A l’occasion de la sortie de "The Troll Hunter", petite sélection de cinéastes nordiques d’aujourd’hui, figures du cinéma européen ou mondial, héritiers (ou pas) de Bergman et Dreyer, du geek au poète en passant par le provocateur…
Alexis Geng
Si vous pensez que cet homme est Billy Bob Thornton, vous avez faux. Harald Zwart sur le tournage de La Panthère Rose 2 (© Sony Pictures Releasing France)
Harald Zwart (Norvège)
Il a beau être né aux Pays-Bas d'un paternel néerlandais et avoir étudié le cinéma à Amsterdam, Harald Zwart est bien citoyen norvégien (le premier à avoir été admis à la fameuse DGA, la Directors Guild of America). Précisons d'abord qu'être un yes man n'est pas déshonorant en soi. Finalement, peu de cinéastes n'ont jamais exécuté de commandes ou courbé l'échine devant la production (surtout, bien sûr, s'il travaillent pour les studios), quelques-uns dans ce dossier en savent quelque chose et pourraient se voir ainsi étiquetés. La plupart des réalisateurs se retrouvent (au moins) à un moment ou un autre réduits à la condition de rouage de l'industrie, et on ne les distingue alors que selon qu'ils s'acquittent de leur tâche brillamment ou pas. Les plus grands auteurs ont su s'en accommoder voire s'en servir pour "tordre" la commande et imposer leur vision (sans qu'il soit question de comparer le bon Harald à ceux-là).
Mais l'expression s'emploie essentiellement pour qualifier un réalisateur qui se définit en premier lieu, et contrairement à d'autres qui n'y trempent qu'à l'occasion sans forcément servir avec zèle, par sa fonction d'exécutant et la flexibilité qui va avec - soit la persistance d'un rôle de strict technicien en chef qui était celui du réalisateur, historiquement, avant que la corporation ne s'émancipe, même imparfaitement. Le yes man ne dit par définition jamais non, et force est de reconnaître que le Scandinave a accepté Cody Banks : agent secret (on aimait bien Frankie Muniz dans Malcolm mais bon...) ou La Panthère Rose 2, après avoir toutefois débuté outre-Atlantique en filmant la Divine mais dangereuse Liv Tyler. Auparavant, il s'était illustré chez lui en réalisant notamment des clips pour A-ha ou en dirigeant les Suédois Peter Stormare et Lena Olin ainsi que Mark Hamill dans... Hamilton - film ensuite "gonflé" en mini-série.
Pas franchement un auteur ou un "cinéaste à suivre", donc, mais le Norvégien a plutôt agréablement surpris avec son remake de Karaté Kid, dans l'ensemble bien accueilli et - surtout - très rentable. Un type qui affirme que son film préféré est Retour vers le futur ne peut pas être fondamentalement mauvais...
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