Quiz Les Affranchis : 7 questions pour tester si vous êtes un caïd ou une balance
Par Olivier Pallaruelo
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jeudi 18 mars 2010 - 05h00
La défaite, l'Occupation, la Collaboration, la Résistance, survivre au quotidien...Portrait de la France à travers huit thèmes et huit films, à l'heure de la célébration du 70e anniversaire de l'appel du 18 juin par le Général de Gaulle. Dossier réalisé par Olivier Pallaruelo
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L'histoire du film
Cité à l'Oscar du Meilleur film étranger, Le Chagrin et la Pitié: chronique d'une ville française sous l'occupation signé par Marcel Ophuls est un véritable chef-d'oeuvre. En partant de l'étude du cas de Clermont-Ferrand, le film dresse la chronique de la vie d'une ville de province entre 1940 et 1944. Le film élargit son propos factuel à toute l'Auvergne, mais comporte aussi des témoignages de personnalités ayant joué un rôle important pendant la Guerre (Militaires, Hommes d'État, Témoins-clés) ou ayant participé activement à celle-ci, pas forcément à Clermont-Ferrand ni même en Auvergne.
D'une durée d'environ 4 heures, le film, tourné en noir et blanc, est constitué d'entretiens et d'images d'actualité de l'époque. Celles-ci, présentées sans aucun commentaire, ont été réalisées sous le contrôle de la propagande du gouvernement de Vichy sauf pour l'avant dernière d'entre elles : interview cinématographique de Maurice Chevalier, s'exprimant en anglais, à destination du public américain, se justifiant d'avoir collaboré avec les Allemands, suivie d'images de la libération rythmée par une chanson joyeuse du célèbre fantaisiste, ce qui laisse à la fin le spectateur dans une situation de réel malaise.
En France, ce film a été censuré pendant plus de 10 ans à la télévision. Il donne en effet une vision très négative d'une partie de la population française, plus tournée vers Pétain que vers de Gaulle. La Droite française, mais aussi le Parti communiste français, soucieux de mettre l'accent sur une France résistante incarnée par le général de Gaulle, a souvent tenté de minimiser la collaboration pour préserver la cohésion nationale. C'est ainsi que le film sera banni du petit écran jusqu'à l'arrivée de la Gauche en 1981.
Mise en perspective
Le film, sorti en 1969, eut un énorme retentissement, parce qu'il tendait à la société française une image que la conscience collective avait pris soin d'enterrer : l'Occupation et la Collaboration. Le film constitue historiquement la première plongée cinématographique effectuée dans la mémoire collective française sur la période de l'Occupation allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale. À une idéologie qui ne faisait pratiquement état jusque là que des faits de Résistance, Marcel Ophuls permit de mettre l'accent sur des comportements quotidiens beaucoup plus ambigus à l'égard de l'occupant, voire de franche collaboration. En brisant l'image faussement unanime d'une France entièrement résistante, le film a joué un rôle important dans l'inauguration d'une phase de la mémoire de l'occupation à partir des années 1970. Ce courant de pensée sera d'ailleurs largement nourri par un ouvrage qui fera date et est encore considéré de nos jours comme une oeuvre somme sur cette période : "La France de Vichy" de l'historien américain Robert O. Paxton, traduite en français en 1973.
Cité à l'Oscar du Meilleur film étranger, Le Chagrin et la Pitié: chronique d'une ville française sous l'occupation signé par Marcel Ophuls est un véritable chef-d'oeuvre. En partant de l'étude du cas de Clermont-Ferrand, le film dresse la chronique de la vie d'une ville de province entre 1940 et 1944. Le film élargit son propos factuel à toute l'Auvergne, mais comporte aussi des témoignages de personnalités ayant joué un rôle important pendant la Guerre (Militaires, Hommes d'État, Témoins-clés) ou ayant participé activement à celle-ci, pas forcément à Clermont-Ferrand ni même en Auvergne.
D'une durée d'environ 4 heures, le film, tourné en noir et blanc, est constitué d'entretiens et d'images d'actualité de l'époque. Celles-ci, présentées sans aucun commentaire, ont été réalisées sous le contrôle de la propagande du gouvernement de Vichy sauf pour l'avant dernière d'entre elles : interview cinématographique de Maurice Chevalier, s'exprimant en anglais, à destination du public américain, se justifiant d'avoir collaboré avec les Allemands, suivie d'images de la libération rythmée par une chanson joyeuse du célèbre fantaisiste, ce qui laisse à la fin le spectateur dans une situation de réel malaise.
En France, ce film a été censuré pendant plus de 10 ans à la télévision. Il donne en effet une vision très négative d'une partie de la population française, plus tournée vers Pétain que vers de Gaulle. La Droite française, mais aussi le Parti communiste français, soucieux de mettre l'accent sur une France résistante incarnée par le général de Gaulle, a souvent tenté de minimiser la collaboration pour préserver la cohésion nationale. C'est ainsi que le film sera banni du petit écran jusqu'à l'arrivée de la Gauche en 1981.
Mise en perspective
Le film, sorti en 1969, eut un énorme retentissement, parce qu'il tendait à la société française une image que la conscience collective avait pris soin d'enterrer : l'Occupation et la Collaboration. Le film constitue historiquement la première plongée cinématographique effectuée dans la mémoire collective française sur la période de l'Occupation allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale. À une idéologie qui ne faisait pratiquement état jusque là que des faits de Résistance, Marcel Ophuls permit de mettre l'accent sur des comportements quotidiens beaucoup plus ambigus à l'égard de l'occupant, voire de franche collaboration. En brisant l'image faussement unanime d'une France entièrement résistante, le film a joué un rôle important dans l'inauguration d'une phase de la mémoire de l'occupation à partir des années 1970. Ce courant de pensée sera d'ailleurs largement nourri par un ouvrage qui fera date et est encore considéré de nos jours comme une oeuvre somme sur cette période : "La France de Vichy" de l'historien américain Robert O. Paxton, traduite en français en 1973.
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