Tout ce qu'il faut savoir sur l'univers de "Tron" et "Tron l'héritage", c'est par ici ! [Dossier réalisé par Thomas Destouches, Olivier Pallaruelo, Maximilien Pierrette, Corentin Palanchini et Alexis Geng]
Tron, l'expérimental et le visionnaire
Dire que Tron a largement influencé toute une génération non seulement de cinéastes, de Designers, réalisateurs de pub et autres créateurs de jeux, relève de l’euphémisme. Le film a laissé une marque durable dans la Pop culture. A tel enseigne que, si l’on fait abstraction d’un "Tron 2" avorté, son prolongement cinématographique s’intitule "L’héritage". Un mot à double sens d’ailleurs. L’héritage entre le héros original, un père et son fils dans le nouveau film d’abord. Et celui de la place qu’occupe Tron dans l’imaginaire collectif, ensuite.
Avec son esthétique glacée et futuriste, le film fut à sa sortie en 1982 perçu comme expérimental par la critique, mitigée, et le public américain plutôt déconcerté par le spectacle qui s’offrait à eux. Bien que les 33 millions de dollars de recette aux USA finirent par amortir les quelques 17 millions de dollars du budget, le film de Steven Lisberger fut un échec commercial. Ce n’est que progressivement que le film gagna ses galons de film culte, à commencer au sein des cercles de cinéphiles branchés et de gamers, puis élargit grâce à l’âge d’or des vidéos club.
Pionnier dans l’utilisation des images générées par ordinateur, inventeur des avatars qui peuplent plus que jamais le cyber-espace d’aujourd’hui, Tron anticipe les tendances technologiques et esthétiques de la décade à venir. Pour la première fois, les spectateurs sont plongés au cœur même des entrailles des ordinateurs ; des machines qui n’entreront en masse dans les foyers et les bureaux qu’au moins quinze ans plus tard.
Il est aussi important de replacer le film dans son contexte. A la fin des années 1970, les studios Disney tentent de se positionner sur un créneau plus adulte que ses productions passées, avec notamment le film de SF Le Trou noir. Sorti en 1979, alors que la Saga Star Wars a pulvérisé le Box Office en 1977, le film n’eut pourtant pas le succès escompté, et-ce en dépit d’un budget, colossal pour l’époque, de 20 millions de dollars. Trois ans plus tard, même si Tron ne fut pas non plus un succès, Disney persista néanmoins à s’engouffrer dans cette brèche, matérialisée par la création de la société Touchstone. Un label qui produira quelques uns des triomphes au Box-Office dans les années à venir : Splash, Pretty Woman,Le Cercle des poètes disparus, Good morning Vietnam…
Le saviez-vous ?
La vénérable Academy of Motion and Picture Arts and Sciences refusa de nommer le film à l’Oscar des effets spéciaux à l’époque, estimant, selon ce qu’en rapporte son réalisateur Steven Lisberger, que recourir à des ordinateurs revenait à "tricher", au regard des autres techniques (maquettes, etc.). Tron concourut néanmoins dans les catégories son et costumes, et Ken Perlin (du Mathematical Applications Group, Inc. ) remporta en 1997 une récompense (Technical Achievement Award) pour sa contribution au film.
Le jeu vidéo tiré du film connut un succès phénoménal dans les salles d’arcade, de même que sa suite en 1983, Discs of Tron. Au final ces jeux, qui ont largement contribué à répandre le culte, ont nettement mieux marché que le film lui-même, qui rapporta quelque 33 millions de dollars au box-office US, score qui ne suffit pas à en faire un succès commercial, loin s’en faut, et fut même considéré chez Disney comme un échec, s'ajoutant à celui du Trou noir peu avant.
Officiellement, le titre du film (et le nom du personnage éponyme), Tron, vient du terme elecTRONic. Cela étant, la fonction Trace on, qui permettait sur les anciens systèmes informatiques de suivre le fonctionnement d’un programme, était couramment désignée ainsi (tron, soit la contraction des deux termes). Néanmoins cette seconde "étymologie" a été écartée par Steven Lisberger lui-même.
Au départ les "bons" programmes devaient être caractérisés par des lignes de circuit jaunes, tandis que les "méchants" devaient être surlignés de bleu. Finalement la couleur bleue revint aux bons, les méchants héritant du rouge. Mais ces choix de couleurs initiaux n'ont pas complètement disparu du film et demeurent dans certaines scènes, fait qui peut également être relevé dans le trailer original (voir ci-dessous), où MCP (Master Control Programm) apparaît en bleu sur un plan, tandis que les héros apparaissent à plusieurs reprises en jaune.
Lorsque Lisberger et son équipe eurent convaincu Disney (qui remania substantiellement le scénario), ils se heurtèrent à l’accueil glacial des animateurs maison, peu habitués à travailler avec des gens de l’extérieur. Beaucoup d’animateurs refusèrent d’ailleurs de travailler sur le film, redoutant que l’informatique ne finisse par rendre obsolète leur activité - cela étant, l’équipe constituée ne manquait pas de talents, un certain Chris Wedge (futur réalisateur de L'Âge de glace) en faisait par exemple partie. 22 ans plus tard, Disney fermera d’ailleurs le studio d’animation traditionnelle ("à la main"), pour privilégier l’animation via ordinateurs… avant que cette animation traditionnelle ne soit relancée à l’initiative de John Lasseter, pourtant maître du CGI (computer-generated imagery : images générées par ordinateur) et boss de Pixar, dont la première production animée fut Toy Story, premier film d'animation entièrement réalisé en images de synthèse.
