Tout ce qu'il faut savoir sur l'univers de "Tron" et "Tron l'héritage", c'est par ici ! [Dossier réalisé par Thomas Destouches, Olivier Pallaruelo, Maximilien Pierrette, Corentin Palanchini et Alexis Geng]
AlloCiné : Comment avez-vous été « recrutée » ?
Olivia Wilde : J’ai rencontré Joe [Kosinski] et Sean Bailey assez tôt, en 2008 - en octobre je crois. Tout ce qu’on savait avant, c’est que la rencontre avait à voir avec Tron, mais c’était entouré du plus grand secret. Je me suis présentée le jour dit, on m’a d’abord fait signer un accord de confidentialité, puis je suis entrée dans une pièce. Joe et Sean m’ont dit : "Salut, on prépare « quelque chose »… Mais avant d’en discuter, on va te montrer quelques images". Ils m’ont alors projeté les images du "test" qui a par la suite été dévoilé au Comic Con. Cela m’a époustouflé. Même si aujourd’hui le film lui-même est allé bien au-delà, ça m’a époustouflé. Je les ai regardés, et j’ai dit : "oui, je veux faire le film !". Ils m’ont ensuite décrit l’histoire qu’ils voulaient raconter, une histoire de famille, m’ont expliqué quel personnage féminin ils comptaient créer… Le personnage était encore en cours de développement. Evidemment comme Quorra n’était pas dans le premier film, le champ des possibles était ouvert pour la créer comme on l’entendait. Joe et Sean m’ont dit :"voilà le genre de personnage que nous voulons, qu’en penses-tu ?". Tout de suite nous avons "accroché", tous les trois dans cette pièce. Il régnait une ouverture d’esprit, une excitation commune. J’ai vraiment apprécié ces types, et ils me sont apparus comme les bonnes personnes pour faire ce film, parce qu’ils comprenaient très bien ce qu’ils avaient entre les mains. Joe était de toute évidence un visionnaire, il avait ce point de vue unique sur le projet. Ensuite, une fois impliquée, c’était excitant d’être présente tandis qu’on cherchait l’interprète de Sam Flynn. Nous avons vu passer des centaines de type avant de trouver le bon ; alors le projet est passé au stade suivant. Nous étions associés aux réflexions, on sollicitait vraiment notre avis, au fur et à mesure que le script prenait forme. Nous devions nous sentir intégrés au processus depuis le départ, ce qui vous explique notre fierté aujourd’hui.
Aviez-vous vu Tron lorsque vous étiez enfant ?
Non, je l’ai vu quand j’ai su que j'avais ce rendez-vous. Mais je me suis demandé : "ai-je vu Tron ? J’ai l’impression de l’avoir vu…" C’est ce que se disent pas mal de gens, parce qu’on en a tous tellement d’images en tête, qu’on a pu le voir dans Les Griffin, ou ailleurs… Bref j’avais l’impression de l’avoir déjà vu. Mais quand je l’ai vraiment vu, le film m’a surpris, pour plusieurs raisons. D’abord je me suis dit : "wow, cela ne ressemble à rien d’autre, ce film n’en copie aucun autre, c’est intéressant." Tron est directement issu de l’esprit de Steven Lisberger, de son point de vue très particulier sur les rapports entre philosophie et technologie. Même si le film est aujourd’hui daté, il reste toujours unique, sans équivalent et visuellement stupéfiant. Je continue de trouver beau ce mélange de noir et blanc et de couleurs ; pendant un temps j’ai espéré qu’on soit aussi filmés en noir et blanc. Mais cela me semble pleinement pertinent de tourner cette suite presque trente ans plus tard, alors que la technologie a évolué au point que Tron l'héritage peut être aussi révolutionnaire que l'original.
A propos de nouvelles technologies, pouvez-vous nous dire un mot des costumes ?
Les costumes ont été modelés à partir du corps de chacun. Ils étaient construits pièce par pièce. Il fallait qu’ils soient une seconde peau, mais également une armure ; qu’ils correspondent à votre personnage, au combattant qu’est ce personnage. Chaque costume devait être unique. Le costume de Garrett [Hedlund] et le mien se complètent bien, presque comme deux pièces d’un même puzzle. C’est fascinant la manière dont ils ont été assemblés à partir de scans de nos corps. Au fur et à mesure que les costumes devenaient des sortes de sculptures, ils nous renseignaient sur ce que seraient nos personnages. Comme je pressentais que Quorra allait être féline, ce que j’appelle une sorte de "ninja-bot", qu’elle n’était clairement pas cet être voluptueux et scuptural à l’extrême, il a fallu modifier le costume en ce sens - pour être moins sculpturale, justement. Quorra devait être capable de se déplacer, de s’étirer. Certes elle porte des talons mais elle devait avoir une sorte de costume de ninja. Pour m’inspirer, je me suis servi de différentes sources, depuis les anciens guerriers bouddhistes jusqu’à Jeanne d’Arc, qui est devenue ma principale source d’inspiration. Tout cela modifiait mon appréciation quant à l'élaboration du costume, et tous ceux qui travaillaient dessus se montraient très réceptifs à ce qu’on pouvait dire sur le sujet. Nous savions que ça n’allait pas être confortable, mais ça valait le coup. Je pense que Lady Gaga serait d'accord…
Après avoir tourné dans Star Wars, Natalie Portman affirmait que jouer sur fond vert représentait le test ultime pour un acteur…
Je souscris complètement ! C’est comme retourner au théâtre. Vous devez vous servir de votre imagination et faire comme sur scène. Je me suis beaucoup servi de mon expérience théâtrale, je me suis souvenu de ce qu’il fallait faire sur une scène vide avec un arrière-plan noir, puisque c’était une situation assez similaire. Mais nous avions la chance de disposer de pas mal de plateaux très pratiques de ce point de vue. On aurait pu nous installer sur une plate-forme avec un fond vert derrière, mais au lieu de ça nous avions des plateaux géants, superbes, parfois une dizaine de mètres au-dessus du sol. […] Vous avez vu les images, la scène du repaire, cette chambre blanche : c’est probablement le plus beau décor que j’ai jamais vu… C’était très inspirant d’évoluer dans cet espace. Comme l’équipe s’était donné du mal pour réaliser ces plateaux, en partie parce que Joe est architecte dans l’âme et a un sens aigu du design, cela nous aidait à construire les personnages, parce qu’on comprenait ce qu’on peut ressentir quand on vit dans le monde de Tron, chose qui n’aurait pas été si évidente à percevoir sur une plate-forme devant un fond vert.
