La sortie de "Jack le chasseur de géants" nous montre bien à quel point le cinéma sait prendre un conte en main pour le transformer à sa sauce. La preuve avec quelques exemples… - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
Il était une fois...
S'il y a débat quant à savoir si "Le Magicien d'Oz" fait partie, ou non, des contes, il est en tout cas indéniable qu'on le doit à L. Frank Baum, en 1900. Evoquant, en filigrane, la dépression qui a frappé les Etats-Unis entre 1883 et 1897, le roman suit les pas de Dorothy et son chien Toto. Parachutée au pays d'Oz à la suite d'une tornade, la jeune fille est accueillie en héroïne pour avoir accidentellement tué la méchante sorcière de l'Est. Très vite rejointe par un epouvantail sans cervelle, un homme de fer sans coeur et un lion sans courage, elle se rend chez le célèbre Magicien, seul homme capable de la renvoyer dans son Kansas natal, à condition qu'elle le débarrasse de la sorcière de l'Ouest.
Une fois la tâche accomplie, Dorothy découvre que ledit Magicien n'est qu'un charlatan incapable d'exaucer son souhait, autrement qu'en profitant de la montgolfière avec laquelle il est arrivé sur les lieux. Ayant raté le départ à cause de Toto, la jeune fille est toutefois réconforté par la bonne fée Glinda, qui lui explique qu'elle a toujours eu le pouvoir de rentrer chez elle, grâce aux souliers magiques pris à la défunte sorcière de l'Ouest. S'exécutant aussitôt, Dorothy se réveille dans son lit dans Kansas, le lecteur étant alors libre de croire si tout ceci n'était qu'un rêve ou non. Une ambiguïté que viendra renforcer la version cinéma de Victor Fleming (1939), qui donne aux interprètes de l'épouvantail, de l'homme de fer et du lion des rôles dans le monde réel.
Quand l'animation s'en mêle
Aussi surprenant que celà puisse paraître, l'animation s'est très peu intéressée au "Magicien d'Oz", alors que le média permet pourtant de se lâcher pour recréer l'univers de L. Frank Baum. Pour être précis, on ne dénombre que deux séries télé de la fin des années 80, et pas le moindre film Disney, ce qui est assez rare pour être souligné. La donne aurait pu changer grâce au long métrage entrepris par John Boorman fin 2008, sauf que celui-ci a disparu corps et âme depuis, alors que des concept arts avaient été dévoilés sur le Net (voir ci-dessus), nous privant ainsi du plaisir de voir le cinéaste s'attaquer frontalement au récit de Baum, après en avoir livré une version... personnelle dirons-nous, avec Zardoz (contraction de "Wizard of Oz"), en 1974.
La formule magique de Sam Raimi
John Boorman n'est pas le seul grand cinéaste à avoir détourné "Le Magicien d'Oz", puisque Sidney Lumet avait dirigé Diana Ross et Michael Jackson dans The Wiz (1978), adaptation en mode blaxploitation. Et si une suite a vu le jour en 1985 (Oz, un monde extraordinaire), Sam Raimi a quant à lui fait l'inverse, en revenant aux origines de l'histoire. Devant sa caméra, on y découvre donc comment Oscar Diggs a débarqué sur Oz et s'est vu intronisé magicien officiel. Mais également l'origine de son conflit contre la méchante sorcière de l'Ouest. Autant d'éléments sur lesquels nous ne nous attarderons pas plus, dans la mesure où Le Monde fantastique d'Oz est encore visible en salles, et qu'il vaut mieux avoir les réponses en images (et en 3D pour le coup).
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