C'est l'une des sorties événements de l'été cinéma 2011, la rencontre de Steven Spielberg et J.J. Abrams... et un vibrant hommage à l'esprit des eighties. Pleins feux sur le mystérieux "Super 8" mais aussi sur les classiques et les héros des années 80. Dossier réalisé par Corentin Palanchini
Deux intervenants reviennent sur leurs souvenirs des années 80 et leur conception du cinéma de l’époque.
D’abord Fred China, réalisateur et co-créateur du site blastfromthe80s.com, qui consiste à revisiter les lieux de tournage des films des années 80 à travers une série de documentaires.
Ensuite, Antoine Charreyron, réalisateur du récent The Prodigies (inspiré par les films des années 80) et réalisateur d’animatiques pour le jeu vidéo et la télévision.
AlloCiné - C’est quoi pour vous, un film des années 80 ?
Antoine Charreyron : Du fun. Je pense que c’était la période où l’on mêlait film d’action et bonne ambiance. Je suis né en 1976, donc j’ai découvert le cinéma des années 80 et j’étais fan du cinéma américain d’action parce qu’ils étaient cools et défendaient des valeurs : les buddy-movies ou les films policiers, c’était toujours des histoires d’amitié et d’honneur. Ce n’était pas désabusé comme les années 90, qui marquaient la fin du millénaire... Il y avait des beaux sentiments et de l’action.
Fred China : C’est la touche Spielberg. Ça se passe avec des enfants, des ados, et beaucoup de magie et de rêves. On ne retrouve plus ça aujourd’hui, où on nous sert du vu et revu et que de la 3D. Il n’y a plus d’émotion comme on en avait devant Yoda ou E.T., cette naïveté a disparu. Les réalisateurs de l’époque ont vraiment apporté du nouveau.
Qu’est-ce qui provoquait l’engouement pour ces films ?
Fred China : Les gens veulent de plus en plus retomber en enfance : par les jouets qu’ils ont connus ou à travers les films. Et les réalisateurs l’ont compris puisque les remakes et les suites aux films des années 80 sont à la mode. Il y a un mouvement collectif de nostalgie pour cette époque, et c’est celle qu’on défend avec blastfromthe80s.
Antoine Charreyron : Le public a suivi toute l’école Spielberg, qui a révolutionné l’entertainment. C’est Spielberg qui avec Les Dents de la Mer place le premier un blockbuster en été. Spielberg est le premier à avoir compris qu’avec la technologie, on pouvait faire du fun. Par exemple, Le Secret de la pyramide est le premier film avec un personnage 3D, c’est vraiment une époque de transition entre le film pur et dur et le début des effets spéciaux. Et avec ces effets, Spielberg fait appel aux émotions d’enfance et à l’imaginaire du public, et autour met un joli paquet cadeau en effets spéciaux, pour présenter quelque chose qu’on n’avait jamais vu avant.
Votre film préféré ?
Antoine Charreyron : L'Empire contre-attaque. Pendant tout le collège, après les cours, je rentrais à la maison, je travaillais, et après, je le passais en boucle. J’arrivais à le voir une à deux fois par jour. J’ai aussi une tendresse pour Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin qui est hyper kitsch, mais qui me faisait toujours marrer.
Fred China : Les Goonies. J’ai beaucoup d’objets sur le film, il contient tout : c’est une comédie, un film d’aventures, il y a du fantastique… Tout est possible dans ce film avec ce groupe de gamins qui vivent un rêve de gosse : partir à la recherche d’un trésor. Ça résume mon cinéma des années 80.
Quel film postérieur aux années 80 vous a fait retrouver cet esprit ?
Fred China : Le dessin animé en 3D Monster House. L’histoire se passe dans les années 80, et j’y ai complètement cette ambiance. Sans doute aussi parce que c’est une production de Spielberg. C’est une histoire de maison hantée, mais vraiment dans l’esprit années 80.
Antoine Charreyron : Le Star Trek de J.J. Abrams. C’est vraiment dans l’esprit buddy movie d’action, sans trash. Les bagarres de Kirk sont des bagarres de saloon basiques, et pas des chorégraphies compliquées comme on essaye d’en faire nous, aujourd’hui. C’est avant tout centré sur les personnages, et sur la technologie. J’y ai vraiment retrouvé le côté agréable des films de potes des années 80.
Si vous pouviez, avec les moyens d’aujourd’hui, remaker un film des années 80 qui vous a déplu ou qui avait une bonne idée gâchée ?
Fred China : Je suis plus partisan des suites que des remakes, mais à choisir, je referai Le Vol du Navigateur (1986), l’histoire d’un gamin enlevé avec les extraterrestres qui revient huit ans plus tard sans avoir changé, alors que ses proches ont vieilli. C’est une bonne idée de départ, peut-être trop traitée "téléfilm", il manque de rythme et la musique est horrible.
Antoine Charreyron : S.O.S Fantômes 2 (1989). Le premier était vraiment bon, très rythmé, et centré sur les relations entre les personnages. Le deuxième opus est une suite de sketchs construits comme un jeu vidéo (avec des séquences mises bout-à-bout). On s’ennuyait tout le film, je me souviens quand je l’ai vu au cinéma en pensant que ça allait être aussi bien que le premier, d’avoir été déçu. Pour qu’à 14-15 ans tu te rendes compte que tout le monde est venu cachetonner, c’est que ça se voyait vraiment à l’écran ! Je sais qu’il sont en train d’en préparer un troisième, j’espère qu’ils sauront cet esprit fun des années 80.
Propos recueillis par Corentin Palanchini
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