Films mutilés, remontés, version courte, version longue, version censurée, éditions spéciales...La vie d'un film, souvent intimement liée à leurs créateurs, n'est pas de tout repos ! Mais ces derniers disposent parfois de l'arme absolue : le director's cut. Pour peu que l'on accepte de la leur donner... Démonstration. -Dossier réalisé par Olivier Pallaruelo-
Pour la petite histoireCoincé entre la vision hypnothique et onirique du monde sous-marin avec
Atlantis en 1991, et le comico-futuriste
made in Hollywood avec
Le Cinquième élément,
Luc Besson livrait en 1994
Léon. Léon est directement inspiré de Victor, "nettoyeur" de son état, inventé par Luc Besson dans
Nikita. Entre les deux films, le personnage change de prénom et gagne en humanité, passant d'un caractère froid et mystérieux dans
Nikita à un fond émouvant et presque enfantin dans
Léon. Filmé aux Etats-Unis et tourné entièrement en anglais,
Léon marque un tournant dans la carrière de Luc Besson. Le film lui permet d'asseoir sa réputation aux Etats-Unis (où
Nikita avait connu une sortie limitée) et de conserver sa popularité en France, où
Léon attire près de 3,5 millions de spectateurs.
Quoi de neuf sur la table de montage ?Plutôt que de parler de version
director's cut du film, le cinéaste lui-même préfère parler de version longue montée par ses soins, ou, en anglais, d'
extended cut, d'une durée de 133 min. Plus long d'une vingtaine de minutes par rapport au montage initial, le film est surtout destiné selon
Luc Besson aux fans du film. La plupart des changements se trouvent dans la seconde partie du film, et développent beaucoup plus les rapports entre Mathilda (
Natalie Portman) et Léon (
Jean Reno); ne se bornant plus à une simple relation de père / fille adoptive. On trouve notamment :
Une scène dans laquelle Mathilda joue à la roulette russe pour forcer Léon à admettre qu'il l'aime;
Une scène où elle lui demande ouvertement d'être son amoureux;
Plusieurs scènes où on la voit accompagner Léon remplir ses contrats; bien qu'elle ne participe pas directement aux assassinats, elle en devient complice par sa seule présence.