Banderas, Cassel, Perlman, Pitt, Dewaere, Connery : ils ont tous traversé (et marqué) l'œuvre de Jean-Jacques Annaud. A l'occasion de la sortie de "Or Noir", le cinéaste évoque ces rencontres... Propos recueillis par Brigitte Baronnet et Yoann Sardet
"Quand on a besoin d'un héros, c'est très agréable de travailler avec quelqu'un qu'on a envie de regarder. Mais on ne regarde pas Brad Pitt ou Jude Law de la même manière que Ron Perlman. Je me souviens de ma première rencontre avec Jude : c'était dans un restaurant, et au milieu de 200 personnes, je vois deux phares, deux yeux, là-bas au bout de la pièce... Et je me suis dit que si ce mec ne faisait pas une grande carrière, c'est que je n'avais rien compris. Il y a un charme extraordinaire chez Jude, le vrai appel de quelqu'un qui a une très grande beauté physique mais qui y ajoute le charme. Et puis la caméra l'aime, sous tous les angles. Mon oeil aime aller chercher ses yeux. Je me souviens sur Stalingrad, j'étais au zoom. Et je me souviens que systématiquement, j'allais me rapprocher de ses yeux. Et je rentrais dans son regard. Il a un regard magnifique, avec une profondeur, une intelligence... Et on va chercher ça à l'intérieur de ses yeux. C'est un signe. Parce que des fois, au contraire, c'est la silhouette qui est belle et vous allez dézoomer pour obtenir quelque chose d'harmonieux à l'écran. C'est instinctif... Il y a quelque chose de très instinctif dans la mise en scène, dans la façon de cadrer celui qu'on regarde, et que le spectateur retrouve immédiatement." Jean-Jacques Annaud
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