Cannes 2010 - Le Jury - Page 2

Jury de la Cinéfondation et des courts métrages

Président : Atom Egoyan- Réalisateur / Canada

Considéré comme l’un des réalisateurs les plus mystérieux de sa génération, Atom Egoyan se fait connaître à Cannes avec l’hypnotique Speaking Parts, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 1989. Grand habitué du Festival, il est aussi l’un des cinéastes les plus nommés : son film Exotica est en compétition officielle pour la Palme d’Or en 1994 et remporte le Prix de la Critique Internationale. Membre du Jury sous la Présidence de Francis Ford Coppola en 1996, il revient l’année suivante présenter De beaux lendemains, lauréat du Prix du Jury Œcuménique, du Grand Prix du Jury et du Prix de la Critique Internationale. Il fait à nouveau partie de la Sélection Officielle en compétition avec Le Voyage de Felicia (1999), La Vérité nue (2005) et Adoration, Prix du Jury Œcuménique en 2008.

Emmanuelle Devos -Actrice / France
Élève au cours Florent, Emmanuelle Devos commence sa carrière avec des réalisateurs de la génération « Fémis » tels que Noémie Lvovsky (Oublie-moi) ou Arnaud Desplechin, dont elle devient l’une des actrices fétiches. Elle incarnera notamment pour lui Nora, l'héroïne de Rois & reine aux côtés de Mathieu Amalric. Cérébrale et charnelle à la fois, l’actrice connaît la consécration en 2001 avec Sur mes lèvres de Jacques Audiard qui lui vaut le César de la Meilleure actrice. Habituée de Cannes ces deux dernières années, elle y a présenté en compétition officielle Un conte de Noël, Les Herbes folles et A l'origine (pour lequel elle a obtenu le César du Meilleur Second rôle) ainsi que Les Beaux gosses présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2009.

Dinara Droukarova - Actrice / Russie
Ayant récemment incarnée la mère de l’homme à la tête de chou dans Gainsbourg - (vie héroïque), Dinara Droukarova possède, malgré son jeune âge, une carrière cinématographique des plus brillantes. Née en 1976 à Saint-Pétersbourg, elle est révélée dans Bouge pas, meurs, ressuscite, film russe qui remporte la Caméra d’Or à Cannes en 1990. Son rapport au Festival ne s’arrête pas là, puisque huit ans après, elle attire à nouveau l’attention avec son interprétation dans Des monstres et des hommes, en sélection à la Quinzaine des réalisateurs en 1998. Son jeu tout en nuances dans Depuis qu'Otar est parti, présenté à la Semaine de la Critique en 2003, lui vaut le prix Michel Simon et une nomination au César du Meilleur espoir féminin.

Carlos Diegues - Réalisateur / Brésil
Réalisateur de films comme Ganga Zumba ou Quilombo, Carlos Diegues est avec son compère Glauber Rocha l'un des fers de lance du "cinéma novo", mouvement brésilien qui connut son apogée dans les années 60 au Brésil. Il prend ensuite un virage radical dans sa carrière et se démarque de l’interprétation brute de la réalité sociale prônée par ce genre engagé, en décidant quelque vingt après, de s’ouvrir à un enthousiasme revendiqué. Ce changement d’esthétique lui offre les honneurs de Cannes où il est sélectionné trois fois, notamment pour Bye Bye Brazil en 1980. Si le style a pu changer, ses convictions ne se sont quant à elles pas étiolées et les thèmes de ses films restent fortement marqués par une approche critique et passionnée de la vie au Brésil aujourd’hui.

Marc Recha - Réalisateur / Espagne
Loin de la Movida madrilène, Marc Recha grandit à Barcelone. S’il tourne son premier long métrage à 21 ans (Le Ciel monte), la critique internationale le découvre sept ans plus tard avec L' Arbre aux cerises, film sur le quotidien d’un village espagnol, primé à Locarno. Sa notoriété s'accroit avec Pau et son frère, présenté en compétition au Festival de Cannes en 2001. Affirmant un style propre, le cinéaste réunit ses équipes dans des lieux isolés et se nourrit des aléas des tournages pour enrichir des scénarios en constante évolution. Eduardo Noriega fait partie de la distribution de son quatrième opus, Les Mains vides, de nouveau présenté à Cannes dans la section Un certain Regard en 2004. Après Jours d'août (2007), où il joue aux côtés de son frère David, Marc Recha retrouve l’acteur espagnol dans C'est ici que je vis en 2010.

Jury Un Certain Regard :

Présidente : Claire Denis - Réalisatrice / France

Réalisatrice prolifique souvent nommée dans les festivals du monde entier, Claire Denis s’attire les éloges de la critique dès son premier long-métrage Chocolat, présenté en compétition officielle pour la Palme d’Or en 1988. Elle revient à Cannes en 1994 avec J'ai pas sommeil, cette fois-ci présenté dans la catégorie un Certain Regard. La cinéaste foule le tapis rouge en tant que membre du Jury des Courts-métrages en 2000, avant de présenter hors compétition son film de vampires sulfureux Trouble Every Day, qui remue la Croisette l’année suivante. Revenant à ces fantômes laissés en Afrique, Claire Denis met en scène Isabelle Huppert, elle aussi grande assidue du Festival, dans White Material présenté en 2009 à la Mostra de Venise.

Jury de la Caméra d'Or

Président : Gael García Bernal - Acteur, Réalisateur / Mexique

Grand habitué de Cannes, Gael García Bernal a commencé sa carrière par une telenovela. Premier Cannes, premier succès : le comédien s'illustre dans Amours chiennes d'Alejandro González Inárritu, Grand Prix de la Semaine de la Critique en 2000. Deux autres cinéastes doivent beaucoup à la carrière du jeune homme : Walter Salles pour Carnets de voyage et Pedro Almodóvar pour La Mauvaise éducation, présentés à Cannes en compétition et hors compétition en 2004. De retour sur la Croisette l’année suivante, l’acteur apparaît dans la section Un Certain Regard pour The King de James Marsh. Aux côtés de son acolyte mexicain Inárritu, Gael García Bernal revient de nouveau sur le tapis rouge lorsque Babel reçoit le prix de la mise en scène en 2006. Deux ans plus tard, c’est avec Blindness qu’il concourt, en sélection officielle.

Par Camille Lamourette, Charles Bouchet, Laurent Schenck et Adrien Moreau-Ribstein