Ce film, réalisé par Joel Edgerton et sorti en 2018, n'est pas mal du tout ! Le film est adapté du parcours autobiographique de Garrard Conley et nous raconte l'histoire d'un jeune homme qui est envoyé en thérapie de conversion par ses parents. C'est un sujet qui m'intéresse énormément, surtout lorsque ce dernier est adapté d'une histoire vraie. C'est en effet un fléau qui a longtemps été accepté par la société, qui a évolué un peu en "secret" car on n'en parle que trop rarement. Quel plaisir alors de voir enfin un long-métrage dénonçant ces pratiques. Malheureusement, j'avoue que je m'attendais à quelque-chose de plus marquant. Certes, le film met bien en avant les pratiques plus que douteuses et violentes mises en place dans ce genre de thérapie et surtout la manipulation psychologique, elle aussi très violente. Néanmoins, je trouve que le film ne va jamais assez loin, alors certes il est adapté d'une autobiographie et je pense qu'il en reste alors fidèle, mais j'aurai également aimé que le film aille plus loin dans l'horreur et qu'il nous montre par exemple le mode de vie dans les maisons qui, d'après les reportages que j'ai pu voir, était dix fois plus violent que les thérapies mises en scène dans le film. Ce n'est pas par sadisme que j'ai envie de voir ça, rassurez-vous, mais pour réellement montrer aux spectateurs l'horreur de ces thérapies de conversion. Ici, nous avons certes quelques scènes dures mais on peut facilement les mettre dans n'importe quel autre contexte que celui de la thérapie de conversion. La mise en scène est quant à elle très bonne, nous sombrons petit à petit dans l'oppression et dans l'univers froid de ces centres de thérapie. Néanmoins, je trouve que le film tombe trop souvent dans le truc très guimauve américain, notamment avec des musiques bien tristes et des ralentis à tout va, comme si le film devait constamment justifier son aspect dramatique. Concernant les acteurs, nous retrouvons principalement Lucas Hedges, Russell Crowe, Nicole Kidman etc. qui jouent très bien. "Boy Erased" est donc un film qui ne reste pas mal dans l'ensemble mais dont on a l'impression qu'il traite le problème en surface, ce qui lui donne un aspect plutôt lisse et bien-pensant.