A l’occasion de la sortie de "The Troll Hunter", petite sélection de cinéastes nordiques d’aujourd’hui, figures du cinéma européen ou mondial, héritiers (ou pas) de Bergman et Dreyer, du geek au poète en passant par le provocateur…
Alexis Geng
Si vous pensez que cet homme est Eddie Marsan, vous avez faux. Lars von Trier période Antichrist (© Les Films du Losange)
Lars von Trier (Danemark)
On ne le présente plus, et cependant il est probable qu’on le connaisse bien imparfaitement, tant il paraît alterner poses provocatrices, traits d'humour acide, manipulations ludiques et accès subits/désespérés de sincérité* - du moins cela y ressemble, même si à trop jouer le cinéaste fait lui-même porter le doute sur l'ensemble de ses propos. Habitué parmi les habitués cannois (enfin ça, c’était avant sa mise à l’index de mai dernier…), enfant chéri de Gilles Jacob devenu persona non grata, multi-récompensé et palmé (pour Dancer in the Dark), hué, porté aux nues, descendu en flammes, aussi injustement parfois dans un sens que dans l’autre, le roublard Danois a beau expliquer qu'il n'aime pas répondre aux médias, il s'y entend pour brouiller son image et prend (sans doute) un malin plaisir à créer/alimenter la polémique - la presse sait repérer ce genre d'opportunités. Et quand le film ne suffit pas à la susciter (cf Antichrist) ou que les journalistes ne noircissent pas des pages au sujet de sa misogynie supposée (voire de sa perversité) et de ses rapports conflictuels avec ses actrices vedettes (Björk, entre autres), il se charge lui-même de troubler son monde avec des déclarations du type de celles - pathétiques - faites sur Hitler cette année (voir la news), qui semblent dévoiler les limites du système LvT... et ont surtout éclipsé le très beau Melancholia, malgré le prix d'interprétation remis ensuite à Kirsten Dunst.
Eternel dépressif, phobique de l’avion qui avait pour coutume de descendre sur la Croisette dans son fameux camping-car, cet admirateur de Dreyer et Tarkovski dont la filmographie est louée pour sa plastique (elle non plus pas toujours exempte de pose) est le cofondateur du Dogme95, manifeste (parfois perçu comme un semi-canular) dont il s’est lui-même affranchi rapidement sans s’être vraiment soucié de le respecter à la lettre, mais qui témoigne en tout cas de son goût pour le jeu, les règles/codes, les règles du jeu, le jeu sur les règles. Cinéaste audacieux à l’identité visuelle fortement marquée, Lars Trier (il s’est de son propre chef autorisé à prendre la particule) évoque volontiers son œuvre en termes de trilogies, s'est progressivement fait une spécialité de "tourmenter" ses héroïnes et revisite/brasse avec délectation les genres - que le dogme, "enjambé", proscrivait plus ou moins... Parti d’un cinéma plus ou moins expérimental dont ses films gardent l’empreinte, le prolifique réalisateur navigue ainsi de la comédie musicale (Dancer in the Dark) au film noir (Element of crime) en passant par la satire sociale (Le Direktør), la série d’épouvante (L'Hôpital et Ses Fantômes, une référence) ou le "drame SF apocalyptique" (Melancholia).
Le maître à penser de Jean-Marc Barr achèvera-t-il un jour son innovante trilogie américaine (Dogville/ Manderlay... Wasington ?) Rien n’est moins sûr. Outre le sulfureux Nymphomaniac et ses deux montages annoncés (hard et soft, voir l'article), il pourrait en revanche co-réaliser un documentaire (Five Obstructions) avec… Martin Scorsese, et soumettre ce dernier à ses règles du jeu (voir l'article). L’araignée von Trier continue de tisser sa toile – gare au vide.
* Dernier exemple en date avec des déclarations sur le massacre d'Utoeya qui vont assez (trop ?) loin dans l'expiation, sur le thème (toujours discutable) "responsabilité et cinéma" (voir l'article).
La BA de Melancholia :
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Pi-oeuvre
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Aspha
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Cinefrench
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killercouz
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zZMAD-MAXx25Zz
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sable-fin
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Eric Chambers
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AmericanFox
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Ned Rifle
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Ned Rifle
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Mediocre
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gordonlambda
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cineaster
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brunodevaux
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jaroolewski
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- Terrifier 3 J-28
- Gladiator 2 J-7
- Sur un fil J-21
- Louise Violet J-21
- Vaiana 2 J-0
- Jamais sans mon psy J-21
- Wicked Part 1 J-0
- Mufasa: le roi lion J-21
- The Lord Of The Rings: The War Of Rohirrim J-14