Cinéma autrichien : une "Revanche" et des victoires ! - Page 8

Dans ses films, le pessimiste revendiqué Seidl traque la dignité chez l'individu. Ses nombreux documentaires révèlent des histoires singulières : des Autrichiens célibataires qui recherchent l'âme soeur sur des catalogues de femmes asiatiques (The Last Real Man, 1994), l'amour envers les animaux (Animal Love, 1995) ou l'obsession d'un prof de maths pour les seins (The Bossom Friends, 1997). Dans Jesus, You Know, il brosse le portrait de citoyens croyants, en écho à son propre passé : ses parents l'avaient envoyé dans un internat catholique très strict, espérant faire de lui un prêtre. Pour financer ses études en art, Seidl, ne pouvant compter sur l'aide de ses parents, fut gardien de nuit, manutentionnaire, cobaye pour des médicaments.... Sans avoir pu terminer ses études à l'Académie du film– ses films étaient jugés comme pas assez dans la norme – il reçoit le Grand Prix du jury à Venise en 2001 avec son premier film de fiction Dog Days. Le 25 mars prochain débute à Paris la rétrospective "Seidl, regard de face" avec sept films dont Import Export, vu l'an dernier à Cannes . En ce moment, il prépare un documentaire sur les secrets que renferment les caves autrichiennes ainsi qu'une fiction sur le tourisme de masse.