Quel regard portez-vous sur votre personnage ? Est-elle l’humanité que Kevin Flynn a perdu ?
Elle est presque comme un enfant. Elle est la meilleure part de l’humanité, intégrée dans un programme. Elle est la création de Flynn, au sens où il a créé tout l’univers de Tron. Quorra est un être profondément charitable, désintéressé. Cela aussi rappelle Jeanne d’Arc, cette enfant à la tête d’une armée. Quorra peut être puissante sans perdre de sa sensibilité enfantine, elle peut tout ressentir, être en résonance avec tout ce qui l’entoure, être curieuse de tout et atteindre ce qu’on appelle dans le bouddhisme "l’esprit du débutant". Mais c’est en même temps une guerrière, elle peut se protéger, protéger ceux qu’elle aime, piloter un avion,… J’aime la juxtaposition du costume, de la voiture, de ses pouvoirs physiques, et de ce côté enfantin. Elle est amusante, étrange, maladroite et absolument fascinée par Sam Flynn, parce qu’il représente le monde des "utilisateurs" qui, pour elle, a toujours revêtu l’apparence d’un mythe. Ce type d’êtres sait que Kevin Flynn est réel, mais en même temps il est ce Dieu, si mystérieux pour eux… L’idée que, peut-être, il existe un monde entier au dehors, avec un soleil, qu’il existe d’autres êtres comme Kevin Flynn qui peuvent créer des programmes, cela semble juste aussi incroyable que le serait pour nous un monde peuplé de dieux. Alors quand Sam Flynn survient, il est comme un dieu, une créature mythique, et Quorra veut tout savoir sur le monde d’où il vient, sur le soleil, la culture dont elle a entendu parler. Elle veut tout apprendre, cette incroyable excitation fait partie de son énergie. […] Ce qui était intéressant chez elle, c’est que même si elle n’est qu’un programme, elle ressent les choses plus intensément encore qu’un être humain, elle est presque plus à fleur de peau. Je la conçois comme l’être humain parfait, parce qu’elle est guidée par l’amour et la compassion. Il y a certaines choses qu’elle comprend très bien, comme le malheur ou la loyauté, la peur et la douleur. Mais il y a aussi des choses qu’elle ne comprend pas du tout. Et j’aime cette juxtaposition chez un même être de quelqu’un qui de toute évidence a une véritable histoire, un passé, et de quelqu’un de très naïf dès qu’on touche à la culture humaine, qui la fascine. J’ai donc joué une sorte d’enfant qui aurait vécu depuis des centaines d’années.
Quel regard portez-vous sur le phénomène (pop) culturel qu’est Tron , à présent que vous en faites partie ?
Ce qui est intéressant, c’est que depuis que nous avons commencé à tourner ce nouveau film ou même que la nouvelle du projet s’est répandue, on dirait que cela a comme réveillé l’intérêt pour Tron dans son ensemble. Vous voyez ré-émerger cet univers dans la pop culture contemporaine, et même plus nettement encore qu’avant, dans la mode, la musique,… A présent que je suis partie prenante de ce phénomène, que j’en sais autant sur l’histoire du film, je me sens extrêmement fière. Ce n’est plus quelque chose d’abstrait, d’extérieur à moi. Quand quelqu’un y fait référence cela me rend fière, car à présent je fais partie de l’histoire de Tron.
Avec ce film mais également la sortie du jeu vidéo, ou encore le jeu tiré de Dr House, comment ressentez-vous le fait de devenir, d’une certaine manière, une « personne virtuelle » ?
C’est le futur… c’est excitant de faire partie d’un mouvement, du futur d’une technologie. Jeff [Bridges] disait l’autre jour quelque chose d’intéressant à ce sujet : peu d’acteurs ont été scannés/numérisés comme on l’a été. Il a mentionné Brad Pitt [cf Benjamin Button], dont le visage a été refait de la même manière que lui, mais il n’y a que peu de films de SF qui utilisent cette technologie. Cela fait partie d’une nouvelle façon de faire des films, d’une nouvelle technique, en développement constant. C’est un virage très important dans la technologie du cinéma, donc je suis fière d’y participer. Je devrais sans doute apprendre à jouer aux jeux vidéo, parce que cela devient une part de plus en plus importante de mon monde, et que je tourne en ce moment Cowboys & envahisseurs dont va sans doute être également tiré un jeu vidéo, outre le fait qu’il inclut pas mal d’effets numériques. Je ne suis pas une gameuse, mais je suis fascinée par l’univers du jeu vidéo, et convaincue que bientôt chaque acteur sera scanné. Croyez-moi, c’est pour bientôt.
Propos recueillis en septembre 2010 à Los Angeles par Thomas Destouches et Hélène Favrault
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