Tous les ingrédients sont là, cheveux gominés sur les belles gueules, Cadillac, architecture art-déco somptueuse, mafieux au visage buriné, babes sexy, scènes de cul, image sépia super chiadée, réalisation léchée, fumée de clopes et de cigares... A priori ça ne peut être que bon. Mais voilà, à force de vouloir jouer sur l'esthétisme on perd en authenticité et ça en devient très pompeux. Où sont les gouttes de transpiration, les auréoles sous les bras, la mauvaise haleine du matin le lendemain de cuite, l'épaisse fumée qui pique? C'est beau mais aucune odeur ne remonte, tout a été passé à la Javel, totalement aseptisé, même dans les scènes extérieures. Les premiers épisodes sont clairement dans la démonstration, chaque plan regorge de détails d'époque, comme si le réalisateur voulait se prouver quelque chose. Puis alors, Olga Kurylenko est certes magnifique, mais ne correspond vraiment pas à la représentation de la gitane cubaine, comme ils nous le rappellent si souvent. Bon, on va dire que c'est pour légitimer le fait que ce soit la petite jeune parvenue, qui cherche à s'affirmer dans ce monde de requins... Reste que j'aurais préféré une actrice principale moins sculpturale mais avec plus de chien. Ça devient vraiment une norme dans toutes les prod actuelles et ça représente tout à fait ce que je ressens, c'est beau mais ça ne dégage rien... Puis les épisodes passent et la seconde moitié de cette première saison gagne en consistance. L'intrigue se développe, la réalisation s'attarde moins sur les détails inutiles et on finit par rentrer dans la série. La galerie de personnages, bien que caricaturale, est bien fournie, la fin est plutôt réussie et on se dit que la saison 2 sera la bienvenue. Mention spéciale à Ike Evans qui porte la série sur ses épaules, puis Ben Diamond est un bon méchant, bien névrosé, rien que pour ça la série mérite d'être vue.