Ce même John Lasseter, actuel patron de l’animation chez Disney, n’a jamais manqué de dire à quel point Tron l’avait aidé à percevoir le potentiel du CGI dans la production de films animés, allant jusqu’à affirmer que "sans Tron, il n’y aurait jamais eu Toy Story".
Le dessinateur Moebius faisait partie des créateurs invités à imaginer l’univers visuel de Tron, avec Syd Mead (cf Blade Runner) et Peter Lloyd. Pour lui expliquer ce qu’était une image de synthèse, chose "que personne ne connaissait", il fut emmené au M.I.T. (Massachussetts Institute of Technology), "voir les gens qui mettaient ça au point. J’ai découvert des ingénieurs qui travaillaient sur de petits écrans avec des ordis de 3000 tonnes enfermés derrière eux dans des pièces réfrigérées. […] Ce que faisaient ces ingénieurs, ça c’était génial parce qu’ils étaient mandatés pour faire des expérimentations, c’était des explorateurs armés de logiciels et de principes mathématiques. Les mecs devaient réaliser des animations en boucle et en perspective. Et comme ils n’avaient aucune notion artistique, ils faisaient ça avec des girafes, des pianos, des ronds. Sur leurs écrans ça donnait de drôles de manèges qui tournaient dans tous les sens. Et voilà, sans le savoir, ces ingénieurs étaient dans l’essence absolue du cinéma, c’est-à-dire un art fascinatoire. Essentiellement fascinatoire" [Source : Amusement fév-avr 2011]. Si le dessinateur était au départ plutôt chargé du plateau et des costumes, Syd Mead se concentrant sur les véhicules et Peter Lloyd sur les "environnements", en réalité les trois hommes collaborèrent avec plus de souplesse, Moebius-Giraud œuvrant par exemple à la création du Solar Sailer (voilier solaire).
Même s’il fut avant-gardiste à bien des égards, le film contient moins d’images de synthèse générées par ordinateur qu’on pourrait le penser : seulement 15 à 20 minutes d’animation de ce type furent véritablement utilisées, aux dires d’Harrison Ellenshaw, superviseur (avec Richard Taylor) des effets visuels.
L’ordinateur utilisé pour le film disposait de seulement 2Mb de mémoire, et d’un disque de stockage de 330 Mb. Autres temps…
La laser bay d’ENCOM dans le film n’était pas qu’un décor : il s’agissait du laser utilisé à l’époque par le Lawrence Livermore National Laboratory pour ses recherches sur la fusion nucléaire. De même, les bureaux/cabines des programmeurs d’ENCOM sont-ils en réalité ceux des programmeurs du Walt Disney Company's Information Technology Group, décorés de manière à donner l’impression d’être plus vastes.
Durant le tournage, des jeux d’arcade furent mis à disposition pour les moments de pause. Aux dires des témoins, Jeff Bridges aurait été le plus accro des gamers de l’équipe, ayant parfois du mal à s’extirper des jeux pour revenir tourner…
Tron, en 1982, c’est donc déjà une histoire de gamer : l’idée de développer Tron serait venue à Steven Lisberger en 1976 après avoir découvert l’ancêtre des jeux vidéos, Pong. Dans le film, lorsque Tron et Ram s’échappent de l’arène lors de la course de motos-lumière, Pac-Man fait une brève apparition sur l’écran de contrôle de Sark. Autre clin d’œil, plus Disney que geek cette fois-ci, les contours de la très reconnaissable frimousse de Mickey apparaissent sous le voilier solaire lorsque les héros voyagent vers le MCP, la preuve en images :
Sur une affichette du bureau d’Alan Bradley (Bruce Boxleitner), on peut lire « Klaatu barada nikto », soit la célèbre et énigmatique formule de l’alien Klaatu dans Le Jour où la Terre s'arrêta (Robert Wise, 1951).
Avant que David Warner ne l’obtienne, le rôle de Dillinger/Sark aurait été proposé à Peter O'Toole... lequel, après avoir lu le scénario, aurait manifesté un intérêt bien plus vif pour le personnage de Tron…
Dumont, le personnage/programme qui permet à Tron de se connecter à son "utilisateur" Alan Bradley, est nommé d’après l’inventeur Allen B. DuMont, pionnier de la télévision et du tube cathodique.
Le culte autour de Tron ne cessant de s'étendre, Steven Lisberger retourna proposer un second film à Disney il y a une quinzaine d’années, nouvel épisode qui aurait été centré sur les moteurs de recherche. En vain… Les projets de suite se sont par ailleurs multipliés, sans aboutir. John Lasseter aurait également tenté de lancer un remake pour le XXème anniversaire, sans plus de résultat immédiat. Toutefois, un an plus tard, le jeu Tron 2.0 témoignait de la vivacité du mythe et se faisait l’écho de ces tentatives, avant qu’en 2004 puis surtout l’année suivante ne soit enfin mise en chantier une suite.
Wendy (anciennement Walter) Carlos, à qui l’on doit la partition de Tron, fut également le/la compositeur des bandes originales d’Orange mécanique et Shining. Sa musique pour le film fut longtemps indisponible en CD en raison de la dégradation des masters originaux. Au moment du XXème anniversaire, les techniques de restauration permirent toutefois de les réutiliser en vue d’une édition re-masterisée.
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