si ce dernier vivra une décennie de plus), tous deux nés à l'étranger (l'Italie pour l'un, la Turquie pour le second, d'origine arménienne), et connus sous un autre nom que celui figurant dans leur état-civil (Ivo Livi/Yves Montand, Achod Malakian/Henri Verneuil).
Sombre déclaration d’Yves Montand, trouvée dans un article du Figaro daté du 18 juin 1979, dans lequel était évoqué le tournage du film : "Depuis notre enfance nous sommes habitués à obéir […] On se bluffe soi-même : dès le matin, devant son miroir, on finit toujours par se trouver bien. On devrait pouvoir se regarder de dos : les épaules qui se voûtent, les bras ballants, on n'a pas beaucoup changé depuis l'homme de Cro-Magnon, on est encore des barbares." Haut les coeurs.
Extrait d'un reportage d'époque [document INA] :
La fameuse expérience de Milgram mise en scène dans le film :
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